Dieppe vote Fillon, l’arrière-pays n’oublie pas Sarkozy
L’ancien Premier ministre a reçu un véritable plébiscite en région dieppoise, lors de ce 1er tour de la primaire de la droite et du centre. En zone rurale, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a souvent relégué Alain Juppé au 3e rang. Le
La tempête n’a pas été sans perturber le déroulement de ce scrutin complètement inédit dimanche dernier. Mais en ce jour de 1er tour des primaires de la droite et du centre, l’absence d’électricité (lire page 6) n’a pas empêché les électeurs de se rendre aux urnes pour choisir leur candidat préféré à l’élection présidentielle.
La surprise Fillon a aussi touché la région dieppoise. L’ancien Premier ministre est arrivé en tête dans tous les bureaux de vote ouverts pour l’occasion. Sur la 6e circonscription, seuls ceux de Blangy (1 voix) et Grèges (4 voix) placent Nicolas Sarkozy en tête.
Un véritable plébiscite pour Fillon
Partout ailleurs, c’est un véritable plébiscite pour François Fillon, qui recueille bien souvent deux fois plus de voix que son principal challenger, Alain Juppé. Le maire de Bordeaux n’a clairement pas convaincu l’électorat dieppois et on voit mal comment il pourrait se retourner dimanche prochain, à l’occasion du deuxième tour.
Si François Fillon arrive donc en tête quasiment partout, une analyse plus fine des résultats locaux montre que le véritable match s’est joué pour les 2e et 3e places, entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. L’ancien président de la République engrange pratiquement plus de voix en zone rurale que son ancien ministre des affaires étrangères. Le discours plus « populaire » de Sarkozy semble avoir plutôt séduit à la campagne qu’à la ville, à de rares exceptions près.
Sur la suite du « classement », le régional de l’étape Bruno Le Maire, député de l’Eure, arrive en 4e position dans la 6e circonscription. C’est mieux que sur le plan national où le candidat du « renouveau » arrive derrière Nathalie Kosciusko-Morizet. Les relais locaux ont sans doute joué en sa faveur, bien que le résultat soit famélique.
Pour le reste, rien à signaler. Jean-Frédéric Poisson, la curiosité de ces primaires, engrange au moins une voix dans chaque bureau, à de rares exceptions près. Ce n’est pas le cas de Jean-François Copé : l’amateur de pain au chocolat affiche des zéros pointés dans la plupart des bureaux de vote, signe d’un profond désamour de l’électorat de droite pour l’ancien patron de l’UMP.
À noter que plus de quatre millions d’électeurs se sont déplacés aux urnes ce dimanche 20 novembre en France (le chiffre définitif n’était pas encore rendu publique hier lundi, à l’heure où nous mettions sous presse). Localement, dans chaque bureau, cela représente rarement plus de 10 % de participation au regard du nombre total d’inscrits sur les listes électorales.
Dimanche prochain, le second tour devra départager François Fillon et Alain Juppé pour une place en finale : l’élection présidentielle. Vus les résultats, on voit mal le deuxième pouvoir renverser la tendance clairement en faveur du candidat Fillon, à moins d’une surprise par exemple jeudi à l’occasion du débat télévisé entre les deux candidats.
Quelle participation dimanche ?
La principale inconnue restera donc la participation des électeurs pour ce 2e tour : seront-ils aussi nombreux ? Les consignes de vote entraîneront-elles des reports de voix ? Une chose est certaine : il n’y a plus d’ordre établi tant que les électeurs n’ont pas voté.