Ils trouvent leur maison saccagée
Ils avaient loué leur maison à une évronnaise dont la situation sociale les avait émus. Elle s’est en allée discrètement. Mais son passage a laissé quelques empreintes…
Le désespoir. C’est au désespoir qu’un couple de propriétaires retraités est aujourd’hui confronté. Il y a 5 ans, Ils ont, via une agence immobilière locale, loué leur maison proche du centre-ville à une quadragénaire qui venait de divorcer. Le logement bénéficie de tout le confort. Situé au rez-de-chaussée, il est composé d’un séjourcuisine, d’une chambre, d’une salle d’eau et d’un sanitaire. Le terrain clos à l’arrière de la maison est un atout notable. Le couple de propriétaires a toujours entretenu son bien : des travaux d’aménagement ont été entrepris, dès 1992. Le bail établi par l’agence immobilière, après qu’un état des lieux a bien sûr été fait, indique que le loyer mensuel est de 368 €, taxe d’ordures ménagères comprise. La CAF versera de son côté 256€, au regard de la précarité de la situation de la locataire. Celleci règle son loyer en espèces. Un mode de paiement qui, sur la durée, ne convient pas à l’agence immobilière. Aussi, les propriétaires vont-ils reprendre la main. C’est désormais directement auprès eux que leur locataire s’acquitte de son loyer.
« Nous espérions un petit complément de retraite »
Michel et Rose Audou avaient fait l’acquisition de ce petit ensemble immobilier, comprenant, avec la maison, une surface commerciale indépendante, en 1987. « Nous espérions un petit complément de retraite ». Michel, aujourd’hui âgé de 82 ans, a été représentant en matériel agricole une bonne quarantaine d’années. Son épouse a été secrétaire à la Direction des affaires sociales (DAS) à la mairie d’Évron, une trentaine d’années. « Je connaissais donc la situation de la dame qui s’était portée candidate à la location de notre maison. C’est bien pourquoi je me suis sentie obligée de la lui louer ». Affaire d’empathie. Michel et Rose sont venus passer leur retraite dans une autre maison en centre-ville. C’est dans la boîte aux lettres de celle-ci que leur locataire est venue, un beau jour récent, déposer les clefs de l’habitation qu’elle leur louait. « En douce, discrètement ». La DAS venait de lui mettre un logement social, voilà tout.
Michel et Rose seuls face au désastre
Ce départ précipité est une première déception. Mais Michel et Rose ne sont pas au bout de leurs surprises. Ils retrouvent le logement déserté dans un état… de désolation. Chaque pièce est jonchée de détritus. Le jardin n’est pas épargné. Globalement, c’est la saleté qui fait la loi. Les propriétaires sont plongés dans un désarroi abyssal. Ils demandent rendez-vous au maire Joël Balandraud. Le premier magistrat ne leur cache pas la réalité : s’il comprend parfaitement le choc que Michel et Rose sont en train d’encaisser, sa fonction ne l’autorise à rien dans cette situation. En revanche, Un, la police municipale viendra récupérer les 2 chiens que leur ex locataire a aussi oubliés sur place, pour les placer en fourrière. Deux, la gendarmerie va être saisie de l’affaire et elle se rendra donc sur les lieux. Michel et Rose vont apprendre que l’ex mari de lur locataire indélicate était revenu habiter avec elle. Cela aussi, ils l’ignoraient. La DAS n’est pas non plus compétente pour affronter la situation dans laquelle se retrouve le couple de retraités évronnais. Un huissier de justice a proposé de faire un état des lieux… en l’avertissant que l’intégralité des frais serait à sa charge.
Et demain… la facture !
Petit à petit, dans la tête de Michel et Rose, la colère a pris le pas sur l’accablement. Les associations qui luttent contre les marchands de sommeil, les deux retraités jugent qu’on en fait « toujours état ». Qu’en tout état de cause, « les locataires, quels qu’ils soient, ont toujours raison ». Et tous les deux, ils disent stop. C’est à leurs yeux oublier que « tous les propriétaires » ne sont pas à mettre dans le même vilain sac.
« La très grande majorité des propriétaires est constituée de gens biens… et eux, ils ne trouvent personne pour les défendre ! ». Ainsi, audelà de l’amertume, du dépit, de la déception, une question très concrète se pose. « Comment allons-nous faire pour trier tout ça avant d’aller à la déchetterie ? ». Contacter une entreprise de nettoyage ? Faire procéder aux travaux par des plaquistes ? Sans oublier qu’il faudra aussi convoquer des peintres, des plombiers, des électriciens et un jardinier pour remettre le terrain en état. Admettons encore. Reste encore une zone d’ombre : le montant de la facture…