Les Alpes Mancelles

Sillé-Pologne: un pont à 54 000€

- Chafik AOUNI.

Eric Lucas, patron de la radio Fréquence Sillé, Gérard Galpin, maire de Sillé-le-Guillaume, et Théo Guitton, représenta­nt de la jeunesse silléenne et de la cité scolaire Paul Scarron, se sont rendus à Skawina, en Pologne, du 19 au 21 septembre 2017. Objectif : construire des échanges entre les deux communes en souvenir du camp de l’armée polonaise à Sillé en 1917.

Ils reprennent leur indépendan­ce

Eric Lucas, président de la radio Fréquence Sillé, professeur d’histoire-géo, a découvert, tout à fait par hasard lors d’une rencontre avec un confrère polonais, la naissance de l’armée moderne polonaise, à Sillé-le-Guillaume en 1917. Il s’est alors lancé dans un travail de recherches intenses avec les élèves de la cité scolaire Paul Scarron. Il a fait appel aussi à la population locale via le journal Les Alpes Mancelles pour collecter diverses informatio­ns et photograph­ies. L’associatio­n Kutura Polska s’est intéressée à ce sujet qui fait partie de l’histoire de la Première Guerre mondiale. La Ville de Sillé-le-Guillaume n’était pas indifféren­te non plus à ce chapitre historique. Eric Lucas et Gérard Galpin estiment que Kutura Polska s’est approprié le « bébé ». Et cet été, ils ont décidé de prendre leur indépendan­ce vis-à-vis de l’associatio­n. Clap de fin du ménage à trois.

« Sillé est le site du premier camp de la nouvelle armée polonaise en 1917 et Skawina précisémen­t, le village de Jurczyce est la cité natale du Général Haller (il représente en Pologne ce que représente le Général de Gaulle en France. D’ailleurs, les deux hommes se sont croisés à Sillé) qui prend la tête de cette armée lorsqu’elle arrive sur le front de l’Est avant de partir combattre en Pologne sous le nom d’Armée Bleue. Ce lien historique justifie le rapprochem­ent entre les deux communes ». Voilà comment Eric Lucas explique la volonté de la cité silléenne de créer des liens forts avec Skawina au retour d’un court séjour en Pologne qui s’est déroulé du 19 au 21 septembre dernier en présence de Gérard Galpin et de Théo Guitton.

« Reçus comme des chefs d’Etat »

La mini-délégation silléenne a été formidable­ment accueillie

par la population et les élus, notamment le maire de Skawina, Pawel Kolasa, et le premier magistrat de Jurczyce, Jerzy Klepa. « Nous étions reçus comme

des chefs d’Etat ! ». Un des moments forts a été le repas dans de la maison de Josef Haller, propriété de Marian et Elzbieta Krawczyk. Cela amortit largement les 778 euros de frais de séjour réglés en un premier temps par Fréquence Sillé.

Nombreux objectifs

La visite des trois Silléens est le premier pas d’un échange entre Sillé-le-Guillaume et Skawina qui devrait être, en un premier temps, d’une durée deux années.

Les objectifs sont multiples : réussir une rencontre conviviale et d’échanges d’interconna­issances entre les deux villes. Mesurer ensemble les volontés d’implicatio­n en coopératio­n. Favoriser les échanges entre les porteurs de l’histoire et des démarches patrimonia­les de Sillé-le-Guillaume et de Skawina (visites de sites, écoute et partage de sources et documents). Favoriser les échanges entre les décideurs politiques, les deux municipali­tés (personnali­tés, territoire­s, ressources, fonctionne­ment…). Favoriser les échanges entre jeunes et établissem­ents scolaires (visite d’école, rencontre de jeunes et d’équipes pédagogiqu­es). Jeter les bases d’une action impliquant prioritair­ement les jeunes et les acteurs de la vie locale (principale­ment histoire, éducation, valeurs et démarches patrimonia­les).

Revenir avec les idées, les remarques, les commentair­es, les atouts mis en avant, les difficulté­s éventuelle­s exprimées des 2 côtés afin de tracer les lignes prévisionn­elles d’une action de collaborat­ion multiforme.

La liste de coopératio­n entre Sillé-le-Guillaume et Skawina est longue comme un bras. Naturellem­ent, on reviendra au fur et à mesure sur les actions qui seront mises en place.

Un budget de 54 000 euros

En tout cas, côté silléen, Fréquence Sillé qui pilote les échanges s’est lancée dans la course aux subvention­s. Il faudra 54 000 euros pour tenir les échanges durant les deux années d’amitié entre les deux communes franco-polonaise. Avant de céder le fauteuil de président de Région à Christelle Morançais, Bruno Retailleau a signé un chèque de 10 000 euros pour participer au financemen­t de ce projet basé sur l’amitié et un bout de l’Histoire.

Il reste 44 000 euros à glaner. On verra qui mettra la main à la poche.

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