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En prison pour avoir frappé DIEPPE. l’ex-compagnon de… son ex

Un Dieppois de 34 ans a été condamné à de la prison ferme pour avoir frappé l’ex-compagnon de son ex-petite amie devant les enfants de celle-ci.

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Comparutio­n immédiate sous tension ce mardi 15 novembre au tribunal de Dieppe. Sur les bancs de la salle d’audience, de part et d’autre de l’allée, s’installent victime et famille du prévenu. L’ambiance est électrique.

À la barre, Gino Lacaille, un Dieppois de 34 ans. Il doit s’expliquer devant la justice pour s’être introduit deux jours auparavant au domicile de son ex-compagne, l’avoir bousculée et giflée avant de s’en prendre à l’ex-compagnon de celle-ci.

À l’arrivée des policiers ce soir-là, le prévenu est dans les parties communes de l’un des immeubles de Janval à Dieppe. Il est ivre, il a 3,20 g d’alcool par litre de sang, et donne des coups de pieds dans la porte d’un appartemen­t. « Vous aviez des traces de sang séché sur le visage et sur les mains » , note la juge.

Elle remonte la chronologi­e des faits : Gino Lacaille est arrivé un peu plus tôt dans ce bâtiment où habitent sa mère mais aussi son ex-compagne. Il dit avoir été insulté par la fenêtre, par l’homme qui a eu trois enfants avec son ex. Il venait justement de ramener les petits chez leur mère. « C’est parti en cacahuète »

Le sang du prévenu ne fait qu’un tour. Il monte, frappe à la porte. Son ex-compagne ouvre. « Il était là, juste derrière elle. C’est parti en cacahuète » , raconte le prévenu. Il l’a poussée pour se jeter sur celui qui l’aurait insulté. Gino Lacaille reconnaît « un chahut » qui aurait au passage fait tomber la télé et lors duquel en voulant les séparer, son ex aurait pris des coups.

Mais il ne se souvient plus de tout. La juge écarte aussitôt le mot chahut pour parler de violences. Les déposition­s des personnes présentent ce soir-là parlent de coups volontaire­s. Le tout devant trois enfants terrorisés. Cela, Gino Lacaille le regrette. Comme les coups reçus par son ex, mais qu’il ne reconnaît pas : « Je n’ai jamais été violent avec elle ! » Finalement, c’est son beau-frère qui arrive pour les séparer.

Devant la juge, le prévenu reconnaît son problème avec l’alcool. Il explique que depuis son incarcérat­ion en 2010, il a fait une croix sur les stupéfiant­s, mais s’est mis à boire. « Il faut me mettre en cure. À la place de la prison, ça me va très bien » , glisse-t-il à la magistrate. Celle-ci lui fait remarquer que la justice a déjà tout essayé avec lui pour trouver des alternativ­es à l’incarcérat­ion, mais que cela n’a pas suffi. Il assure qu’il va se soigner. « Pas de représaill­es »

« Y aura pas de représaill­es » , insiste Gino Lacaille. Pourtant, c’est clairement ce que redoute l’avocate de la victime. Et déjà au tribunal, les insultes fusent.

La procureure souligne que c’est la 15e fois qu’il comparaît devant le tribunal. « Son comporteme­nt est imprévisib­le. » Elle demande deux ans de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve de 24 mois avec obligation de soins contre l’alcool, de travailler, l’interdicti­on de rencontrer les victimes et la révocation d’un sursis antérieur de quatre mois.

Pour l’avocate du prévenu, c’est la victime qui a excité son client. Et ce dernier tenait à peine debout : elle estime qu’on a pu lui mettre sur le dos des choses qu’il n’a pas fait : « Il n’y a pas de preuves concrètes » .

Finalement, il a été condamné à 24 mois de prison dont huit assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de 24 mois. Un sursis de quatre mois a été révoqué. Il devra rembourser les dégâts et ne pas entrer en contact avec les victimes. Un mandat de dépôt a été délivré. À la fin de l’audience, Gino Lacaille a indiqué vouloir faire appel de la décision.

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