Les Grands Dossiers de Diplomatie
Le quatrième pouvoir en danger ?
Pourquoi parle-t-on de « quatrième pouvoir » pour désigner les médias ?
Marc-François Bernier : Cette appellation nous vient d’un parlementaire britannique, au XVIIIE siècle, Edmund Burke, qui parlait de quatrième pouvoir, plutôt en parlant des représentants des journaux. Depuis, on considère la presse comme étant un pouvoir s’ajoutant aux trois autres pouvoirs reconnus : exécutif, législatif et judiciaire. Cela n’est pas sans rapport avec la célèbre division de Montesquieu, où chaque pouvoir est aussi un contre-pouvoir des autres. Depuis quelques siècles, on peut donc dire que la presse, et par extension les médias d’aujourd’hui, sont un pouvoir. Ils exercent, entre autres, une fonction de contrôle, ou de contre-rôle. C’est bien entendu un pouvoir informel, aussi important ou illusoire que l’importance qu’on lui accorde, laquelle varie d’une société à l’autre. Son influence repose sur la crédibilité et la légitimité que les citoyens lui attribuent.
Y a-t-il un média qui soit davantage un contre-pouvoir par rapport aux autres ?
Cela dépend de quel point de vue on aborde la chose. Pour ce qui est de la surveillance attentive et documentée des institutions et des pouvoirs reconnus, la presse écrite, même celle qui se déploie sur Internet, demeure un contre-pouvoir important. Ce sont souvent ses journalistes, par leurs enquêtes et révélations notamment, qui imposent l’ordre du jour des débats politiques et sociaux. Souvent, leurs contenus sont repris et diffusés par les médias électroniques traditionnels, dont la télévision qui demeure un média puissant. Ces médias amplifient l’importance des révélations de la presse écrite. Par ailleurs, pour certains enjeux moins complexes ou plus visuels (drames écologiques, accidents, conflits armés, etc.), la télévision a conservé sa capacité à imposer elle aussi un ordre du jour et à influencer les autres pouvoirs. Mais si on se limite à la fonction de surveillance des institutions démocratiques, la presse écrite demeure le contre-pouvoir qui a le plus de poids. Elle documente, elle archive, elle met davantage en contexte que les médias audiovisuels.
Le chanteur américain Jim Morrison disait que « celui qui contrôle les médias contrôle les esprits ». Aujourd’hui, les médias ont pris une place prépondérante dans nos sociétés. Certains disent qu’ils ont ainsi la capacité d’orienter ou de façonner les modes de pensée. Quid de la réelle influence des médias aujourd’hui ?
Dès le début du XXE siècle, avec l’émergence du cinéma et de la radiodiffusion, la question des effets des médias est devenue une grande préoccupation des gouvernements comme des chercheurs. Cela s’est amplifié avec la propagande ayant marqué la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée de la télévision. On
était convaincu, au début, que les médias pouvaient contrôler la pensée. On a eu recours à la métaphore de la seringue hypodermique pour illustrer ce pouvoir de persuasion, comme si les médias injectaient en nous des messages auxquels les gens (toujours les autres du reste, mais jamais nous !) ne pouvaient résister. Ce fantasme a fait long feu et le consensus aujourd’hui est que les médias ont une importance indéniable, mais que leurs effets sont atténués par d’autres facteurs : notre tempérament, nos attitudes, notre milieu familial, notre instruction, l’influence des pairs, l’influence d’autres médias qui diffusent des messages contradictoires, etc.
Cela étant dit, une variable importante est notre diète médiatique, la diversité et la variété de nos sources d’information, notre capacité à les évaluer de façon critique. Ce qui ne veut surtout pas dire de le faire par cynisme ou par hostilité. Cette question de la diversité de nos sources, et de notre évaluation critique, nous renvoie à l’importance des algorithmes qui ont tendance à nous exposer à des contenus homogènes, ceux que nous sommes davantage disposés à consommer, si bien que sans le vouloir, nous nous coupons d’autres influences. Plus notre consommation est homogène, plus nous sommes vulnérables à l’influence des médias. Et nous en sommes les premiers responsables. En somme, l’influence que les médias ont sur nous est proportionnelle à notre paresse intellectuelle.
Le secteur des médias traditionnels est aujourd’hui confronté à de multiples crises et défis : crise de confiance, crise et évolution du modèle économique, marchandisation de l’information, concurrence des nouveaux médias, attitude de défiance du pouvoir politique… Peut-on dire que le quatrième pouvoir est aujourd’hui menacé ? A-t-il la même influence qu’auparavant ?
Le quatrième pouvoir n’est pas menacé si l’on considère que les journalistes auront toujours un rôle démocratique à jouer, parmi d’autres rôles qu’ils assument (persuader, divertir, faire la promotion d’idées et d’intérêts aussi). Sans être menacé, ce pouvoir journalistique est surtout dilué, car il n’a plus le monopole d’autrefois dans la construction et l’animation des débats publics. Grâce à Internet et aux médias sociaux, d’autres acteurs s’imposent, y compris des citoyens « ordinaires », dont la notoriété se construit au fil de leurs interventions dans des débats publics, via Twitter et Facebook par exemple. Ils sont les acteurs d’un cinquième pouvoir qui exige de la transparence et de l’imputabilité de la part des autres pouvoirs, dont le pouvoir médiatique (1).
Par ailleurs, la critique externe des médias est loin d’être une pratique nouvelle, comme en témoignent bon nombre d’oeuvres de fiction, allant de la littérature au cinéma, en passant par le théâtre et la chanson. De longue date, aussi, on a pu lire des essais critiques produits par des auteurs extérieurs au journalisme, ainsi que le démontre avec éloquence l’ouvrage de Tom Goldstein (2), qui recense quelques-uns des grands textes fondateurs de cette tradition particulièrement riche chez les Anglo-Saxons.
Bien entendu, le modèle économique traditionnel, qui reposait surtout sur les revenus publicitaires, ne fonctionne plus très bien et cela fragilise beaucoup la survie des médias. [Voir également l’entretien avec Julia Cagé p. 56 de ces Grands Dossiers, NDLR.] Mais il serait téméraire d’affirmer qu’ils vont perdre toute influence sociale et démocratique. Ils sont en mutation, certes, mais plus omniprésents que jamais. Quiconque désire s’informer aujourd’hui se retrouve avec un choix plus varié et accessible que jamais, ce qui assure l’influence des médias qui sauront s’imposer par leur pertinence et leur popularité. On peut avancer comme thèse que l’influence des médias est diluée, mais demeure importante au sein des sociétés démocratiques, bien que contestée par divers acteurs présents dans l’espace médiatique, à titre individuel ou institutionnel.
Aux États-Unis, les médias traditionnels sont la cible du nouveau président américain Donald Trump. Comment expliquer cette situation ? Ce qui se passe aux États-Unis ne risque-t-il pas d’encourager une même défiance vis-àvis des médias ailleurs dans le monde, cela au détriment du quatrième pouvoir ?
Les chercheurs et observateurs des médias savent très bien que la confiance des publics envers les médias est en déclin depuis les années 1990. Les sondages d’opinion ont bien documenté cette méfiance, aussi bien aux États-Unis qu’en France, pour ne retenir que ces deux pays riches en données statistiques. Aux États-Unis, plus particulièrement, la méfiance est associée depuis longtemps à diverses variables, mais la plus importante
L’influence des médias est diluée, mais demeure importante au sein des sociétés démocratiques, bien que contestée par divers acteurs présents dans l’espace médiatique, à titre individuel ou institutionnel.
demeure le fait d’être un supporter du Parti républicain. Ce Républicain est souvent un homme blanc conservateur. C’est lui aussi qu’on retrouve aux commandes de certains médias, tel Rupert Murdoch, mais aussi à l’écran (Fox News par exemple) et sur les ondes radiophoniques (Rush Limbaugh entre autres). Ces conservateurs ont développé une vulgate très critique contre les grands médias (le New York Times, le Washington Post, CBS, ABC, etc.). Ce discours a trouvé un certain écho au Québec, chez André Arthur et chez la génération d’animateurs radiophoniques de droite qui se réclament de lui. On l’a aussi vu au Canada anglais avec Sun News TV, lancée par Québecor. Même si cette chaine a été un échec, elle a conduit à la création du site internet The Rebel, qui reproduit avec un mimétisme étonnant les débats idéologiques de la droite américaine. La rhétorique belliqueuse, voire violente, de Donald Trump envers les médias qu’il considère être des ennemis du peuple américain, est conforme à ce que pensent un grand nombre d’électeurs de ce pays, comme l’ont aussi documenté diverses enquêtes scientifiques. Il peut compter sur des millions de gens réceptifs à ce genre de discours. Cela a des effets néfastes pour les journalistes des États-Unis, qui sont souvent pris à partie, insultés ou intimidés. Mais ce qui est plus grave encore, c’est que cela envoie aussi des signaux d’intolérance aux dirigeants d’autres sociétés moins démocratiques. Ces dirigeants, que ce soit en Turquie [voir p. 82 de ces Grands Dossiers, NDLR] ou en Russie [voir p. 71, NDLR] par exemple, ou dans divers pays d’Afrique, sont déjà peu disposés à tolérer une presse libre ou à reconnaitre la liberté d’expression de leurs citoyens. Quand les États-Unis cessent d’être un phare de liberté et de tolérance pour l’ensemble de la planète, cela ne peut que conforter les régimes autoritaires et totalitaires. Au-delà des menaces que cela fait peser sur les médias et leurs journalistes, il faut appréhender les effets néfastes pour les citoyens de ces pays, qui aspirent à plus de liberté, de démocratie et de justice.
Certains observateurs pensent que nous sommes à la fin des « Trente Glorieuses des médias », une époque qui a commencé avec l’affaire du Watergate en 1974 et va marquer l’âge d’or du journalisme d’investigation. Qu’en pensez-vous ? Une page est-elle en train de se tourner ?
Le Watergate a sans doute été le symbole d’un âge d’or du journalisme d’enquête, mais seulement dans une certaine mythologie journalistique, entretenue
Quand les États-Unis cessent d’être un phare de liberté et de tolérance pour l’ensemble de la planète, cela ne peut que conforter les régimes autoritaires et totalitaires.
par les journalistes eux-mêmes. Divers auteurs ont plutôt mis en évidence que si le Watergate a conduit à la démission du président Richard Nixon, c’est que d’autres forces étaient en jeu (3), dont le désaveu de certaines élites politiques, bureaucratiques et militaires. Il faut en plus tenir compte du contexte de contestation des institutions démocratiques par une nouvelle génération sensible aux dérapages et aux mensonges concernant la guerre du Vietnam.
Même si l’on sait que les médias ont eu un rôle important mais non déterminant, bon nombre de conservateurs ne leur ont jamais pardonné d’avoir poussé un président à démissionner. Ce ressentiment a sans doute quelque chose à voir avec l’hostilité des conservateurs radicaux face à une presse jugée trop « gauchiste ». Avec Trump a enfin sonné l’heure de la revanche pour ces conservateurs qui estiment que les journalistes sont des ennemis de la démocratie qui abusent de leur pouvoir de nuisance au détriment du bien-être de leur pays.
Selon l’écrivaine française Virginie Despentes, le quatrième pouvoir serait devenu despotique, en ayant outrepassé son rôle d’informateur pour s’ériger en juge et partie. Adhérezvous à ce point de vue ?
Il faut souvent se méfier des jugements trop catégoriques. La recherche et l’expérience journalistique plaident pour des nuances, au-delà de la complaisance corporatiste et de l’hostilité idéologique. Il est vrai que bien des journalistes se sont autoproclamés défenseurs de certaines causes et adversaires d’autres causes, mais cela date des débuts de la presse, il y a des siècles.
Il est vrai aussi que nous assistons quotidiennement à des reportages et enquêtes qui cherchent à faire le procès d’individus et d’institutions, devant ce qu’on désigne souvent comme le tribunal de l’opinion publique. On ne peut pas nier la chose et plusieurs études de cas confirment cette « tyrannie médiatique ». Mais l’écosystème des médias est plus complexe et varié. Il existe encore des médias et des journalistes sérieux, rigoureux, équitables et intègres. Malheureusement, leur travail n’est pas toujours mis en valeur par leurs propres médias, qui ont besoin d’histoires plus sensationnelles, voire sensationnalistes, pour attirer l’attention des publics… surtout en période de crise de leur modèle économique, quand leur survie est en jeu. On accuse souvent le journaliste d’enquête d’être à la fois juge et partie, car il relate des faits – à tout le moins ce qu’il présente comme des faits – et agit de façon telle que la cible du reportage ne peut être perçue que négativement. Bien souvent, les révélations, qu’elles soient véridiques ou non, sont très lourdes de conséquences pour les personnes et les institutions mises en cause. On a vu des gens se suicider après avoir été mis en cause de façon injuste. Autant il est vrai que le journalisme d’enquête est essentiel en démocratie, autant on doit le soumettre à un examen critique afin de s’assurer qu’il se comporte en conformité avec les normes reconnues dans les principaux codes de déontologie. Ne pas le faire, c’est s’exposer à la critique, voire à des jugements en diffamation. Cela peut aussi inciter les gouvernements à encadrer davantage l’exercice du journalisme, pour protéger le public, comme on l’a vu en Grande-Bretagne à la suite du scandale des écoutes électroniques illégales et de la corruption de fonctionnaires de la part des journalistes de News of the World (4).
Le journaliste qui s’érige à la fois en policier et en juge peut ainsi être à son tour soumis à l’examen minutieux d’un vrai juge, sans compter la vindicte publique. Cela peut tempérer ses ardeurs.
Les grands médias sont-ils aujourd’hui coupés du peuple comme certains le pensent ?
Cela arrive, certes. L’un des risques pour les médias et leurs journalistes, c’est la tentation de l’entre-soi, où les journalistes fréquentent surtout des journalistes. Un autre risque est le repli corporatiste, qui favorise une complaisance interne, une forme de rectitude journalistique où l’autocritique est mal vue. J’ai consacré un ouvrage à ce phénomène dès 1995 (5), alors que j’étais journaliste, et je peux témoigner que cela ne se fait pas sans risques ni sanctions plus ou moins subtiles de la part du milieu.
Les journalistes forment une élite au sein de notre société, certains sont des vedettes ou aspirent à le devenir. Cela encourage la fréquentation de milieux (affaires, artistiques, médiatiques, etc.) qui peuvent être loin des préoccupations de catégories sociales populaires : les travailleurs peu ou pas qualifiés, les ouvriers des usines et de la construction, les gens en région, des groupes ethniques aussi, les jeunes, etc.
Diverses enquêtes indiquent que les journalistes viennent de classes sociales moyennes et supérieures (6). Il est en soi assez prévisible qu’un métier de ce genre attire des hommes et, de plus en plus, des femmes qui ont un certain niveau d’instruction ainsi que des préoccupations sociales et culturelles. Le contraire pourrait même être inquiétant. Mieux vaut confier le journalisme à des gens ayant un bon bagage de connaissances qu’à des idéologues ignorants.
On ne peut pas reprocher aux journalistes leurs trajectoires sociales, mais on peut leur reprocher le manque de curiosité, sinon d’empathie, qui les pousserait à se décentrer pour mieux observer, comprendre et relater les préoccupations et difficultés au quotidien de leurs concitoyens. Cela passe par du travail de terrain, la mise à distance des porte-parole et autres intermédiaires professionnels de la communication, comme les rela-
On ne peut pas reprocher aux journalistes leurs trajectoires sociales, mais on peut leur reprocher le manque de curiosité, sinon d’empathie, qui les pousserait à se décentrer pour mieux observer, comprendre et relater les préoccupations et difficultés au quotidien de leurs concitoyens.
tionnistes. Cela impose un certain inconfort parfois, celui d’aller écouter et chercher à comprendre des gens dont les conditions de vie nous sont étrangères, sinon choquantes.
On a l’impression aujourd’hui que n’importe qui peut dire n’importe quoi et que toute information, qu’elle soit véridique ou non, est susceptible d’être relayée partout dans le monde, et cela sans contrainte d’identification. Quel est le risque de ce type de phénomène ?
Il est vrai que n’importe qui dire peut dire n’importe quoi, sur toutes les plateformes, qu’elles soient numériques ou non. En toute honnêteté, on peut en premier lieu faire ce reproche à bon nombre de chroniqueurs, d’animateurs et de journalistes professionnels, notamment ceux qui accordent l’anonymat à des sources douteuses ou mal intentionnées. Il ne faut pas encourager l’indignation sélective à ce chapitre, c’est-à-dire dénoncer les errements des citoyens et fermer les yeux sur ceux des journalistes.
Mais en général on doit reconnaitre que les journalistes font un meilleur travail de vérification que les internautes, anonymes ou pas, qui se répandent et s’épanchent sur Internet et les médias sociaux. Pour plusieurs, le critère de vérité se limite à diffuser des contenus qui sont compatibles avec leur vision de la société, avec leurs convictions profondes.
Idéalement, on aimerait que chaque citoyen se dote de règles de vérification et de diffusion responsables, surtout qu’euxmêmes ne se gênent pas pour apostropher, parfois de façon violente, les journalistes qui publient des informations contraires à leurs croyances et leurs préférences.
Il faut aussi dire quelques mots à propos des fameuses « fake news » [voir également p. 40, NDLR], juste pour préciser qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce n’est ni plus ni moins que la forme virale et « démocratisée » de la bonne vieille désinformation qui existe depuis toujours. Autrefois, la désinformation était l’apanage des institutions militaires, politiques, religieuses ou économiques. Elle pouvait compter sur la complicité et la complaisance de certains médias, et trompait volontairement les autres. On utilisait les médias comme vecteurs de diffusion de cette désinformation. Aujourd’hui, cela est à la portée de doigts de tout citoyen branché. Voilà la nouveauté. Et elle est mieux ciblée également, grâce aux algorithmes.
Mais la désinformation a besoin de gens prédisposés à la croire pour fonctionner. La première personne responsable demeure celle qui se laisse persuader et tromper facilement, ce qui n’enlève rien aux reproches légitimes qu’on doit faire à ceux qui abusent de la crédulité ou de la vulnérabilité des gens. Nous sommes tous crédules et potentiellement vulnérables, car nous possédons des convictions qui nous possèdent, comme le disait Edgar Morin. On ne se méfie pas assez de nous-mêmes.
La désinformation a besoin de gens prédisposés à la croire pour fonctionner. La première personne responsable demeure celle qui se laisse persuader et tromper facilement.
Face à tous ces phénomènes, il faut privilégier le doute méthodique, une attitude fondée sur une pensée critique. Il faudrait aussi une réelle éducation aux médias, laquelle n’a rien à voir avec leur diabolisation systématique. Mais cela exige du temps, de la discipline, et aussi de la recherche pour avoir des données probantes. Mais quels pouvoirs auraient intérêt à ce que les citoyens soient mieux éclairés ?