« Chacun de nous peut aider l’autre »
Il a vu le jour il y a six mois, mais vient tout juste de mener sa première action à Dieppe. Le Collectif des galets veut aider les sans domicile fixe. Une maraude a eu lieu jeudi dernier.
Il a créé le Collectif des cailloux au Havre et vient de lancer le Collectif des galets à Dieppe. L’artiste peintre originaire de Tôtes David Martin veut venir en aide aux sans domicile fixe. Une première maraude a eu lieu jeudi dernier. Entretien.
Les Informations dieppoises : Comment est né ce collectif ?
David Martin : Au moment de l’arrivée des migrants à Dieppe, j’ai été assez agacé de lire des commentaires sur les réseaux sociaux de personnes, qui derrière leur écran d’ordinateur, s’inquiétaient pour les SDF. Mais que faisaient-elles, elles ? Chacun de nous peut aider l’autre sans attendre que tout arrive des institutions. Il est inhumain de laisser des gens sur le carreau. Il faut dire stop à cette misère et se bouger, apporter sa pierre à l’édifice. C’est pour ça que j’ai appelé ce collectif Les Galets et celui du Havre, Les Cailloux. Concrètement, comment avez-vous procédé ?
D’abord en créant une page Facebook pour que d’autres personnes me rejoignent. Ça a vite marché au Havre, ça a pris un peu plus de temps à Dieppe, mais ça y est, c’est parti : on a fait notre première maraude hier soir (jeudi 15 décembre, NDLR).
Qu’apportez-vous aux sans domicile fixe ?
De la nourriture, bien sûr, des vêtements chauds, mais surtout un peu de chaleur humaine. Nous voulons passer du temps avec eux, prendre le temps de discuter, leur dire que l’on s’inquiète pour eux pour les faire revenir dans la société. Ça marche, nous en avons fait l’expérience au Havre : en plus des maraudes, une fois par mois la municipalité nous met à disposition une salle des fêtes où nous accueillons tout au long de la journée les personnes de la rue. Et le soir, toutes partagent un repas avec la participation de groupes musi- caux. Nous aimerions pourvoir faire la même chose sur Dieppe.
Il existe déjà le Samu social à Dieppe, ce n’étais pas suffisant selon vous ?
On n’en fait jamais assez pour les sans-abri et moi, je souhaitais mettre en place une action un peu mois « professionnelle », plus spontanée pour prendre vraiment le temps qu’il faut avec chacun. Jeudi soir par exemple, nous avons rencontré homme qui dormait dans le hall de la gare. Nous lui avons déposé quelques paquets de biscuits et comme nous savions que la gare fermait vers 22 h et qu’il serait réveillé, nous sommes repassés. Nous lui avons donné une soupe chaude, un café, nous avons fumé une clope avec lui et nous avons discuté. A quel rythme allez-vous faire vos maraudes ?
Pour le moment une fois par semaine le jeudi soir et dès que le collectif sera bien constitué, j’espère qu’on passera à deux ou trois fois par semaine et qu’on arrivera à faire un grand repas par mois si la Ville veut bien nous mettre une salle à disposition .
Ceux qui le souhaitent peuvent-ils encore vous rejoindre ?
Bien sûr, ils peuvent nous contacter via notre page Facebook : Le Collecti des galets.