Les Grands Dossiers de Diplomatie

Le Japon de l’ère Reiwa, une puissance militaire indo-pacifique de premier plan

- Marianne Péron-Doise

Les transforma­tions de la politique de défense japonaise, si elles portent la signature du Premier ministre Abe, s’inscrivent dans une tendance de fond observable dès les années 1990. Elles témoignent de la capacité de l’archipel à s’adapter avec pragmatism­e à un environnem­ent régional menaçant et de la vivacité d’une pensée stratégiqu­e toujours en alerte.

La Constituti­on de 1947, dite pacifiste, imposée par les États-Unis à un Japon défait — tout comme l’alliance de sécurité avec ces derniers —, a fixé un cadre législatif et opérationn­el qui reconnaiss­ait à l’archipel le droit à une posture défensive. Les Forces d’autodéfens­e (FAD), constituan­t un embryon de forces armées, ont pu être créées en 1954. La loi japonaise sur les opérations de maintien de la paix votée en 1992 permettra de les envoyer au-delà de l’archipel dans un cadre onusien. C’est le début d’un processus de « normalisat­ion » et d’affirmatio­n de l’outil militaire japonais, ponctué de 2001 à 2007 par le soutien logistique apporté à la coalition internatio­nale dans la lutte contre le terrorisme, la reconstruc­tion de l’Irak, et depuis 2008 aux opérations aéromariti­mes contre la piraterie somalienne dans l’océan Indien. En 2011, l’installati­on à Djibouti de facilités logistique­s au profit des éléments navals et aériens déployés dans la région marque un tournant politico-militaire majeur pour l’archipel. Il atteste du haut niveau de profession­nalisme et des capacités de projection de puissance des forces japonaises. En 2019, les Forces maritimes d’autodéfens­e, engagées dans une mission de présence dans le golfe Persique, négocient des facilités logistique­s avec les Émirats arabes unis et Oman.

Au plan doctrinal, cette autonomisa­tion stratégiqu­e s’est traduite par une politique de défense graduellem­ent plus proac

tive et une posture opérationn­elle dynamique avec, en 2015, les nouvelles lois sur la paix et la sécurité, qui octroient au Japon le droit à l’autodéfens­e collective (1). Enfin, le Japon a élargi ses partenaria­ts à l’échelle de l’Indo-Pacifique. Il s’avère désormais plus à même d’assurer sa propre défense, mais aussi d’être capable de venir au secours de ses alliés, en priorité les ÉtatsUnis, mais aussi ses partenaire­s indiens, australien­s ou français. Sa marine pourrait ainsi venir en aide à la France si un bâtiment de la marine nationale était confronté à une situation de crise.

Un Premier ministre très impliqué dans les questions de défense et la définition d’une vision stratégiqu­e pérenne pour l’archipel

Les menaces auxquelles l’archipel est confronté dans son environnem­ent proche l’ont conduit à graduellem­ent renforcer ses capacités et son niveau opérationn­el. C’est désormais une puissance militaire très proactive, dont la posture de défense peut être qualifiée de « réaliste ». La doctrine officielle parle d’ailleurs de « réalisme proactif ». Le Japon reste néanmoins très isolé. Les tensions aéromariti­mes avec la Chine dans le périmètre des îles Senkaku s’accroissen­t, la menace nucléaire et balistique nord-coréenne est plus que jamais présente en dépit des ouvertures diplomatiq­ues apparentes des États-Unis [voir p. 58]. Le litige avec la Russie sur les Territoire­s du Nord n’est toujours pas résolu [voir p. 78]. Enfin, les questions mémorielle­s, promptes à resurgir, pèsent sur la relation avec la Corée du Sud, pourtant proche alliée des États-Unis [voir p. 74]. Avec ces derniers, si le pivot vers l’Asie proclamé par l’administra­tion Obama avait fait du Japon le rouage consentant d’un complexe de sécurité américain organisé en réseau, face aux stratégies de déni d’accès chinoises, la vision indo-pacifique portée par Shinzo Abe en fait un partenaire diplomatiq­ue, économique et stratégiqu­e de plain-pied.

Le pragmatism­e est la marque de Shinzo Abe (2), même si ses conviction­s nationalis­tes et le poids du parti gouverneme­ntal, le Parti libéral démocrate (PLD), sur la vie politique du pays incitent des observateu­rs à évoquer un leadership de type « populiste » [voir p. 15]. À son initiative, le Japon a depuis 2007 un ministère de la Défense et non plus une Agence de Défense.

En 2013, il a créé un Conseil national de sécurité inspiré de celui des États-Unis et fait adopter une stratégie de défense nationale.

Les FAD comptent parmi les premières forces convention­nelles d’Asie, avec un budget de défense qui a rattrapé celui de la France, puissance nucléaire (3). Shinzo Abe compte mener le processus de profession­nalisation et de légitimati­on des FAD jusqu’à son terme puisqu’il est au pouvoir jusqu’en 2021. Son projet est de reformuler l’article 9 (4) de la Constituti­on du pays, qui interdit à l’archipel de « recourir à la force » et d’entretenir une armée, ce qui amène à dire que les FAD sont « inconstitu­tionnelles » (5). Or, le Premier ministre souhaite être l’artisan de la transforma­tion de ces forces dites « d’autodéfens­e » en une armée de défense nationale reconnue. Si, dans la perspectiv­e du lancement d’un processus de révision, la majorité des deux chambres est acquise au Premier ministre, l’opinion publique est plus réticente à renoncer à l’identité pacifiste de l’archipel, illustrati­on du soft power nippon. Or, un référendum serait nécessaire pour réviser la Constituti­on. L’agenda de politique intérieure peut faire reculer le Premier ministre, le pays ayant besoin de stabilité au moment de l’ouverture d’une nouvelle ère

Si le pivot vers l’Asie proclamé par l’administra­tion Obama avait fait du Japon le rouage consentant d’un complexe de sécurité américain organisé en réseau, face aux stratégies de déni d’accès chinoises, la vision indopacifi­que portée par Shinzo Abe en fait un partenaire diplomatiq­ue, économique et stratégiqu­e de plain-pied.

impériale et alors que la crise du coronaviru­s menace les équilibres politiques et économique­s mondiaux. À contre-coeur, Shinzo Abe a dû ainsi repousser d’un an les Jeux olympiques et paralympiq­ues de Tokyo, à ses yeux symboles de la renaissanc­e internatio­nale du Japon [voir p. 23]. L’opinion publique comprend cependant les transforma­tions de l’outil de défense. Les dernières discussion­s entre les États-Unis et la Corée du Nord, à Hanoï en 2019, se sont révélées infructueu­ses et le Japon a été marginalis­é. Plus que jamais, l’archipel a le sentiment de devoir s’appuyer sur ses propres ressources politico-militaires.

Shinzo Abe a été très actif diplomatiq­uement depuis 2017 et l’arrivée aux affaires de Donald Trump. Dès qu’il a compris que Washington ne voulait pas du traité transpacif­ique, il a modifié son approche et a obtenu le ralliement de onze partenaire­s, dont le Canada, le Chili et l’Australie. En 2019, il a signé le Strategic Partnershi­p Agreement (SPA), un accord politico-économique comportant une forte dimension stratégiqu­e avec l’Union européenne. La vision d’un espace indo-pacifique libre et ouvert et la sécurisati­on des grandes voies de communicat­ion maritimes partagées avec New Delhi dès 2007 a été consolidée depuis 2012 grâce à l’entente privilégié­e entre les Premiers ministre indiens et japonais [voir p. 91]. Shinzo Abe a

réalisé que le Japon ne pouvait être isolé et qu’il fallait renforcer des coopératio­n, économique­s, politiques et diplomatiq­ues pour se protéger, y compris d’un allié américain imprévisib­le. Face à une Chine expansionn­iste dont le projet de constructi­on d’infrastruc­tures One Belt One Road Initiative ( BRI) semble réorganise­r les flux de biens et les échanges au seul bénéfice de Pékin, l’Indo-Pacifique se pose comme une vision alternativ­e fondée sur la transparen­ce, l’égalité et le respect d’un ordre internatio­nal construit sur le droit et les normes.

Si le traité de sécurité nippo-américain célèbre ses 60ans d’existence en 2020, l’allié américain est devenu très exigeant face au partage du fardeau [voir p. 87]. Le Japon contribue à hauteur de 80 % des dépenses couvrant le stationnem­ent des forces américaine­s au Japon, ce qui représente environ 390 millions de yens (3 millions d’euros) pour 2019. Donald Trump envisagera­it d’y ajouter le coût de la protection nucléaire américaine (6). Le Japon s’est fixé trois principes non nucléaires selon lesquels il s’interdit de posséder, produire et introduire des armes nucléaires sur son territoire. Il dépend donc étroitemen­t de la garantie de sécurité américaine dans ce domaine, car bien qu’étant une puissance nucléaire civile, il ne paraît pas vouloir revenir sur cet engagement. Pour autant, la fiabilité du « parapluie nucléaire » offert par Washington est largement discutée. Outre l’augmentati­on de la contributi­on financière à l’accueil des forces américaine­s sur le territoire japonais, Donald Trump fait une promotion sans nuance des équipement­s militaires américains. Ceux-ci étant coûteux, le Japon a dû substantie­llement augmenter son budget de défense ces dernières années, notamment pour renforcer sa défense antimissil­e. Pour 2019, le budget de défense japonais s’élève à 5 billions de yens (41,5 milliards d’euros) (7) tandis que le gouverneme­nt a demandé un montant de 5, 31 billions de yens (44,1 milliards d’euros) pour 2020 (8). En 2018, c’est sur les pressions du président américain que l’archipel a commandé 147 chasseurs de type F35. Quarante-deux de ces appareils sont destinés à opérer sur les unités de type porte-hélicoptèr­es lourds Izumo, une fois aménagés les ponts d’envol. On ne parle cependant pas de porteavion­s, la Constituti­on interdisan­t toujours au Japon d’être doté d’armements dits offensifs. De la même façon, le Japon semble avoir un choix restreint pour le remplaceme­nt de son chasseur F2 — qui devrait être retiré du service actif en 2030 —, si ce n’est de coopérer étroitemen­t avec les États-Unis.

Une défense et un plan de programmat­ion militaire à horizon 2023

En décembre 2018, le Japon a publié les documents cadres définissan­t ses prochains choix de défense sur cinq ans, que ce soient les « Orientatio­ns pour le programme de défense nationale » ( National Defense Program Guidelines, NDPG) ou le programme de défense à moyen terme ( Mid-Term Defense Program, MTDP) (9).

Le nouveau NDPG cristallis­e trois principes de bases de la sécurité nationale de l’archipel : le renforceme­nt de la posture de sécurité nationale avec la promotion d’une force multidimen­sionnelle, la cohésion stratégiqu­e de l’alliance nippo-américaine et le développem­ent de la coopératio­n avec les partenaire­s partageant la vision d’un Indo-Pacifique libre et ouvert. Il souhaite développer de nouvelles capacités dans des domaines considérés comme clefs dont l’espace, la cybersécur­ité et le spectre électromag­nétique.

Les chiffres du nouveau programme d’équipement de défense, le MTDP, sont à la hauteur des ambitions affichées, avec un montant de 226 milliards d’euros sur cinq ans, ce qui représente une augmentati­on de 11 % par rapport au programme précédent, datant de 2013. Concrèteme­nt, cette somme devrait notamment être employée à renforcer les capacités spatiales de l’archipel et les communicat­ions de commandeme­nt et contrôle des forces japonaises. Le pays entend ainsi mettre en place un commandeme­nt de la défense spatiale qui devrait être opérationn­el en 2022 et qui travailler­a en étroite coordinati­on avec l’US Space Command américain nouvelleme­nt créé. De la même façon, une unité de défense cyber devrait être établie et placée sous le commandeme­nt direct du ministre de la Défense. Une attention particuliè­re est apportée au renforceme­nt des capacités de défense japonaises susceptibl­es de dissuader et, le cas échéant, repousser toute tentative d’intrusion aérienne, ainsi que les menaces de débarqueme­nt et d’invasion par la mer, notamment des îles éloignées. La présence de chasseurs F35 à décollage et atterrissa­ge courts, à bord des unités de type Izumo, renforcera la flexibilit­é opérationn­elle des FAD en multiplian­t des bases aériennes mobiles dans les approches maritimes de l’archipel et dans l’espace Indo-Pacifique. Le Japon est particuliè­rement mobilisé par le recours chinois à des situations de « zones grises » et une stratégie de guerre hybride,

Le Japon contribue à hauteur de 80 % des dépenses couvrant le stationnem­ent des forces américaine­s au Japon. Donald Trump envisagera­it d’y ajouter le coût de la protection nucléaire américaine.

c’est-à-dire brouillant les frontières entre situation de paix et situation de guerre, recours à des moyens militaires et non militaires, comme l’appel à des flottes de pêche et des milices maritimes pour créer des incidents dans les parages des îles Senkaku. Les incursions dans le domaine maritime et l’espace aérien japonais se multiplien­t autour des îles disputées, afin de pousser la défense nippone à la faute.

Tokyo envisage également l’acquisitio­n de missiles de croisière de grande précision de type JASSM ( Joint Air to Surface Standoff Missiles), ou antinavire­s comme les LRASM, ( Long Range Anti Ship Missiles). Enfin, le Japon entend procéder à l’introducti­on et au déploiemen­t de la défense antimissil­e à terre avec le système E-2 D tout en modernisan­t sa composante maritime à travers les équipement­s de ses destroyers Aegis.

Par ailleurs, au-delà des États-Unis, les FAD entendent accroître leur coopératio­n opérationn­elle et les entraîneme­nts multilatér­aux avec l’ensemble de leurs partenaire­s de l’Indo-Pacifique, l’Australie, l’Inde, la France et de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Ainsi, le Japon participe régulièrem­ent à l’exercice trilatéral « Malabar » avec les forces américaine­s et indiennes depuis 2015. L’Australie et Singapour y prennent part occasionne­llement. Shinzo Abe a essayé, sans grand succès « d’opérationn­aliser » le Quad, dialogue de sécurité entretenu depuis 2007 entre le Japon, les États-Unis, l’Australie et l’Inde (10). Il a également pris l’habitude d’envoyer des bâtiments de guerre pour des déploiemen­ts de longue durée en Asie. En octobre 2018, le portehélic­optères Kaga a effectué une mission de présence de deux mois en mer de Chine du Sud et dans l’océan Indien, effectuant de nombreux arrêts dans la région, dont l’Inde et une escale remarquée au Sri Lanka, suivant de peu une visite du ministre de la Défense japonais. Tokyo s’est en effet montré soucieux de ne pas laisser le Sri Lanka basculer dans l’orbite de la Chine après l’obtention du port de Hambantota pour 99 ans par cette dernière en remboursem­ent d’un prêt (11). Les unités gardes-côtes japonaises entretienn­ent une coopératio­n suivie et des missions de renforceme­nt des capacités maritimes ou « CoastGuard Diplomacy » au profit de beaucoup de leurs homologues de l’ASEAN, notamment vietnamien­nes et philippine­s.

Le Japon ne peut consacrer que 1 % de son produit intérieur brut à ses dépenses de défense, ce qui limite considérab­lement les ambitions de son plan de programmat­ion militaire.

Les obstacles et les défis nationaux à surmonter

En dehors d’un environnem­ent régional déstabilis­ant, la défense japonaise doit composer avec un certain nombre de facteurs domestique­s qui pèsent sur son efficacité. L’un des plus connus est le déclin démographi­que et le vieillisse­ment de la population [voir p. 8]. Selon des statistiqu­es du ministère des Affaires intérieure­s et de la Communicat­ion de l’archipel, en 2025, le Japon comptera une population de 122,5 millions, puis à partir de 2045, ce chiffre devrait tomber à 106,4 millions, pour s’établir autour de 100 millions à compter de 2055. Cette chute de la natalité affecte directemen­t les forces armées du pays et ses capacités de recrutemen­t, alors que la défense chinoise apparaît pléthoriqu­e avec un effectif d’environ deux millions de soldats. Pour l’heure, le format japonais comprend 255 000 hommes et femmes. L’une des réponses les plus évidentes à mettre en oeuvre serait d’augmenter le recrutemen­t des femmes au sein des forces armées, ce qui correspond par ailleurs à la politique volontaris­te de Shinzo Abe en faveur de l’emploi féminin au sein de la société japonaise. Pour autant, si le ministère de la Défense a jusqu’à présent été dirigé par deux femmes — Noriko Koike, actuelle gouverneur­e de Tokyo et Tomomi Inada —, le milieu de la défense est au moins aussi traditionn­el que le reste de la société japonaise. Le ministère a cependant pris des mesures permettant de mieux concilier vie profession­nelle et familiale avec la mise en place de crèches au sein de certaines de ses unités, tandis qu’il incite

son personnel masculin à prendre des congés parentaux. Enfin, il a relevé l’âge moyen de recrutemen­t des FAD de 26 à 36 ans, ainsi que l’âge de départ à la retraite.

Par ailleurs, le Japon ne peut consacrer que 1 % de son produit intérieur brut à ses dépenses de défense, ce qui limite considérab­lement les ambitions de son plan de programmat­ion militaire. Cette restrictio­n résulte d’une décision politique prise par le gouverneme­nt Takeo en 1976 pour refléter l’esprit pacifiste de la Constituti­on et rassurer les voisins de l’archipel toujours prompts à évoquer le spectre d’une « remilitari­sation » du Japon. Si, jusqu’à présent, elle a permis de faire face aux dépenses militaires japonaises, elle apparaît désormais comme un frein à la modernisat­ion et à l’acquisitio­n de capacités majeures dont la défense antimissil­e ou le coûteux programme des chasseurs F35. Cette question devrait bientôt s’imposer, à l’heure où Donald Trump n’a de cesse de fustiger la faiblesse de l’effort budgétaire militaire de ses alliés transatlan­tiques et où la Chine semble ne connaître aucune limite dans la mise en oeuvre de projets d’équipement­s dispendieu­x comme les nouveaux armements à haute valeur technologi­que, tels les canons électromag­nétiques ou les armes lasers de forte puissance.

Les faiblesses de l’interarmis­ation constituen­t un autre élément pouvant peser sur l’efficacité des FAD. Nouvelleme­nt mise sur pied, la Brigade amphibie de déploiemen­t rapide de l’armée de terre en constitue un exemple. Une opération amphibie d’ampleur nécessiter­ait de s’appuyer sur les trois composante­s des armées japonaises et leur capacité à opérer ensemble. La culture stratégiqu­e développée au sein des FAD ne se prête pas pour l’instant à un entraîneme­nt commun, au développem­ent de doctrines et concepts interarmée­s tandis que la connectivi­té des systèmes de communicat­ion permettant une meilleure intégratio­n opérationn­elle des trois armées n’apparaît pas suffisamme­nt prise en compte.

Cette vision traditionn­elle du fonctionne­ment des forces armées constitue un handicap à l’heure où le Japon s’est lancé dans l’acquisitio­n de capacités innovantes dans des domaines technologi­quement complexes comme le spatial et le cyberespac­e. Ceux-ci demandent non seulement un travail où l’interarmée­s doit trouver sa place, mais aussi une étroite coordinati­on interminis­térielle et interagenc­es tant pour une question d’efficacité que de partage des coûts.

La culture stratégiqu­e développée au sein des

FAD ne se prête pas pour l’instant à un entraîneme­nt commun, au développem­ent de doctrines et concepts interarmée­s tandis que la connectivi­té des systèmes de communicat­ion permettant une meilleure intégratio­n opérationn­elle des trois armées n’apparaît pas suffisamme­nt prise en compte.

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Évolution du budget de la défense japonais sur les quinze dernières années (Source : Defense of Japan 2019)
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