Une histoire bien séduisante
Les Journées des moulins et rivières de la Sarthe ont été l’occasion d’évoquer l’histoire du Moulin de la Coursure.
Les nombreux visiteurs ont pu se promener parmi les allées et massifs de cette propriété, que beaucoup connaissaient « de nom » sans en avoir jamais franchi les portes… Sur la terrasse, Odile Lecomte présentait l’histoire du moulin, « un moulin, c’est fait pour moudre toutes sortes de produits, que ce soit du grain, de la pierre ou du verre ».
Caroline Lepelley, l’occupante des lieux, a donné plus de détails sur la vie des occupants du moulin, qui a notamment brûlé deux fois, en 1902 et 1910.
Une gigantesque glacière
Avant la création des poupées musicales, le moulin avait connu d’autres activités. « Il faisait partie de la Seigneurie d’Asséle-Boisne, un château situé de l’autre côté de la rivière. Un barrage fut construit afin de canaliser la rivière et depuis ce temps, les riverains de l’autre côté de la Sarthe ont un droit de passage sur la propriété ! Mon grand-père, tombé amoureux du lieu, est venu y habiter et a décidé de faire du lieu, une gigantesque glacière, pour produire des pains de glace qu’il livrait lui-même aux restaurateurs, poissonniers, commerçants et particuliers ».
Cette activité a pris fin en 1942 avec l’arrivée des réfrigérateurs et, en 1943, la roue s’est arrêtée de tourner !
Hôtel de luxe ?
« Au début des années 40, mon grand-père, Marcel Philippart, homme inventif et entreprenant, qui importa le jeu de diabolo d’Amérique, projeta de transformer son moulin de la Coursure en hôtel de luxe, lieu où après avoir quitté Paris, il était venu s’installer en 1932 avec sa femme Odile et ses deux filles, Marthe et Françoise… Il réalisa une maquette de la propriété, et pour figurer les clients, Marthe conçut de minuscules personnages au corps de chenille, aux habits raffinés cousus par Odile, et François, alors fillette, prit des haricots et s’amusa à y peindre de fins visages que Marthe Coiffa de laine de mouton et de ravissants chapeaux ! C’est ainsi que naquirent les premiers sujets, dont la conception si réussie divertit tant la famille qu’on relégua aux oubliettes le projet d’hôtel ! Marcel et Marthe décidèrent donc d’exploiter l’idée des personnages miniatures et d’en développer une activité artisanale lancée en 1942 ».
C’est ainsi que naquirent dans ce lieu, les célèbres poupées Philippart qui, au départ, représentaient des scènes d’intérieur de gravures des XVIIIe et XIXe siècles. Parmi celles-ci, La Légendes des Siècles, pour Paul Ricard, en 12 tableaux qui demanda 3 600 heures de patience et d’ingéniosité.