Dominique Herter restaure bénévolement le mobilier de l’église
Pas bien courant, cette affaire-là. Dominique Herter a consacré 6 à 8 mois de travail à l’église de St-Ouen-de-Mimbré… bénévolement. Rencontre.
« Les réponses à l’appel d’offres du maire proposaient des devis qui étaient n’importe quoi. Ou bien les clients n’étaient pas intéressés ou bien ils ne savaient pas faire. Il m’a demandé ». Pour le retraité Dominique Herter, Jean-Louis Clément est « un ami ». Et il ne veut pas que celuici voie ses efforts pour entretenir sa commune, ruinés.
« J’ai dit oui à condition que ce soit bénévole et que je prenne mon temps comme quand j’interviens pour les serrures de l’école ». Dominique Herter a entamé la réfection de la porte d’entrée « côté saint-Michel », des stalles « côté droit en regardant le choeur » de l’église il y a 2 ans. A son rythme. « En tout, j’ai dû travailler 6 à 8 mois ».
Jean-Louis Clément a donné une petite cérémonie en son honneur mardi 27 juin, grâce à l’intercession de l’épouse de Dominique Herter, qui fuit le tapage autour de lui.
Besoin de donner
« Je suis un ancien de la DAS. J’avais besoin de donner, de renvoyer la balle à une société qui, pendant plus de 10 ans de ma vie, m’a mis sur certains rails. Or, je suis plus près de la mort que du départ ». Des motivations pour retaper bénévolement le mobilier de l’église, Dominique Herter en a beaucoup.
« Ma commune avait besoin que ces travaux soient réalisés… et puis j’aime bien mon maire, qui est quelqu’un de droit et un très bon gestionnaire, même s’il a ses sautes d’humeur ». Jean-Louis Clément a « fourni la camelote », Dominique Herter, « la main d’oeuvre ». Il finira de restaurer quelques sièges en septembre pour une livraison ultime cet hiver.
Question d’amitié
« J’ai dû retrouver les teintes d’origine, vieillir le bois, éviter de l’encaustiquer… c’était un retour aux sources auquel j’ai pris beaucoup de plaisir ». Dominique Herter a en effet effectué un apprentissage d’ébéniste « niveau 5 » (rénovation et création de meubles) et il a « beaucoup travaillé dans les châteaux et dans le Vieux Mans ».
Modestie
S’il revendique un objectif permanent, « le travail bien fait », le retraité jure qu’il ne tire aucune fierté du travail qu’il vient d’accomplir dans l’église.
« Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. J’ai fait ce que je devais faire. Mais si Jean-Louis n’avait pas été là, il n’est pas dit que je l’aurais fait… Pourtant, il est plutôt de gauche et moi, plutôt FN… ».