Et puis les collégiens se sont pressés autour de Dédée, la Résistante
C’est à l’invitation des 66 élèves des trois classes de 3e que Jacques Chesnier et Andrée Dupont-Thiersault se sont rendus, lundi 12 février, au collège Léo Delibes pour répondre durant presque 2 h aux questions des élèves.
Andrée Dupont Thiersault, qui tient à se faire appeler Dédée,a relaté son parcours de Résistante. Le 1er mai 1943, elle signe son adhésion au Bureau des opérations aériennes, devenant Galilée 17, son nom de code. Elle assumera son rôle d’agent de liaison, sans penser pour de bon aux conséquences de son engagement. Elle ne sait rien de ce qu’elle transporte, de ce que disent les messages, d’où ils proviennent. C’est la loi de la Résistance : ne rien savoir, c’est éviter, en cas d’arrestation, de dire quoi que ce soit, quand la torture peut toujours vous laisser échapper les secrets. Or, l’hypothèse de l’arrestation va devenir réalité. « Dans la soirée du 26 avril 1944, à 22 h, la Gestapo entre dans l’hôtel du Cheval-Blanc tenu par mes parents, et dans les maisons du bourg. La Gestapo arrête mes compagnons de route : 18 personnes au total… et 16 seront déportées. Ils nous ont interrogés puis tabassés dans l’école avant de nous enfermer dans la prison des archives au Mans ».
Déportée en Allemagne à Ravensbrück, Andrée deviendra un numéro. Le matricule 43129. Et ce malheureux matricule est parqué comme une bête dans le bloc 32.
« J’ai retrouvé la vie lorsque j’ai enfin aperçu le clocher d’Assé-le-Boisne, depuis le lieu-dit La Croix-desCarreaux ».
Les élèves ont enchaîné les questions qu’ils avaient préparées avec leurs professeurs d’histoire Evolaine Majean et Anthony Donnart.
Dédée avait amené des photos d’elle, datant de sa jeunesse. D’autres aussi, de son retour. Des documents qui parlent tout seuls.
En fin d’après-midi, les ados se pressaient autour de Dédée, qui aura 91 ans cette année. Il y en avait, de la chaleur.