Ce que dit le rapport à propos des finances et ressources humaines
La Ville de Dieppe est dans une situation financière très fragile. La baisse des dotations de l’État n’est pas du seul fait de cet état, d’après la CRC, la Chambre régionale des comptes. « Cette dégradation résulte du faible dynamisme des produits fiscaux combinés à une hausse ininterrompue des dépenses de personnel » écrivent les magistrats dans leur rapport d’observations.
Il est recommandé à la Ville de se dégager des marges sur son fonctionnement pour financer ses travaux d’investissement. « Après avoir remboursé ses emprunts, elle n’a pu financer que 42 % des investissements réalisés en 2015, révèle le rapport. Le solde étant assuré par de nouveaux emprunts ou par la trésorerie » .
La capacité d’autofinancement a chuté de 6,9 à 4,5 millions d’euros et la renégociation des emprunts avec un surcoût de 1,9 million d’euros a alourdi l’endettement de la Ville « Sa capacité de désen- dettement ressort désormais à 10,3 années, ce qui doit être analysé comme un signal d’alarme supplémentaire » prévient la Chambre.
La CRC préconise une méthode pour inverser la courbe en hausse des dépenses : « Il est impératif de remettre à plat la gestion des ressources humaines, non seulement pour maîtriser les rémunérations et corriger les irrégularités, mais également pour optimiser le potentiel dont la collectivité dispose » . Une réduction du nombre de vacataires est vivement recommandée.
Des recommandations et des obligations
La barre va être dure à redresser. Les comptes de la Ville pourraient trouver un bol d’air si elle faisait en sorte de développer l’intercommunalité, « non pour transférer des charges, mais pour gérer en commun des équipements qui rayonnent sur un territoire bien plus vaste que celui de la commune » .
La CRC prend très au sérieux la situation dieppoise. Elle a dressé une liste de dix obligations et formulé des recommandations et obligations quant à la durée légale du travail et celle des congés, et la mise en place d’un système automatisé de décompte des heures de travail. Elle demande que la mise à disposition d’agent communaux soit régulée et de mettre fin au versement de la prime de fin d’année. La Chambre régionale de comptes préconise également de « faire l’inventaire des modalités d’organisation du temps de travail et d’en contrôler la mise en oeuvre » ou encore de « faire du régime indemnitaire un levier de management, notamment en prenant en compte la manière de servir de chaque agent » .
Tout cela devrait faire grincer des dents dans le rang des organisations syndicales des agents territoriaux.