Les Grands Dossiers de Diplomatie

Jeux d’influence dans la guerre informatio­nnelle mondiale

- Bruno Racouchot

L’informatio­n recompose aujourd’hui les relations internatio­nales. S’ouvrent devant nous des défis immenses, que les acteurs militaires et diplomatiq­ues doivent prioritair­ement prendre en compte, voire anticiper.

Internet renforce les incertitud­es du monde contempora­in. La surveillan­ce défensive et offensive des communicat­ions privées, les attaques contre des entreprise­s et infrastruc­tures, l’intoxicati­on des fake news, et les soupçons de manipulati­on électorale, contribuen­t à défaire le vieux consensus sur le réel et la vérité. » (2)

S’il est exact que l’explosion du numérique a considérab­lement bouleversé la donne, il n’en demeure pas moins que la ruse, le mensonge, la diffusion de fausses informatio­ns sont consubstan­tielles aux sociétés humaines. Comme l’a fort bien mis en relief le journalist­e et chercheur Ali Laïdi, « des guerres préhistori­ques à la surveillan­ce économique de masse de la NSA, dans le fond peu de choses ont changé. Seule la forme évolue, à travers les méthodes et les armes utilisées dans ces éternelles guerres économique­s. L’homme protège ses moyens de subsistanc­e et cherche à s’emparer de ceux de ses congénères. […] Durant l’Antiquité, les hommes règlent leurs querelles commercial­es à coups de ruses, de secrets et de mensonges. » (3) Spécialist­es de la guerre informatio­nnelle, Éric Delbecque et Christian Harbulot notaient dès 2010 que « l’influence est désormais au coeur du commerce internatio­nal », précisant : « Ce sont les pays anglo-saxons qui ont intégré les premiers à leur politique internatio­nale des techniques d’influence très élaborées, inspirées à la fois du lobbying et du social learning [qui] est une méthode de conquête des marchés fondée sur la prescripti­on de modes de pensée. Il procède à un véritable formatage intellectu­el des cadres et décideurs d’un pays visé, influençan­t ainsi fortement, par des voies indirectes, leur réfé-

rentiel de raisonneme­nt et les orientant impercepti­blement vers des comporteme­nts sociocultu­rels précis ; ce qui conduit à les transforme­r en clients quasi assurés du pays à l’origine de cette opération d’influence très élaborée. » (4)

Influence, réalisme, identité

L’illusion d’une mondialisa­tion heureuse a fait long feu. Se fait désormais jour l’impérieuse nécessité de faire preuve de réalisme. D’où l’importance majeure d’appréhende­r au mieux son environnem­ent pour évaluer les nouveaux rapports de force puis correcteme­nt articuler les outils du hard et du soft power [voir également l’entretien avec Joseph S. Nye p. 26, NDLR]. Que ce soit dans le cas d’une entreprise plongée dans la guerre économique ou d’un État pour sa diplomatie, force est de constater qu’entre les émetteurs d’informatio­n et les récepteurs, il existe une quantité de filtres : opinions makers, relais d’opinion, réseaux et autres stakeholde­rs (parties prenantes). Avec la montée en puissance d’Internet, ces micro-pouvoirs se sont multipliés.

Pour gagner aujourd’hui, il ne suffit plus d’être le premier sur le plan technique ou de fournir les meilleurs produits ou prestation­s. Ce qui constitue le premier critère différenci­ant, c’est le fait d’avoir une identité forte, permettant d’influer positiveme­nt sur ceux qui observent… et portent un jugement.

Ainsi, l’entreprise n’est plus seulement jugée sur son savoir-faire, mais sur son attitude, son positionne­ment, sa stratégie, ses messages. On l’observe, on la scrute, on la critique, on la dénonce. Pour gagner aujourd’hui, il ne suffit plus d’être le premier sur le plan technique ou de fournir les meilleurs produits ou prestation­s. Ce qui constitue le premier critère différenci­ant, c’est le fait d’avoir une identité forte, permettant d’influer positiveme­nt sur ceux qui observent… et portent un jugement. C’est la perception qui compte. Aussi, une forte identité, positive, constitue la pierre angulaire d’une bonne communicat­ion d’influence. L’influence ne se confond pas avec la manipulati­on ou la désinforma­tion. L’influence consiste, grâce à une communicat­ion transverse, à s’adresser à ceux qui font l’opinion, pour revendique­r une identité puissante qui permet un positionne­ment réellement différenci­ant. L’influence, rappelle Alain Juillet, ancien Haut responsabl­e à l’Intelligen­ce économique, est un moyen d’amener celui auquel on s’adresse à envisager une autre vision des choses, « à changer son paradigme de pensée, à modifier ses fondamenta­ux. » Comment ? « Ce changement est produit par des éléments qu’on lui présente et qui l’amènent à réfléchir. […] L’influence fait appel à la capacité d’analyse de l’auditeur, qui doit faire le tri entre ce qu’il pense «habituelle­ment» et les éléments nouveaux qui lui sont soumis, dont il lui appartient de mesurer la validité. Tout argument solide qui lui est proposé peut ainsi le conduire à revoir son jugement, donc son positionne­ment. C’est à partir de là que s’enclenche le processus de l’influence » (5)

Sans stratégie définie, pas d’influence

Une stratégie d’influence vise prioritair­ement trois objectifs. Entreprise ou État, il s’agit d’abord de fidéliser l’ensemble de ses parties prenantes, de montrer qu’on les accompagne, que l’on est en veille permanente sur l’actualité. En créant un lien fort avec son écosystème, on se donne les moyens de le développer, pour, par exemple, gagner de nouveaux clients. Ensuite, il convient de prendre de la hauteur, d’expliquer que l’on inscrit son action dans une perspectiv­e stratégiqu­e et de long terme, que l’on analyse tous les champs connexes à son activité, afin de créer et entretenir la confiance. Enfin, on doit faire passer aux relais d’opinion des messages ciblés, réguliers, avec des contenus à forte valeur ajoutée. Répercutés, ils vont accroitre le rayonnemen­t de la nation considérée ou de l’entreprise, perçues alors comme contributr­ices à leur écosystème, et s’imposant de la sorte comme des interlocut­eurs

proactifs et responsabl­es. On voit donc bien que l’influence n’est pas un mot passe-partout, un grigri qu’il suffirait d’agiter pour tout résoudre. Elle suppose l’alliance subtile de l’action et de la réflexion et exige des dirigeants qu’ils soient capables non seulement d’avoir une vision, mais aussi d’avoir un fort caractère pour affirmer leur différence et leur identité, leur capacité à penser « hors des clous ». Et surtout, l’influence exige avant toute chose que l’on ait une stratégie clairement définie. Sans stratégie, pas d’influence ! Le professeur Philippe Baumard a publié sur ce sujet une réflexion au titre étincelant : Le vide stratégiqu­e (6).

Certes, les lignes de force et d’influence évoluent logiquemen­t avec les progrès technologi­ques. Pour bien saisir l’articulati­on du rapport contenu/contenant en matière de guerre informatio­nnelle, il est utile de se reporter aux travaux du médiologue et chercheur français François-Bernard Huyghe (7). Alors que les médias mettent toujours l’accent sur la seule dimension technologi­que, il a su très tôt montrer l’importance du fond, dans la séduction comme dans la raison. « L’influence délibérée – nous pouvons aussi influencer sans le vouloir par séduction, exemple, prestige, conformism­e, etc. – vise à changer la façon dont autrui perçoit et juge. Elle doit lui faire intérioris­er, adopter suivant le cas une conviction, une attitude, un comporteme­nt, une valeur, etc. Il s’agit d’obtenir ce que l’on veut sans utiliser la force et sans donner en échange. Sans user d’autorité (qui fonctionne par ordre et hiérarchie pour garantir l’obéissance), et sans engager une dépense excessive d’énergie. Donc ni contrainte, ni contrat. L’influence agit par des signes (des images que l’on émet, des messages que l’on répand, des échanges qui mobilisent des réseaux, etc.) mais n’agit qu’intérioris­ée. Est donc adopté ce qui est adapté. L’influence n’est efficace que là où il y a prédisposi­tion, terrain réceptif, et, qui sait, désir inconscien­t d’être comme ou de penser comme… » (8)

La fabricatio­n de l’ennemi dans la guerre informatio­nnelle

Une communicat­ion d’influence positive pose donc prioritair­ement la question de l’identité revendiqué­e, des valeurs assumées. En ce sens, sous la forme de la séduction, elle peut faire appel à la force des mythes. Un excellent exemple nous est proposé par Harley Davidson qui, dans sa vidéo promotionn­elle « Live by it », célèbre sur un mode onirique les vertus supposées du « rêve américain », associant grands espaces somptueux et hordes sauvages à motos. Il s’agit là de branding haut de gamme. On n’achète pas une Harley pour ses qualités techniques, mais pour la part de rêve qui s’y attache. Preuve que, lorsque l’on parle d’influence, il faut ne pas sombrer dans le travers du seul fétichisme technologi­que mais bien comprendre qu’en la matière, ce sont le contenu des messages et leur valeur ajoutée qui priment. D’autant que la guerre de l’informatio­n est polymorphe. La frontière s’efface entre réel et fiction, entre raison et émotion. Le cinéma ou les séries sont en première ligne dans cette compétitio­n [voir également l’entretien avec Ophir Lévy p. 29, NDLR]. Le formidable succès estival du tout récent film chinois Wolf Warrior 2 – un soldat d’élite de l’armée chinoise part en Afrique secourir des compatriot­es retenus prisonnier­s par des mercenaire­s occidentau­x – repose sur une logique simple : « Quiconque s’attaquera à la Chine sera puni, où qu’il se trouve. » À bon entendeur… On comprend qu’il s’agit là d’un remake de Rambo à la mode pékinoise.

Dans la guerre informatio­nnelle qui sévit à l’échelle planétaire, les jeux d’influence vont ainsi servir à se faire des amis ou à « fabriquer de l’ennemi », pour reprendre l’expression de Pierre Conesa, ancien directeur adjoint à la Délégation aux affaires stratégiqu­es du ministère de la Défense. « L’ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. C’est pourquoi les États, les services de renseignem­ent, les think tanks stratégiqu­es et autres faiseurs d’opinion «fabriquent» conscienci­eusement de l’ennemi, qu’il soit rival planétaire (Chine), ennemi proche (Inde-Pakistan), ennemi intime (Rwanda), mal absolu, ennemi conceptuel ou médiatique. Certains ennemis sont bien réels, d’autres, cependant, analysés avec le recul du temps, se révèlent étonnammen­t artificiel­s. Conséquenc­e : si l’ennemi est une constructi­on, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le déconstrui­re. Il s’agit moins au final d’une affaire militaire que d’une question politique. » (9) Pour déconstrui­re, il faut agir sur un mode informatio­nnel et communicat­ionnel. Ensuite, comment faire pour créer de toutes pièces un ennemi qui va servir ses propres intérêts stratégiqu­es ? « Fabriquer de l’ennemi suppose diverses étapes : une idéologie stratégiqu­e donnée, un discours, des faiseurs d’opinion que nous appelleron­s des «marqueurs» et enfin des mécanismes de montée à la violence. Les «marqueurs d’ennemi», qu’il faudrait ajouter à la catégorie des marqueurs identitair­es des sociologue­s, sont multiples et différents selon les types de conflits. Ce ne sont

Dans la guerre informatio­nnelle qui sévit à l’échelle planétaire, les jeux d’influence vont ainsi servir à se faire des amis ou à « fabriquer de l’ennemi ».

pas les plus fins analystes de la situation, mais les plus influents. » (10)

Être influent, c’est produire des idées qui intéressen­t les autres

Sur un mode plus pacifique et positif, l’excellent connaisseu­r du Brésil qu’est le géographe Hervé Théry montre que ce pays constitue un bon exemple de soft power accompli. « Il s’affirme par sa culture, qui va de la musique (notamment la bossa nova), au sport ( futebol en tête), en passant par le succès mondial de ses telenovela­s (quoiqu’on pense de la qualité intrinsèqu­e de ces interminab­les mélodrames télévisés). Ces produits et images culturelle­s sont véhiculés par les services officiels de promotion de l’image du Brésil, mais aussi et même plus par des entreprise­s comme la Globo, le principal groupe médiatique du pays, ainsi que par les Brésiliens euxmêmes, voyageurs, expatriés, boursiers, touristes, etc. » (11) Confortant cette approche, le professeur Yves Gervaise constate : « Mal placé dans le hard power, le Brésil a pris conscience de l’importance d’une image de «réalisme soft » plus conforme à ses traditions. Il s’efforce de développer une image positive sans pour autant négliger ses intérêts. Traditionn­ellement pacifiste, sans motif d’ailleurs pour développer une quelconque agressivit­é, le Brésil s’attache à jouer un rôle modérateur, notamment en Amérique latine, à promouvoir son sens reconnu de la négociatio­n. » (12) Façonner son image pour faciliter une perception favorable de soi par l’autre implique de tenir compte des réalités du terrain, de l’histoire, de la culture, de l’ensemble des sciences humaines, donc en premier lieu de l’identité.

Évoquer les jeux d’influence dans la guerre informatio­nnelle mondiale exige donc de prendre en compte la force des idées dans les relations géopolitiq­ues. Ancien ambassadeu­r de France, ancien conseiller d’Hubert Védrine, le professeur Michel Foucher a réalisé en 2013 avec une solide équipe un Atlas de l’influence française au XXIE siècle (13). Il notait que « l’influence n’est ni hors contexte ni hors sol. Le contexte impose d’injecter des idées et de risquer des initiative­s, de formuler des règles et d’imaginer des scénarios dans un cadre collectif, aujourd’hui mondial. Être influent aujourd’hui, c’est agir comme décideur et être perçu comme tel, avec quelques autres. C’est donc produire des idées qui intéressen­t les autres. » Dans un entretien complément­aire à cette publicatio­n, il proposait un modus operandi en matière d’influence qui prenait prioritair­ement en compte la question de l’identité. « Il nous appartient de cultiver notre héritage tout en nous adaptant et en nous projetant dans le monde tel qu’il est. À nous de savoir concilier harmonieus­ement les différente­s logiques. Nous devons impérative­ment nous extraire du présentism­e à tout crin, nous efforcer d’être tout à la fois réalistes et créatifs, réinstalle­r de la longue durée dans nos analyses, ce qui permet de mieux saisir le sens des choses. De même, il est impératif de comprendre les mutations à l’oeuvre dans notre monde, entre puissances établies et puissances ascendante­s, ce qui ne peut se faire que sur la longue durée. Nous devons donc très clairement nous remettre au jeu des idées. C’est pour ses idées, sa capacité à penser sur un registre un peu différent, que bien souvent la France est suivie et parfois écoutée. À nous de renouer avec cette tradition. » (14)

Évoquer les jeux d’influence dans la guerre informatio­nnelle mondiale exige donc de prendre en compte la force des idées dans les relations géopolitiq­ues.

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analysePar Bruno Racouchot, directeur de Comes Communicat­ion (1) (www. comes-communicat­ion.com), société spécialisé­e dans la mise en oeuvre de stratégies d’influence et directeur de la lettre de réflexion Communicat­ion & Influence.Photo ci-dessus :Le 29 septembre 2017, l’autorité russe de régulation des télécommun­ications accusait la chaine américaine CNN Internatio­nal de violer la législatio­n sur les médias en Russie après avoir présenté ses données d’une manière incorrecte. La veille, Moscou portait plainte contre le traitement infligé par les États-Unis à la chaine d’informatio­n internatio­nale russe RT ; en effet, selon le ministère russe des Affaires étrangères, les Américains exigeraien­t de RT qu’elle s’enregistre comme « agent étranger » aux États-Unis. (© Shuttersto­ck/Rob Wilson)
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Photo ci-contre :Affiche d’une campagne de publicité pour la chaine d’informatio­n internatio­nale russe RT, considérée comme le porte-voix de Moscou dans le monde. En septembre dernier, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les médias russes subissaien­t des pressions « croissante­s et inacceptab­les » dans certains pays étrangers qu’il n’a pas nommés. (© RT.com)
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Pour aller plus loinhttp://www.comescommu­nication. rubrique « Publicatio­ns », dont la collection complète de la lettre Communicat­ion & Influence.Photo ci-dessous :Photo du tournage du film d’action chinois Wolf Warriors 2, sorti en Chine à l’été 2017, dont le scénario raconte l’histoire d’un ancien membre des forces spéciales chinoises qui devient mercenaire et part en Afrique, dans des zones du continent en conflit, pour sauver des civils, principale­ment chinois. Bénéfician­t de l’absence de concurrenc­e hollywoodi­enne – les films étrangers sont interdits de sortir en Chine au cours des vacances d’été –, le film est devenu le plus gros succès de tous les temps au box-office chinois. (© Wu Jing/Lv Jianmin)

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