L’uniforme dans le sang
Saga Ménager
Olivier Ménager, 54 ans, originaire de Fresnay-surSarthe, a l’uniforme bleu de la gendarmerie dans le sang. Après avoir pris sa retraite en 2006, il a retravaillé pour la grande maison bleue. Depuis un mois, il donne un coup de pouce à la brigade de Sillé-le-Guillaume. Rencontre.
On sait que vous avez beaucoup voyagé, mais vous êtes né où ?
Toute ma famille est originaire de Frenay-sur-Sarthe, dont le maire actuel est Fabienne Labrette-Manger, ma soeur. Je suis né à Colombes (92). Fabienne, quant à elle, est née dans le 14e arrondissement.
Comme est venue votre passion pour la gendarmerie ?
La gendarmerie et ma famille, c’est toute une longue histoire. Mon père est militaire, ses frères aussi. Mon grand-père maternel, René Duval, a été un des premiers majors dans la gendarmerie en France. J’ai un fils qui a fréquenté le Prytanée Militaire de La Flèche, qui veut devenir gendarmes. Un des deux fils de ma compagne veut être gendarme également, sans oublier que ma soeur Fabienne LabretteMénager, est réserviste autant qu’Officier. Elle est colonel. On aime l’uniforme et rendre service à la nation.
Votre parcours ? Au départ, j’étais gendarme dans la région parisienne et j’avais acheté dans les années 80, une maison au Mans pour avoir un pied à terre dans la Sarthe et me rapprocher donc de ma famille.
J’ai fait principalement ma carrière dans la gendarmerie Outre-Mer, dont 5 ans en Guyane et 4 à Tahiti. J’ai fait la Réunion aussi. J’étais un des premiers gendarmes français à servir au Liban (attentat 1983). J’ai travaillé au Tchad également.
J’ai intégré la direction à la Gendarmerie de Paris précisément à l’Inspection technique. J’étais le gendarme des gendarmes. Pas facile de contrôler des collègues qui ont fait des bêtises…
Compte tenu de mon ancienneté dans l’Outre-Mer, j’ai décidé de prendre ma retraite de gendarme et de m’installer à Fresnay en 2006.
J’ai entamé alors une deuxième carrière à la maison d’arrêt de Coulaines de 2009 à 2016. Entre-temps, j’étais agent de recouvrement social en Sarthe et dans l’Orne. J’allais chez des personnes en difficultés financières pour les aider à trouver des solutions pour sortir du pétrin. J’aime ce côté social. Parallèlement, dans le cadre de la prévention routière, j’ai fait des interventions dans les collèges et lycées (à leur demande) pour sensibiliser les jeunes aux dangers de la route.
En 2006, j’ai été sollicité par le Gendarmerie dans le cadre d’une expérience qui s’intitule Gopint (Groupement Opérationnel Intérieur). Il s’agit d’un groupe de gendarmes réservistes fidélisés dans une brigade pour faire le travail d’un gendarme tout simplement. J’ai travaillé ainsi un an à Mamers.
Votre arrivée à la brigade de Sillé ?
Après mon expérience en terre mamertine, il y a un mois, on m’a proposé Sillé-leGuillaume. Ça me rapproche de Fresnay et je savais que l’équipe est dynamique et sympa, j’ai donc accepté. Je travaille une dizaine de jours par mois à la demande du comandant de brigade (Frédéric Cateigne).
La maison bleue vous manque à ce point ?
Je veux y garder un pied pour épauler mes collègues. C’est un coup de pouce et pas un manque financier. Ça m’occupe utilement. Puis j’aime tout ce qui concerne à la sécurité routière et vu les chiffres catastrophiques en la matière, je suis content de revenir pour donner un coup de main et mon expérience.
Votre pire souvenir et votre fait le plus drôle ?
Je suis intervenu sur plusieurs accidents et l’un d’eux m’a marqué tout particulièrement. C’était à La Bazoge, il y a trois ans où un jeune motard de 30 ans s’est tué en sortant de la 4 voies. J’étais un des premiers à arriver sur les lieux. Les images étaient trop dures à supporter.
De toute évidence, les accidents graves sont marquants surtout lorsqu’ils sont mortels avec des enfants impliqués.
Quant au fait le plus drôle, il concerne un individu qui a fait un braquage dans un magasin. Dans son affolement, en effectuant une brutale marche arrière, il avait perdu la plaque de l’immatriculation de son véhicule. Le souci pour lui, c’est qu’il a commis ce méfait avec sa propre voiture. On n’a eu aucun mal à le retrouver.
Propos recueillis par Chafik AOUNI.