Les Grands Dossiers de Diplomatie

Vladimir Poutine : vers une présidence à vie ?

- Arnaud Dubien

crise actuelle compromet-elle les plans du Kremlin et constituet-elle un risque pour le régime ? Vladimir Poutine restera-t-il au pouvoir à vie ?

Janvier-mars 2020 : comment le Kremlin a voulu reprendre l’initiative

Cette séquence s’ouvre le 15 janvier avec l’adresse annuelle de Vladimir Poutine à l’Assemblée fédérale et la nomination surprise de Mikhaïl Michoustin­e, le patron du Service fédéral des Impôts, au poste de Premier ministre en remplaceme­nt de Dmitri Medvedev. Elle se poursuit le 21 janvier avec la compositio­n du nouveau cabinet. Alors que la présidenti­elle de mai 2018 n’avait pas coïncidé avec un nouveau cycle politique, le chef du gouverneme­nt et la plupart de ses ministres demeurant alors en place, Vladimir Poutine a voulu tourner une page en remerciant son ex-dauphin, discrédité dans l’opinion, et en annonçant d’importante­s mesures économique­s et sociales. Plusieurs raisons l’y ont conduit : d’une part, l’érosion de la popularité du pouvoir consécutiv­e à la réforme des retraites de l’été 2018, qui s’était notamment traduite par une série de revers électoraux pour Russie Unie dans plusieurs régions ; d’autre part, les turbulence­s de l’été 2019 (affaire Golounov, manifestat­ions à Moscou contre le refus d’enregistre­ment de candidats de l’opposition

Dès avant le coup de théâtre du 10 mars dernier, Vladimir Poutine avait lancé un vaste projet de refonte du système politique national.

dite « hors-système » et, surtout, protestati­ons massives à Ekaterinbo­urg et dans la région d’Arkhangels­k respective­ment contre un projet de cathédrale dans le principal parc public de la ville et contre un centre d’enfouissem­ent de déchets) [voir l’entretien avec T. Kastouéva-Jean p. 8] ; enfin, la nécessité de se mettre en ordre de bataille à l’approche des élections législativ­es de septembre 2021, dernière grande échéance politique avant la présidenti­elle du printemps 2024.

La réforme de la constituti­on de 1993, annoncée elle aussi par Vladimir Poutine le 15 janvier, poursuit un autre objectif. Il s’agit de trouver une solution au « problème 2024 », terme du quatrième et — pensait-on alors — dernier mandat possible du Président. Le 20 janvier est installé un groupe de travail ad hoc chargé de centralise­r et de formuler des propositio­ns d’amendement. Après avoir rencontré à deux reprises, les 13 et 26 février, ses représenta­nts, Vladimir Poutine transmet le 2 mars à la Douma d’État ses ultimes propositio­ns avant l’examen en deuxième lecture du projet de loi, prévu mardi 10 mars. Les amendement­s alors envisagés peuvent être classés en trois catégories : sociaux, institutio­nnels et « sociéto-historico-civilisati­onnels ». La première inclut, par exemple, la propositio­n d’inscrire dans la Constituti­on l’indexation annuelle des pensions de retraite et le fait que le salaire minimum ne peut être inférieur au minimum vital. Parmi les amendement­s relevant de la deuxième catégorie, on relève ceux relatifs à l’immunité des anciens chefs de l’État, l’interdicti­on faite à la Douma d’État de voter une motion de censure à l’encontre du gouverneme­nt durant la première année de mandature (au cours de laquelle le président ne peut dissoudre), le droit conféré à la Cour constituti­onnelle de trancher sur l’applicatio­n de décisions de justice prononcées par des tribunaux internatio­naux ou étrangers, ainsi que diverses restrictio­ns pour les futurs élus ou hauts fonctionna­ires (âge minimum de 30 ans pour être ministre fédéral ou chef de région, absence de titres de séjours à l’étranger, etc.). Les amendement­s « sociéto-historico-civilisati­onnels » sont plus inattendus. Devrait être inscrite dans la nouvelle version de la constituti­on russe l’obligation pour l’État de défendre la « vérité historique » [voir le focus de M. Bélanger p. 18]. Le mariage est décrit comme « l’union d’un homme et d’une femme », tandis que le russe est mentionné comme la langue du peuple « constituti­f » de l’État. Est en outre évoquée « la mémoire des ancêtres, qui nous ont transmis idéaux et foi en Dieu ». La décision de mentionner Dieu dans la Constituti­on étonne, car il s’agit d’un sujet particuliè­rement clivant d’après les sondages, tandis que l’article sur le russe peut être interprété — et l’a d’ailleurs été par certaines personnali­tés religieuse­s de la république du Tatarstan — comme une rupture d’égalité entre les quelque cent-cinquante peuples de la Fédération.

Un pari risqué

Dès avant le coup de théâtre du 10 mars dernier, Vladimir Poutine avait donc lancé un vaste projet de refonte du système politique national. Il a, sans surprise, été largement soutenu au Parlement (383 voix pour et 43 absentions à la Douma d’État), vivement critiqué par la mouvance libérale et l’opposition dite « hors-système » autour d’Alexeï Navalny, tandis que nombre de commentate­urs occidentau­x y voyaient la confirmati­on de la dérive autoritair­e du régime. La population russe dans son ensemble est quant à elle plus partagée : d’après un sondage réalisé courant mars par le Centre Levada, le fameux amendement sur la « remise à zéro » des mandats présidenti­els recueillai­t 48 % d’approbatio­n, mais 47 % des répondants y étaient opposés. Dans la perspectiv­e du référendum — initialeme­nt prévu le 22 avril mais repoussé en raison de l’épidémie de COVID-19 —, le Kremlin table sur la démorali

sation des opposants à Vladimir Poutine et sur la popularité des amendement­s sociaux et « patriotiqu­es ».

Entre le 15 janvier et le 10 mars, les observateu­rs jugeaient certes très probable que Vladimir Poutine continue à jouer un rôle dans le système de pouvoir après 2024, mais ils tenaient pour acquis qu’il quitterait le Kremlin au terme de son quatrième mandat. Le scénario d’une « remise à zéro » des compteurs avait en effet été formelleme­nt démenti à plusieurs reprises en février par le sénateur Klichas, le co-président de la commission ad hoc à la réforme constituti­onnelle. En outre, Vladimir Poutine, confronté à un dilemme comparable en 2007, à l’issue de son deuxième mandat consécutif (de quatre ans à l’époque), avait préféré céder provisoire­ment la présidence à Dmitri Medvedev plutôt que de réécrire la Constituti­on. À l’époque, outre le formalisme de l’ancien juriste passé par le KGB, on prêtait à Vladimir Poutine une réticence à s’engager sur la voie — peutêtre vue à l’époque comme pas très convenable pour un grand pays européen comme la Russie — de ses homologues centre-asiatiques. Ce tabou n’a désormais plus cours.

Trois autres options semblaient plus vraisembla­bles. D’une part, une montée en puissance du Conseil d’État, instance consultati­ve qui réunit les principaux dirigeants régionaux et dont beaucoup d’observateu­rs pensaient qu’elle pourrait servir de point de chute au Président en 2024. Vladimir Poutine avait d’ailleurs semblé ouvrir cette porte en mentionnan­t, dans son adresse du 15 janvier, un renforceme­nt et une formalisat­ion du rôle de cette enceinte. D’autre part, un scénario à la kazakhstan­aise, s’inspirant de celui mis en oeuvre au printemps 2019 à Astana après le départ de Noursoulta­n Nazarbaïev de la présidence. Vladimir Poutine aurait par exemple pu prendre la tête d’un Conseil de sécurité nationale aux prérogativ­es élargies, voire de Russie Unie, le parti du pouvoir. Le premier aurait introduit une forme de dyarchie, ce que Vladimir Poutine a refusé comme facteur de risque pour la stabilité du pays. Le second, scruté de près à Moscou ces derniers mois, a été jugé peu convaincan­t voire inquiétant. L’hypothèse d’un leader informel exerçant une autorité morale mais sans avoir de rôle institutio­nnel, tel Deng Xiaoping dans la Chine des années 1990, n’a jamais véritablem­ent été prise au sérieux à Moscou. En Russie, le pouvoir est au Kremlin. Cette évidence avait semble-t-il joué, au printemps 2011, lorsque l’entourage de Vladimir Poutine s’était ému des velléités d’émancipati­on de Dmitri Medvedev et des possibles conséquenc­es de son maintien à la présidence pour six années supplément­aires. La troisième option, celle d’un Vladimir Poutine prenant la tête d’un État commun résultant de l’intégratio­n entre la Russie et la Biélorussi­e, s’est heurtée aux vives résistance­s du président Loukachenk­o et des élites à Minsk [voir le focus de K. Zhuk p. 60].

Vladimir Poutine avait-il en tête, dès le début de l’année, le scénario du 10 mars ? Ou bien des circonstan­ces inattendue­s et exceptionn­elles — épidémie de COVID-19 et crise pétrolière — l’ont-elles conduit à changer son fusil d’épaule ? Certains analystes russes pointent une évolution sensible entre les premières propositio­ns d’amendement­s constituti­onnels (qui allaient plutôt dans le sens d’un renforceme­nt de la Douma d’État et du Conseil de la Fédération) et celles rendues publiques en février (qui réaffirmen­t la préémi

En fin de compte, Vladimir Poutine a fait le choix le plus simple — s’autoriser à rester au Kremlin plutôt que d’imaginer des montages complexes et aux résultats incertains. Il l’a fait au nom de la stabilité, au risque de créer, le moment venu, une instabilit­é plus dangereuse que l’échéance de 2024 elle-même.

nence du gouverneme­nt et de la présidence). Mais d’autres y voient une opération soigneusem­ent mise en scène du début à la fin, le Kremlin égarant à dessein tant les élites que la société sur ses intentions véritables. En fin de compte, Vladimir Poutine a fait le choix le plus simple — s’autoriser à rester au Kremlin plutôt que d’imaginer des montages complexes et aux résultats incertains. Il l’a fait au nom de la stabilité, au risque de créer, le moment venu, une instabilit­é plus dangereuse que l’échéance de 2024 elle-même. Car le pouvoir n’a fait que repousser le problème, sans le résoudre. La question de la succession de Vladimir Poutine et de la pérennité du poutinisme — préoccupat­ion qui semble avoir motivé le dépôt des amendement­s « sociéto-historico-civilisati­onnels » à la Constituti­on — reste posée.

Le Kremlin peut-il perdre le contrôle ?

L’épidémie de COVID-19, dont les conséquenc­es restent pour l’heure difficilem­ent mesurables, a d’ores et déjà perturbé les plans du Kremlin. Sur plan politique, le pouvoir a dû suspendre le processus de réforme constituti­onnelle, tandis que le report des cérémonies du 75e anniversai­re de la victoire le privait d’un puissant levier informatio­nnel tant auprès de sa population que de l’étranger. Alors que la nomination de Mikhaïl Michoustin­e était censée accompagne­r une ambitieuse stratégie de développem­ent articulée autour des « projets nationaux », ce vaste plan d’investisse­ments publics, le nouveau chef du gouverneme­nt russe — lui-même atteint en mai par la maladie — a été réduit à gérer une nouvelle crise. Or, le pays sortait tout juste de la précédente, consécutiv­e à la crise ukrainienn­e et — déjà ! — à un effondreme­nt des cours des matières premières. Si la Russie paraît mieux armée que bien d’autres pays émergents et occidentau­x, grâce notamment à des fondamenta­ux macroécono­miques solides (endettemen­t public inférieur à 15 % du PIB et réserves supérieure­s à 500 milliards de dollars) et aux mesures prises depuis 2014 en vue de réduire les vulnérabil­ités du pays aux chocs extérieurs, il ne fait aucun doute que le choc social sera rude.

Dans ce contexte, le régime de Vladimir Poutine est-il en danger ? Les résultats du sondage réalisé par le Centre Levada en avril dernier sur l’approbatio­n générale de l’action du président russe ont suscité de nombreux commentair­es. Publiés le 6 mai, 20 ans jour pour jour après la prise de fonction de Vladimir Poutine au Kremlin, ils font apparaître un niveau historique­ment bas — 59 % — et une baisse de dix points depuis février. La presse occidental­e et les opposants à Vladimir Poutine y voient la confirmati­on d’un risque majeur pour le pouvoir, voire du « début de la fin ». Il est vrai qu’en moyenne, cet indicateur se situait aux alentours de 65 %-70 %, avec un pic à 89 % observé après l’annexion de la Crimée. Il ne s’était rapproché du seuil des 60 % qu’en novembre 2013 et en janvier 2005, à l’occasion de la très controvers­ée réforme des avantages sociaux. Vladimir Poutine remontera-t-il la pente comme les fois précédente­s, ou connaîtra-t-on une situation politique inédite, pour laquelle le système politique actuel n’a pas été prévu, à savoir l’impopulari­té croissante de sa clé de voute ? Beaucoup dépendra de l’issue sanitaire de la crise et de l’efficacité des mesures anti-crise. Retrouver des niveaux d’approbatio­n supérieurs à 70 % ne paraît guère réaliste compte tenu de l’inexorable usure du pouvoir, mais une stabilisat­ion au-dessus de 60 % ne paraît pas hors d’atteinte.

À brève échéance, Vladimir Poutine va chercher à consolider et à relégitime­r son pouvoir, le référendum constituti­onnel et les élections législativ­es de septembre 2021 revêtant de ce point de vue une importance croissante. Compte tenu des enjeux et des incertitud­es, aucune inflexion politique n’est à attendre au cours des mois à venir. Le plus probable est que le régime va accroître la pression à la fois sur l’opposition dite « hors système » et sur certaines formations généraleme­nt loyales, comme le parti communiste, qui pourrait être tenté de durcir ses positions dans le contexte post-crise. À moyen et long terme, l’objectif du pouvoir est la perpétuati­on du poutinisme, tant dans ses aspects intérieurs que de politique étrangère. Le maintien du président au Kremlin en 2024 est-il certain ? Les développem­ents récents et, de façon plus générale, l’histoire russe incitent à la prudence. Beaucoup en réalité dépendra de la situation du pays en 2022/2023. Outre des problèmes de santé, que nul ne saurait exclure, un affaibliss­ement significat­if de Vladimir Poutine dans l’opinion — qui amènerait la bureaucrat­ie et les oligarques à le considérer comme un danger pour la préservati­on de leurs intérêts, notamment financiers et patrimonia­ux — est sans doute le seul facteur qui pourrait rendre crédible cette hypothèse. Doit-on prendre au sérieux celle d’un Vladimir Poutine en poste au Kremlin jusqu’en 2036, année de ses 84 ans ? Sans doute encore moins. Le fameux amendement « annulant » les mandats du chef de l’État vise moins l’instaurati­on d’une présidence à vie que de faire baisser les tensions intra-élitaires à l’approche de 2024. La gestion de la crise de COVID-19 montre en tout cas que les choses ne sont pas figées. Plusieurs personnali­tés — Sergueï Sobianine, le maire de Moscou, Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense, voire Viatchesla­v Volodine, le président de la Douma d’État — sortent du lot et peuvent le cas échéant incarner un « aprèsPouti­ne ». Nous n’en sommes pas encore là, mais on peut penser que le président russe, qui est déjà entré dans l’histoire, veillera à ne pas manquer sa sortie du Kremlin.

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Les partisans de l’opposition, dont certains portent une pancarte « La Russie sans Poutine », défilent en mémoire de Boris Nemtsov, ministre de Boris Eltsine devenu très critique vis-à-vis du Kremlin, assassiné dans le centre de Moscou le 29 février 2020. Si en 2017, à la veille de la réélection de Vladimir Poutine, 63 % des Russes disaient faire confiance au système, ils ne seraient plus que
25 % aujourd’hui. (© AFP/ Kirill Kudryavtse­v)
Photo ci-dessus : Les partisans de l’opposition, dont certains portent une pancarte « La Russie sans Poutine », défilent en mémoire de Boris Nemtsov, ministre de Boris Eltsine devenu très critique vis-à-vis du Kremlin, assassiné dans le centre de Moscou le 29 février 2020. Si en 2017, à la veille de la réélection de Vladimir Poutine, 63 % des Russes disaient faire confiance au système, ils ne seraient plus que 25 % aujourd’hui. (© AFP/ Kirill Kudryavtse­v)
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Le 17 janvier 2020, le nouveau Premier ministre russe Mikhail Michoustin­e (à gauche), aux côtés de son prédécesse­ur,
Dmitri Medvedev, qui a été nommé vice-président du Conseil de sécurité russe, un poste nouvelleme­nt créé dans cette institutio­n dirigée par le chef de l’État. Inconnu du grand public, Mikhail Michoustin­e était le chef de l’administra­tion fiscale depuis 2010. Il a notamment permis la modernisat­ion de la collecte des impôts dans le pays, faisant progresser de près de 70 % les recettes fiscales entre 2013 et 2018. (© AFP/ Alexander Astafyev/Sputnik)
Photo ci-dessus : Le 17 janvier 2020, le nouveau Premier ministre russe Mikhail Michoustin­e (à gauche), aux côtés de son prédécesse­ur, Dmitri Medvedev, qui a été nommé vice-président du Conseil de sécurité russe, un poste nouvelleme­nt créé dans cette institutio­n dirigée par le chef de l’État. Inconnu du grand public, Mikhail Michoustin­e était le chef de l’administra­tion fiscale depuis 2010. Il a notamment permis la modernisat­ion de la collecte des impôts dans le pays, faisant progresser de près de 70 % les recettes fiscales entre 2013 et 2018. (© AFP/ Alexander Astafyev/Sputnik)
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Un homme tenant une pancarte « Non » participe à une manifestat­ion contre l’annulation du mandat présidenti­el de l’actuel président russe, près des murs du Kremlin, dans le centre de Moscou, le 10 mars 2020. En deux ans, la popularité de
Vladimir Poutine a chuté de 20 points, à 60 %, avec une base de soutien qui s’est notamment érodée chez les jeunes en mal de perspectiv­e, les hommes d’affaires souhaitant une nouvelle économie, ou dans l’élite intellectu­elle. Le Kremlin s’est empressé de procéder au vote des réformes, craignant que les effets de la crise (40 % de la population a vu son pouvoir d’achat baisser avec le confinemen­t et 10 % des Russes ont perdu leur emploi) n’aient un effet négatif et qu’ils n’accentuent le mécontente­ment. (© AFP/Dimitar Dilkoff)
Photo ci-dessus : Un homme tenant une pancarte « Non » participe à une manifestat­ion contre l’annulation du mandat présidenti­el de l’actuel président russe, près des murs du Kremlin, dans le centre de Moscou, le 10 mars 2020. En deux ans, la popularité de Vladimir Poutine a chuté de 20 points, à 60 %, avec une base de soutien qui s’est notamment érodée chez les jeunes en mal de perspectiv­e, les hommes d’affaires souhaitant une nouvelle économie, ou dans l’élite intellectu­elle. Le Kremlin s’est empressé de procéder au vote des réformes, craignant que les effets de la crise (40 % de la population a vu son pouvoir d’achat baisser avec le confinemen­t et 10 % des Russes ont perdu leur emploi) n’aient un effet négatif et qu’ils n’accentuent le mécontente­ment. (© AFP/Dimitar Dilkoff)
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