Le jumelage marche bien
Un petit groupe de randonneurs veulais s’est rendu à Alfriston, un village de l’Est-Sussex, pour marcher plusieurs jours dans les South Downs, un espace naturel préservé et classé. Un bon moment de partage et de découverte de la culture anglaise.
Créé en 2013, le jumelage entre Veules- les- Roses et Alfriston, petit village anglais de l’Est-Sussex a rapidement trouvé sa vitesse de croisière. Désormais, hors des visites officielles annuelles de chaque côté de la Manche, qui mobilisent toujours un grand nombre de participants, se mettent en place des petits séjours informels, basés sur des intérêts partagés, ou tout simplement sur l’amitié.
Cette fois-ci, ce sont six randonneurs de Veules-les-Roses qui ont embarqué mardi soir, le 6 décembre, sur le ferry Côte d’Albâtre pour partager quelques balades avec leurs amis anglais. Les quatre heures d’agréable traversée en valent bien la chandelle, puisqu’à peine le temps de se faire peur au volant en empruntant à gauche la route côtière anglaise très fréquentée, et l’on se retrouve dans les South Downs, espace naturel préservé, classé Parc national depuis 2009.
Randonner dans les Downs
Là, on ne croise plus que randonneurs (la région est très touristique) et animaux : chaque Anglais semble avoir un chien, qui, à chaque détour de sentier, fait détaler lapins, écureuils ou blaireaux, ou s’envoler les innombrables volatiles qui vivent au bord de la Cuckmere, le petit fleuve qui serpente au fond de la vallée avant de se jeter dans la Manche.
Tout est familier, tout est différent, peu de cultures si ce n’est d’immenses vignes qui s’étagent sur les coteaux et produisent, surprise, un excellent vin blanc, des collines escarpées où paissent des troupeaux de chèvres ou de moutons, des falaises ondulantes et immaculées Les seven sisters recouvertes d’une végétation pâle et rase.
Partager le quotidien
Et, au creux de chaque vallée, noyé de végétation, un petit village de briques, tuiles et chaume, aux cheminées fumantes, apparemment inchangé depuis le 19e siècle, avec en son coeur l’incontournable pub où le randonneur peut reprendre des forces auprès d’un bon feu tout en se réconciliant avec la gastronomie anglaise.
Outre ces magnifiques pro- menades dans une nature préservée, le jumelage est aussi - et surtout - une manière de goûter, en vivant chez l’habitant, une tranche « d’English way of life » : copieux breakfast pour démarrer la journée, tea-time au coin du feu, virées au pub, de nuit, à travers champs, partages de musique, de jeux de cartes aux règles étranges, ou de fous rires sur des malentendus linguistiques ou comportementaux.
Florence, une Veulaise qui faisait là son premier voyage, s’étonne d’un tel dépaysement, à seulement 100 kilomètres de chez elle. Tout la séduit : « La douceur des paysages, l’omniprésence des animaux, la chaleur des pubs, la gentillesse des habitants. Dès mon retour, je me mets sérieusement à l’anglais, c’est sûr, et je reviens dès que possible » , promet-elle.
En attendant, de ce côté de la Manche, nos amis Anglais sont attendus de pied ferme pour arpenter le très beau GR 21.