Les Alpes Mancelles

Rencontre entre passionnés

-

Passionné avant tout, Marcel Jeannot, 68 ans, nourrit un amour pour les vieux tracteurs qu’il collection­ne depuis 1995. « Technicien de formation, j’ai passé entre 1969 et 2006, trente-sept ans de carrière au milieu des machines agricoles », raconte Marcel Jeannot à Damien Zwingelste­in, 28 ans, un ami alsacien qu’il connaît depuis 2007 et qui accompagne ce jour-là un car d’une quarantain­e de passionnés allemands de la marque Massey Fergusson, dont le plus connu Hermann Nörr, est lui-même à la tête d’un musée à Rothenburg dédié aux tracteurs de la marque grandeur nature comme miniatures.

1 600 m² dédiés à sa passion !

Une passion autant qu’une carrière profession­nelle qui a naturellem­ent amené Marcel Jeannot à acheter son premier tracteur en 1995. « C’était un Ferguson N Tea-20 datant de 1952, une époque où le tracteur valait le prix de la vente du cheval de labour ! Je reste très attaché à la marque, sans doute parce que j’ai été salarié de cette entreprise comme VRP en Sarthe et Mayenne ».

Pour occuper sa retraite, Marcel Jeannot a continué à réparer des tracteurs. Ce qui l’a amené en 2004 à acheter les bâtiments des anciens Meubles Gonzagues. Treize ans plus tard, 84 tracteurs ainsi qu’une centaine de machines agricoles sont exposés sous 1 600 m² de bâtiments couverts. « Le plus ancien date de 1941, c’est un Renault et le plus récent de 1986. Mais le plus emblématiq­ue est le Massey Fergusson appelé Le Petit Gris. Construit à partir de 1946, il marque le début de la mécanisati­on offrant 30 CV à l’époque avec un moteur essence (puis diesel après 1952). Prévu pour une capacité de 10 ha en 1957, 120 000 tracteurs étaient vendus par an contre 30 000 aujourd’hui », explique Marcel Jeannot intarissab­le sur le sujet malgré la barrière de la langue avec ses visiteurs allemands du jour.

Marcel Jeannot ne compte pas ses heures !

Dans chaque allée, les visiteurs font des découverte­s avec des modèles qui n’ont jamais été exportés en Allemagne car ils ne respectaie­nt pas les normes de sécurité routières de l’époque expliquent-ils. Le clou du spectacle se passe dans l’atelier de rénovation ! Avec un stock impression­nant de pièces détachées, une fraiseuse pour faire des culasses et un tour pour les pièces rondes, Marcel Jeannot ne compte pas ses heures. Sa dernière rénovation est un Massey Fergusson 188 de 72 CV datant des années 70, introuvabl­e aujourd’hui en France. « Celuilà m’a demandé 520 heures de travail pour sa complète rénovation ».

Suite à cette visite, des échanges de matériels ou de pièces détachées entre la France et l’Allemagne verront certaineme­nt le jour.

Un virus familial

Marcel Jeannot a entraîné son fils Olivier dans sa passion. Chaque fin de semaine, il lui apporte son aide et son savoirfair­e. La relève est assurée car Célestin, 10 ans, petit-fils de Marcel Jeannot, a aussi attrapé le virus des vieilles mécaniques.

Dans les jours qui viennent, le 85ème tracteur devrait faire son entrée dans l’atelier. L’aventure continue !

 ??  ?? Après la fête de la moisson de Saint-Loup-des-Bois (Nièvre), un groupe allemand du club Massey Fergusson n’a pas hésité à avaler les kilomètres pour découvrir l’impression­nante collection de Marcel Jeannot.
Après la fête de la moisson de Saint-Loup-des-Bois (Nièvre), un groupe allemand du club Massey Fergusson n’a pas hésité à avaler les kilomètres pour découvrir l’impression­nante collection de Marcel Jeannot.

Newspapers in French

Newspapers from France