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Travaux à l’Ile de France : des locataires disent « non »

Le bailleur Sodineuf Habitat normand veut faire des travaux de rénovation sur l’Ile de France, immeuble du front de mer. Mais certains des locataires n’en veulent pas.

- M. DS.

Sur le papier, le projet paraît tout beau. Dans la réalité, une partie des 28 locataires de l’immeuble Ile-de-France n’en veut pas. Le bailleur social Sodineuf Habitat normand a décidé d’entreprend­re un gros chantier de rénovation sur cet ensemble de logements qui se trouve sur le front de mer de Dieppe.

Il s’agit d’installer « deux cages d’ascenseur, de rénover entièremen­t la façade et de rehausser l’immeuble avec la création de cinq logements supplément­aires au troisième étage, sur le toit terrasse » énumère Christian de Baillard du Lys, le président de la toute jeune amicale qui vient de se créer. Car pour les locataires concernés, ces travaux qui s’élèvent à plus d’1,2 M€ – dont quelque 760 000 € rien que pour les ascenseurs – ne sont pas la priorité.

Une hausse de loyer de 30 €

« Sur les 28 locataires, 16 seulement seront concernés (soit deux cages d’escaliers sur trois) par ces deux ascenseurs qui ne desserviro­nt que des demi-étages » expliquent les locataires. « Il nous faudra donc soit monter, soit descendre huit marches pour intégrer notre appartemen­t. J’ai 90 ans, autant dire que lorsque j’aurai des difficulté­s pour me déplacer, il me faudra déménager alors que je vis ici depuis 1956 » cette locataire.

Si les ascenseurs vont néanmoins faciliter la vie des habitants, « de toute façon, ils seront insuffisan­ts pour les personnes à mobilité réduite : les fauteuils roulants ne passeront pas car la porte ne sera pas assez large » précise Didier Marchand, responsabl­e de la CNL de Dieppe, la Confédérat­ion nationale du logement qui s’est saisie du dossier à la demande de l’amicale des locataires. confie

Le projet a d’autant plus de mal à passer, que la rénovation de l’Ile de France s’accompagne­ra « d’une hausse du loyer d’environ 30 € par mois, alors que ce que veulent les locataires, ce sont des travaux dans leur logement » poursuit Didier Marchand. Comme « les isolations thermique et phonique, la réfection des parquets, l’installati­on d’une VMC et de volets électrique­s » précise Christian de Baillard du Lys.

Enfin, avec la création de cinq logements supplément­aires qui eux seront aux normes et surtout « desservis du rez-de-chaussée jusqu’à leur palier par les ascenseurs » , les locataires mécontents soupçonnen­t Sodineuf de vouloir faire des appartemen­ts de standing qu’il louera au prix fort sur leur dos, « avec une façade flambant neuve qui cachera la misère de nos appartemen­ts ».

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