Alicia Soyer au top national à 11 ans !
Alicia est une collégienne belmontaise. Sur les terrains de trial, elle sèche presque tous ses aînés au plan national. Mais ses exploits éreintent le budget familial…
« Tout d’un coup, Alicia va se mettre à faire 20 ou 30 fois le tour de la maison en courant. Vivre en appartement, ça, elle ne pourrait pas ». Difficile, à voir cette gamine de 11 ans et demi, réservée à l’extrême et toute fluette, de deviner qu’elle en a autant sous le pied. Sa mère Séverine Soyer jure d’ailleurs que ses professeurs la décrivent sempiternellement d’abord comme une élève « discrète », même s’il ne leur a pas échappé qu’elle « en voulait ». Et comment. En 2016, Alicia, sur une Gas Gas 80 cm3, a décroché le titre de vice-championne de France de trial, après avoir bataillé contre des adversaires qui pouvaient avoir jusqu’à 50 ans et chevaucher n’importe quelle cylindrée. En 2017, elle s’est classée 4ème, après avoir rivalisé aussi avec des garçons.
Tombée toute petite dans le chaudron
« J’ai commencé la moto à 3 ans ». Pour Alicia, la question de savoir si elle aimait ou pas la moto ne s’est jamais posée. Avec sa mère, elle accompagne le dimanche son père Frédéric, fondu de trial, quand il s’entraîne au Moto club de Saint-Léonard-desBois présidé par Joël Beucher. Séverine suit les acrobaties à pied ou à vélo. Alicia, elle, est juchée sur une Oset que son père a réussi à dénicher alors que ces petites motos électriques sont à peine commercialisées. A l’arrière, est accrochée une barre, exactement comme sur les tricycles. Alicia assiste aussi aux compétitions. Si le temps des titres nationaux est passé, Frédéric engrange encore des titres de champion de Ligue Pays de la Loire. De retour à la maison, la mouflette se colle devant la télévision pour ne rien perdre du championnat de Formule 1. C’est tout naturellement qu’elle se met au trial à 7 ans. Désormais, il y a deux Soyer sur le terrain d’entraînement du MC de Saint-Léo. Leurs motos font la même hauteur.
Tomber ? Et alors ?
« Oui, je me casse la figure de temps en temps ». C’est parce qu’elle est bien polie qu’Alicia a accepté de répondre à une question qui lui semble manifestement incongrue. Et elle n’est pas une seconde tentée de raconter une de ses gamelles. C’est tout simple : pas une ne l’a marquée. Circulez, il n’y a rien à voir. « Toutes les mères me demandent si je n’ai pas peur pour Alicia ! Eh bien non : son père ne le fera pas monter une grosse pierre comme ça ». Mais pourquoi diantre chercher des problèmes là où il n’y en a pas.
La revanche s’organise
« Même petite (!), Alicia n’aimait pas perdre aux jeux de société. Elle ne lâche jamais rien ». Une 4ème place aux France cette année a par conséquent causé du chagrin à la petite. D’autant qu’elle sait qu’elle n’a qu’à s’en prendre qu’à elle. « Elle était dans le vague complet ». Sur son « caractère bien trempé », ce léger faux-pas a fait naître une furieuse envie de revanche. S’il est hors de question que cette bosseuse abaisse son niveau d’exigence dans son travail scolaire, elle s’est cependant organisée. « Il faut que ses devoirs soient vite faits, bien faits ». C’est la condition non négociable pour pouvoir aller s’entraîner au trial.
Saint-Léonard-des-Bois s’en mêle
« Pour Noël, Alicia a demandé des outils pour pouvoir réparer elle-même sa Gas Gas ». La passion de la fillette dévore tout… le budget de la famille compris. Sans même compter l’achat de la moto, Frédéric et Séverine doivent assurer, dans l’année, les déplacements aux six dates de championnat de France – dans les Vosges, les Alpes, le Massif central…- et aux huit stages de perfectionnement d’Alicia, organisés eux aussi aux quatre coins de l’hexagone. Inévitablement, Frédéric calque ses congés sur le calendrier de sa fille. La petite famille part à l’économie en vivant sur place dans son camion. Reste que, si les brillants résultats d’Alicia et son ambition affichée d’emporter le championnat de France en 2018, ont déjà convaincu des sponsors pour son équipement de motard et pour l’huile de son bolide, l’addition demeure vraiment salée.
L’équipe municipale de Pascal Delpierre à Saint-Léonard-desBois a réagi, la première. Parions qu’elle va donner très vite des idées à d’autres sponsors.
Contact : Frédéric Soyer 06 51 62 90 27.