Guillaume Garot : la justice sociale, impératif du quinquennat
Suppression de la réserve parlementaire, diminution des APL, réduction massive du nombre des contrats aidés… Le député PS Guillaume Garot réagit.
« Je constate que beaucoup d’associations, de collectivités locales regrettent déjà la suppression de la réserve parlementaire car c’était une façon concrète d’aider les territoires autour de projets qui servaient la vitalité de la vie locale.
La majorité, le gouvernement ont fait le choix de la supprimer en expliquant qu’il s’agissait d’un archaïsme. Pourtant, j’étais de ceux qui avaient proposé une alternative : conserver cette réserve parlementaire en la modernisant.
J’avais moi expérimenté un jury citoyen, dans un souci de transparence, pour échapper à toute suspicion de copinage et de collusion. Sachant que, déjà, une loi de 2013 -donc de la précédente majorité- obligeait les députés à publier la liste des bénéficiaires de leur réserve.
Ce jury citoyen, je l’avais mis en place dès 2016. Il était composé de 5 hommes et de 5 femmes, tirés au sort. Il sélectionnait avec moi les projets qui bénéficieraient de cette réserve. Cela avait été un vrai succès. Nous avions travaillé en collégialité. Au passage, les choix que le jury avait faits n’étaient pas forcément les miens.
J’avais donc fait la preuve qu’un progrès était possible, au plan du fonctionnement démocratique.
Au contraire, la suppression de la réserve parlementaire n’est pas un progrès. Alors on a parlé un temps d’un fonds administré par les préfets… d’un remplacement donc par un machin administratif et technocratique. Je ne vois pas où est le progrès ! Aujourd’hui, nous n’avons aucune information.
Moi, je souhaite la réussite du Président Macron et je ferai tout pour aider le gouvernement. Encore faut-il cependant que ce gouvernement soit attentif aux propositions que nous pourrions lui faire… et, pour l’instant, il y a peu d’écho. Je comprends mal ainsi qu’on baisse les APL pour donner un coup de rabot. Je n’accepterai pas qu’on augmente la CSG -280 € par an quand on perçoit une pension de retraite de 1 200 € !- et parallèlement qu’on baisse l’ISF des actionnaires. A cela s’ajoute la baisse drastique des contrats aidés. Il y a des associations qui ont été mises devant le fait accompli. Or, ces contrats aidés sont utiles. Pour ceux qui les ont et pour la société, qu’ils humanisent (emplois d’accueil, de médiation…). Or, à ce jour, le gouvernement n’a proposé aucune mesure de remplacement. Sauf qu’il n’y aura pas de réussite de Macron sans justice. Pour transformer notre pays, les Français sont prêts à faire des efforts, pourvu qu’ils soient justes et également répartis… et ça ne va pas en ce sens en matière de fiscalité. Je le martèle : il n’y aura pas de réussite de ce quinquennat sans justice sociale ».
Propos recueillis par F.A.