La ministre vient déminer au Congrès des maires
L’AG des maires de la Mayenne a eu lieu samedi 7 octobre, à Craon. Pour le député PS Guillaume Garot, la ministre Jacqueline Gourault a déjà bien fait de se déplacer.
« Ce congrès des maires a permis de mettre au jour des attentes très fortes des maires et des inquiétudes nourries sur le quotidien des communes ». Pour le député PS de la 1ère circonscription de la Mayenne, d’une part, les maires attendent des résultats sur la présence médicale, les zones blanches en matière de téléphonie mobile et le développement de la fibre. D’autre part, ils sont préoccupés par « l’avenir même des communes, au regard de la liberté qui leur sera laissée ». Ce sont la baisse des dotations et la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des foyers qui seraient à l’origine de ces inquiétudes. « S’il est prévu que la taxe d’habitation soit compensée, les maires manquent de visibilité ». En clair, ils sont bigrement tracassés de ne pas déjà savoir comment cette compensation promise va s’opérer. « Voilà pour le climat ».
En quête d’horizon
« Jacqueline Gourault, ministre d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, a apporté des réponses ». Le député Garot a jugé que celles-ci avaient été appréciées pour leur précision. « Mais elle n’a pas réponse à tout : tous les arbitrages ne sont pas rendus ». Guillaume Garot estime que, passé 2018, le flou reste donc maître du jeu. « Il faut souhaiter que les discussions à l’Assemblée nationale et au Sénat permettent d’y voir plus clair ». Cette incertitude expliquerait que les maires restent étreints par un sentiment de « prudence ». Ce sont « des engagements dans la durée » qui pourraient seuls le lever.
Réassurance ?
Le gouvernement serait d’ailleurs bien avisé de se dépêcher de « tracer un cap » à l’ensemble des collectivités locales – communes, départements, régions- car se contenter de planifier 2018 ne les apaise pas. Même si, aux yeux du député de la 1ère circo, la ministre Gourault a été bien inspirée d’avancer qu’il n’y aurait pas de « bouleversement institutionnel ». Autrement dit, que le gouvernement ne reviendrait pas sur la loi NOTRe. Sachant que le caractère rassurant de cette réassurance est inégalement partagé.
Halte au « machin technocratique »
« La difficulté à vivre en intercommunalités n’est pas ce qui a affleuré le plus… mais la question de la gouvernance de ces grandes entités est lancinante car c’est une question de démocratie ». Guillaume Garot est convenu que les petites communes redoutaient toujours d’être « oubliées », même s’il pense qu’ « elles ne bénéficieraient pas des mêmes services si elles étaient restées seules ». Cependant, il a dans l’idée que le principe des grandes interco a fait du chemin dans les esprits et qu’il est mieux accepté… tout en reconnaissant que le danger d’en faire « un machin technocratique » reste un écueil dont il faut se méfier.
#Enmemetemps
« Je sens moins de tension en Mayenne que je n’en sentais il y a 2 ans ». Le député Garot veut donc croire que l’écueil est en passe d’être durablement évité. Reste qu’il ne faudrait pas perdre de vue que, dans ces interco élargies, la « gouvernance verticale » est inimaginable comme seul résultat. Le député le jure : le concept du En même temps dont il use n’est pas le signe qu’il s’éloigne de la famille politique : les « valeurs humanistes » le gouvernent aujourd’hui comme hier.
F.A.