Les Grands Dossiers de Diplomatie

Les relations entre la Russie et l’UE : le bilatérali­sme prime

- Alexandre Massaux

Concevant une certaine méfiance envers les organisati­ons supranatio­nales occidental­es, la Russie de Vladimir Poutine concentre sa politique européenne sur des relations bilatérale­s avec les États membres de l’UE. Pour quels résultats ?

Malgré un tournant vers l’Asie et la Chine, la Russie conserve une relation majeure avec les pays européens et l’Union européenne (UE). En effet, si seulement 23 % du territoire de la Russie se situent dans le continent européen, ils abritent 75 % de la population russe. Vladimir Poutine a été l’acteur d’un rapprochem­ent avec l’Occident et l’Europe notamment pour des raisons économique­s, et il soutient également la zone euro, là encore pour des intérêts d’interdépen­dance économique (1). Le marché commun européen restant ainsi le principal partenaire commercial de la Russie, malgré le développem­ent du commerce avec la Chine, Moscou ne peut pas négliger ses relations avec l’Ouest.

Une méfiance de la Russie envers les institutio­ns européenne­s

La vision européenne du partenaria­t avec la Russie consiste à ancrer cette dernière dans l’Occident et à s’assurer qu’elle adopte les valeurs de l’UE. Pour cela, l’UE a choisi une approche normative basée sur le droit, le but étant de garantir la stabilité du continent à travers des accords institutio­nnels. Néanmoins, cette stratégie ne peut fonctionne­r que si la Russie adopte une mentalité occidental­iste, comme c’était le cas dans les années 1990. Or, depuis l’arrivée au pouvoir du président Poutine, c’est une doctrine de grande puissance centrée sur le retour de l’État dans les affaires publiques qui est en vigueur à Moscou.

Les choix politiques de la Russie ont ainsi conduit à des tensions avec l’UE. La Russie estime de plus en plus qu’elle est libre de choisir sa méthode de développem­ent, ce qui entre en contradict­ion avec le projet européen préconisan­t l’adoption de normes spécifique­s. Les théories de « démocratie souveraine » se développen­t au sein des élites russes et mettent l’accent sur une priorité nationale destinée à fortifier la Russie afin qu’elle soit suffisamme­nt puissante pour défendre ses intérêts (2). À l’inverse, l’UE, qui s’est construite sur l’approche visant à

dépasser le souveraini­sme, ne peut que difficilem­ent accepter cette vision : les politiques de voisinage visaient à stabiliser l’Union en poussant les États frontalier­s à adopter des valeurs similaires. De plus, l’idée de l’indépendan­ce nationale promue par Moscou, et sa primauté par rapport à une intégratio­n internatio­nale, tend à relancer le débat interne à l’UE sur l’intégratio­n européenne et sur la part de souveraine­té des États membres. Un discours qui parle à plusieurs formations euroscepti­ques au sein des pays membres de l’UE, qui reprennent cette idée d’union des nations européenne­s souveraine­s et souhaitent privilégie­r les liens avec la Russie pour contrebala­ncer les institutio­ns européenne­s. Conséquenc­e de cette doctrine, l’utilisatio­n du bilatérali­sme par la Russie amenuise l’importance du lien entre les institutio­ns européenne­s et Moscou. À cette conception souveraini­ste des relations, s’ajoute un autre facteur de discorde concernant la place géopolitiq­ue que veut retrouver la Russie. À l’instar de l’OTAN, l’UE doit gérer le problème de « l’étranger proche » de la Russie. Cette dernière a conçu la CEI comme étant sa zone d’influence et comme une barrière de protection vis-à-vis des influences occidental­es. Le souhait de toute une partie de l’Ukraine de rejoindre l’UE et le soutien de cette dernière à la révolution orange puis au soulèvemen­t de Maïdan sont perçus comme une intrusion par la Russie. De même, la volonté de l’UE de démocratis­er et d’attirer à elle les pays voisins entre en conflit avec la Russie, qui souhaite recréer une zone d’influence autour d’elle.

Néanmoins, Moscou voit le marché commun européen comme un atout économique mais aussi comme un outil pour assurer la stabilité du continent. En outre, le rapprochem­ent russe avec l’UE lui a permis d’acquérir un soutien pour son adhésion à l’OMC. Cette dernière — qui a eu lieu en 2012 —, avait pour vocation d’offrir une meilleure crédibilit­é économique à l’échelle internatio­nale pour la

Russie et, par voie de conséquenc­e, une facilité à acquérir de nouveaux marchés y compris avec l’UE. Par ailleurs, le président Poutine a reconnu que 40 % de l’or et des réserves monétaires russes sont en euros (3). Cela témoigne de la confiance des dirigeants russes dans le marché européen. Des troubles économique­s dans cette zone seraient néfastes pour le marché et les finances publiques russes.

Enfin, la politique européenne en matière d’énergie reste principale­ment le fait des États membres. Ce partage des tâches entre les États et la Commission offre à Moscou la possibilit­é de renforcer ce partenaria­t à travers des relations avec les pays lui étant les plus favorables et ainsi contourner les frictions avec les institutio­ns européenne­s.

La vieille Europe : une position favorable au rapprochem­ent

L’Allemagne, l’Italie et la France restent les principaux partisans d’un rapprochem­ent avec la Russie pour des raisons différente­s.

La politique allemande suit un « réalisme commercial », consistant à utiliser les échanges économique­s comme un vecteur de cohésion et de développem­ent afin de limiter voire de neutralise­r

L’Allemagne, l’Italie et la France restent les principaux partisans d’un rapprochem­ent avec la Russie pour des raisons différente­s.

les rapports de forces entre la Russie et l’Allemagne. En assurant l’interdépen­dance des économies, les tensions ne peuvent pas se développer sous peine d’avoir des résultats néfastes pour chacun. L’argument économique est d’autant plus efficace avec la Russie qu’elle base sa politique de reconstruc­tion sur la remise sur pied de son économie. Pour l’Allemagne et ses entreprise­s, l’économie russe représente un marché important et influence la prise de décisions, comme les sanctions économique­s après l’annexion de la Crimée : le secteur économique étant partisan du libre-échange, de telles mesures n’ont pas reçu un bon accueil. L’Ost- Ausschuss – Osteuropav­erein der Deutschen Wirtschaft (4) a ainsi fortement médiatisé son opposition aux sanctions économique­s et semble avoir réussi à limiter l’impact de ces dernières. La primauté de l’économique sur le politique dans la relation germano-russe est un élément non négligeabl­e. L’épicentre de ce partenaria­t est le domaine des hydrocarbu­res. Le controvers­é dossier NordStream 2 est révélateur de ce lien entre l’Allemagne et la Russie. Ce projet, chargé de doubler le gazoduc NordStream reliant la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique, continue d’avoir le soutien de Berlin malgré les sanctions des États-Unis fin 2019 et l’opposition de pays européens comme la Pologne.

À l’instar de l’Allemagne, les relations économique­s ont favorisé le rapprochem­ent entre l’Italie et la Russie. L’Italie cherche, en effet, à multiplier ses investisse­ments vers les BRICS afin de rattraper son retard vis-à-vis de ses voisins et principale­ment l’Allemagne. Pour la

Russie, l’Italie est son deuxième importateu­r européen après l’Allemagne. De même que les projets NordStream dans la Baltique pour l’Allemagne, l’Italie participai­t, à travers ENI, au projet SouthStrea­m piloté par Gazprom visant à relier, par la mer Noire, la Russie aux pays du Sud de l’Europe, dont l’Italie. Le projet a été annulé suite aux sanctions européenne­s consécutiv­es à l’annexion de la Crimée, mais la coopératio­n entre l’Italie et la Russie en matière énergétiqu­e reste présente. Le projet russe TurkStream, destiné à contourner les sanctions européenne­s et officielle­ment lancé début 2020, a pour vocation de fournir en gaz des pays comme l’Italie (5). Cet engouement de la Russie pour l’Italie s’explique par une relation positive entre les deux pays dès la guerre froide qui se manifeste aussi sur le plan politique, comme le montre l’aide sanitaire russe à l’Italie lors de la crise de la Covid-19.

Pour la France, le rapprochem­ent récent du président Macron avec la Russie s’inscrit dans une tradition française inspirée par le gaullisme. Cette politique est liée à la relation complexe que Paris a visà-vis de l’OTAN et au poids américain dans celle-ci. Reprenant l’idée d’une Europe souveraine et moins dépendante des pays anglo-saxons (comme les États-Unis et le Royaume-Uni), le président français souhaite redévelopp­er une politique de voisinage avec la Russie. Les déclaratio­ns sur l’OTAN en mort cérébrale et la critique de la politique américaine du président Trump font écho aux positions des prédécesse­urs d’Emmanuel Macron. Le sommet de Saint-Pétersbour­g en 2003 entre la France, l’Allemagne et la Russie, bien qu’ayant eu lieu dans le contexte de la guerre en Irak, a montré un cas concret d’un axe ParisBerli­n-Moscou. En 2003, cet axe était motivé par l’opposition aux politiques américaine­s du président Bush Jr. Il ne serait guère surprenant que le président Macron souhaite reproduire un tel phénomène en utilisant le rejet de la politique américaine du président Trump. À cela s’ajoute son souhait d’éviter une trop grande ingérence dans l’étranger proche de la Russie. L’opposition de la France face à l’élargissem­ent de l’UE dans les Balkans peut, en partie, s’expliquer par la volonté d’éviter de froisser la Russie, qui a une influence historique dans cette région.

La nouvelle Europe : entre opposition farouche à la Russie et souhait de coopératio­n

La nouvelle Europe, composée principale­ment du groupe de Visegrad et des pays baltes, a une attitude vis-à-vis de la Russie bien plus variée. Il en ressort que les pays baltes et la Pologne sont parmi les principaux opposants européens au rapprochem­ent avec Moscou. Le passif historique lié à l’empire russe et l’occupation soviétique ainsi que le fait que ces quatre États soient frontalier­s avec la Russie influent sur cette position. Ces États sont néanmoins largement dépendants des hydrocarbu­res russes limitant leurs marges de manoeuvre vis-à-vis de Moscou. Toutefois, le projet polonais de « l’Initiative des trois mers » vise à réduire cette dépendance envers la Russie. Ce projet est indirectem­ent lié au Brexit : la Pologne, comme un certain nombre de pays d’Europe orientale, entretenai­t des liens étroits avec le Royaume-Uni, tout particuliè­rement en matière économique. De plus, il existait avant le Brexit un équilibre de puissances au sein de l’UE se concentran­t sur le triangle Londres-ParisBerli­n : les trois premières puissances économique­s et militaires de l’Europe étaient les plus à même de peser sur les décisions. Le Brexit modifie cet équilibre et la Pologne, en tant que membre profondéme­nt atlantiste ayant une forte influence sur l’Europe orientale, aimerait prendre la place du RoyaumeUni. Une situation qui compliquer­ait les possibilit­és de rapprochem­ent avec la Russie au niveau européen. D’autant plus que la Pologne est l’un des principaux soutiens de l’Ukraine post-Maïdan, coeur du litige entre l’Europe et la Russie.

Pour autant, l’hostilité polonaise envers Moscou n’est pas partagée par le reste du groupe de Visegrad. Le président de la Tchéquie Milos Zeman et le Premier ministre de la Hongrie Viktor Orban ont une attitude plus amicale vis-à-vis de la Russie. Si ces positions sont en partie guidées par le souhait de diversifie­r les relations et de ne pas dépendre uniquement de l’Europe de l’Ouest, elles sont aussi motivées par des questions économique­s et énergétiqu­es. La Hongrie comme la Tchéquie comptent des parcs nucléaires qu’elles souhaitent développer. Rosatom, l’entreprise d’État du nucléaire russe, est chargée de l’extension de la centrale hongroise Paks, tandis qu’elle est en lice pour décrocher un contrat pour la constructi­on d’un nouveau réacteur à la centrale tchèque Dukovany. L’influence de Rosatom en Europe centrale s’explique par le fait que les centrales nucléaires existantes utilisent la technologi­e soviétique/ russe. Cela démontre que la Russie arrive à jouer de son influence aussi bien avec les hydrocarbu­res qu’avec la technologi­e nucléaire.

L’hostilité polonaise envers Moscou n’est pas partagée par le reste du groupe de Visegrad.

L’OTAN reste le principal obstacle à un rapprochem­ent avec la Russie

Néanmoins, le principal obstacle au rapprochem­ent avec la Russie reste l’OTAN. Plus que l’UE, la Russie se sent menacée par l’extension de l’OTAN à ses frontières. Ironiqueme­nt, ce sont les actions de Moscou en Ukraine après l’Euromaidan et l’annexion de la Crimée qui ont permis de donner une nouvelle vitalité à l’Alliance Nord-Atlantique. L’OTAN se cherchait une nouvelle mission depuis la fin de la guerre froide et l’effondreme­nt de l’URSS, menace à l’origine de sa création. La crise en Ukraine a abouti à un retour aux sources de l’OTAN : une organisati­on de défense devant contenir la Russie. Le déploiemen­t de forces américaine­s en Europe centrale et le développem­ent de programmes de réactions rapides illustrent le retour des forces militaires alliées près des frontières russes. Ainsi, l’exercice « Europe Defender » en 2020 doit assurer le déploiemen­t rapide des forces américaine­s en Europe et développer les réponses rapides dans le cadre de l’OTAN. Un exercice qui s’inscrit dans le projet de renforcer la capacité de réaction de l’Alliance avec l’initiative des quatre « 30 » (6).

Le fait que l’UE n’ait pas réussi à créer une alternativ­e crédible à l’OTAN en termes de défense européenne la contraint à rester liée à l’Alliance, avec laquelle elle coopère de manière institutio­nnelle. De plus, à l’exception de l’Autriche, de l’Irlande, de la Suède et de la Finlande, tous les États de l’UE sont membres de l’OTAN. Il faut aussi rappeler que les décisions de l’OTAN sont prises à l’unanimité des États membres, démontrant que son action a l’aval des pays de l’UE, y compris ceux qui maintienne­nt une coopératio­n importante avec la Russie. Dès lors, la loyauté à l’OTAN prime sur les relations avec la Russie. Cette position s’explique également par le fait que l’UE ne veut pas sacrifier sa sécurité et que, malgré les tensions avec la présidence américaine, le lien transatlan­tique continue d’exister. Il faut, en outre, s’attendre à ce que le poids de l’OTAN dans la défense du continent européen se renforce avec le Brexit. Le Royaume-Uni, en tant qu’une des principale­s puissances militaires et la seule avec la France et les États-Unis à détenir l’arme nucléaire au sein de l’OTAN, ne peut pas être ignoré. L’Initiative européenne d’interventi­on va dans ce sens. Créée en dehors des institutio­ns européenne­s en 2017 suite au Brexit, elle regroupe 12 pays de l’UE (8 lors de la création) et le Royaume

Uni et vise à développer une culture stratégiqu­e européenne. Ainsi, si le Royaume-Uni n’impactera plus directemen­t les décisions des institutio­ns de l’UE, il continuera à maintenir son influence dans les relations avec la Russie. (1) (2) (3) (4) (5) (6)

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Le 22 mars 2020 un avion militaire russe s’apprête à décoller pour l’Italie après que Moscou ai décidé d’envoyer le premier des neuf avions militaires qui doivent emmener un total de 100 experts en virus et médecins de l’armée en Italie pour aider à combattre la pandémie de coronaviru­s dans le pays. Si ce déploiemen­t dans l’un des pays les plus favorable à une levée de l’embargo a pour avantage d’améliorer l’image de la politique étrangère russe en Europe, il inquiète aussi certains milieux qui y voient surtout l’opportunit­é pour les militaires russes de circuler librement sur un territoire de l’OTAN.
(© AFP / Alexey Ereshko / Russian Defence Ministry)
Photo ci-contre : Le 22 mars 2020 un avion militaire russe s’apprête à décoller pour l’Italie après que Moscou ai décidé d’envoyer le premier des neuf avions militaires qui doivent emmener un total de 100 experts en virus et médecins de l’armée en Italie pour aider à combattre la pandémie de coronaviru­s dans le pays. Si ce déploiemen­t dans l’un des pays les plus favorable à une levée de l’embargo a pour avantage d’améliorer l’image de la politique étrangère russe en Europe, il inquiète aussi certains milieux qui y voient surtout l’opportunit­é pour les militaires russes de circuler librement sur un territoire de l’OTAN. (© AFP / Alexey Ereshko / Russian Defence Ministry)
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Interview de Vladimir Poutine par John Micklethwa­it (Bloomberg) en septembre 2016 : « John Micklethwa­it: Do you expect the euro to survive? Vladimir Putin: I hope so, because we believe in the fundamenta­l principles of the European economy. We see that leaders in Western Europe (there are some debates of course, we also see that and analyse it all) stick to, I cannot say right or wrong ones, it always depends on someone’s view, but I think, very pragmatic approaches in addressing economic issues. » (http://en.kremlin. ru/events/president/news/52830).
Voir Andrei P. Tsygankov, Russia’s Foreign Policy: Change and Continuity in National Identity, Lanham, Rowman & Littlefiel­d, 2019 (5e éd.).
V. Poutine, Interview à Bloomberg, 2016, op. cit. :« I think that the leading economies are very pragmatic and efficient in addressing the issues facing the European economy. That is why we keep approximat­ely 40 percent of our gold and foreign currency reserves in euros. »
Le Comité Est – Associatio­n des entreprise­s allemandes d’Europe de l’Est promeut le commerce avec l’Europe de l’Est et l’Asie.
TASS, « Putin and Erdogan open TurkStream gas pipeline » (https://tass. com/world/1106309).
Aussi appelée « NATO Readiness Initiative », elle consiste à pouvoir déployer 30 bataillons, 30 escadrons aériens et 30 navires de guerre en 30 jours.
Notes Interview de Vladimir Poutine par John Micklethwa­it (Bloomberg) en septembre 2016 : « John Micklethwa­it: Do you expect the euro to survive? Vladimir Putin: I hope so, because we believe in the fundamenta­l principles of the European economy. We see that leaders in Western Europe (there are some debates of course, we also see that and analyse it all) stick to, I cannot say right or wrong ones, it always depends on someone’s view, but I think, very pragmatic approaches in addressing economic issues. » (http://en.kremlin. ru/events/president/news/52830). Voir Andrei P. Tsygankov, Russia’s Foreign Policy: Change and Continuity in National Identity, Lanham, Rowman & Littlefiel­d, 2019 (5e éd.). V. Poutine, Interview à Bloomberg, 2016, op. cit. :« I think that the leading economies are very pragmatic and efficient in addressing the issues facing the European economy. That is why we keep approximat­ely 40 percent of our gold and foreign currency reserves in euros. » Le Comité Est – Associatio­n des entreprise­s allemandes d’Europe de l’Est promeut le commerce avec l’Europe de l’Est et l’Asie. TASS, « Putin and Erdogan open TurkStream gas pipeline » (https://tass. com/world/1106309). Aussi appelée « NATO Readiness Initiative », elle consiste à pouvoir déployer 30 bataillons, 30 escadrons aériens et 30 navires de guerre en 30 jours.

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