Les élus locaux pressurisés
« Souhaitez-vous intégrer la voirie en agglomération à l’intérêt communautaire ? ». L’assemblée de rentrée du conseil communautaire du 11 septembre s’est beaucoup attardée sur cette délibération, qui était la première. « Nous, les travaux, c’est la variable d’ajustement ! ». Francis Lépinette, le maire de Ségrie, a été, lui, le 1er à dire tout le mal qu’il pensait d’un éventuel ajout de compétence à la CCHSAM. « Nous, communes, on a de moins en moins de pouvoirs. Si l’on pouvait garder la compétence voirie, ce serait bien ».
Cette délibération a eu le mérite d’ôter un temps la soupape à la cocotte dans laquelle sont priés de s’enfermer de plus en plus les élus locaux, qui sont très nombreux à peu goûter les dernières annonces gouvernementales (suppression progressive de la taxe d’habitation, réduction du nombre d’élus, suspension des contrats de ruralité, coup d’arrêt aux emplois aidés, après, de surcroît, plusieurs années de baisse des dotations). « Je ne peux pas demander à mes habitants de payer les travaux pour les autres quand on ne peut pas les payer chez nous !». C’est cette argumentation, renforcée par celles d’autres conseillers communautaires comme le maire de Fresnay Fabienne Labrette-Ménager et celui de Sougé-le-Ganelon Philippe Rallu, qui allait l’emporter, d’une courte tête cependant, au terme d’un vote à bulletin secret.
La tentative de résistance du maire de Saint-Aubin-du-Locquenay Frédéric Posson et, surtout, la colère de son homologue de Saint-Ouen-de-Mimbré, JeanLouis Clément, remonté comme une pendule -« Si on vote une fusion, c’est pour avancer ! »ont-ils affaibli la grogne, sur le fil ?
F.A.