« Dieppe peut devenir un port de délestage »
Conseiller départemental et vice-président du port de Dieppe, Jean-Christophe Lemaire annonce de nombreux chantiers en prévision pour la cité maritime. Tour d’horizon sur les dossiers locaux et du moment : port, collèges, route de Pourville, législatives…
Jean-Christophe Lemaire est le conseiller départemental du canton de Dieppe 2, il s’agit des anciens cantons de Dieppe-Est et d’Envermeu. Il a été élu sur ce territoire en mars 2015 en binôme avec Blandine Lefebvre, le maire UDI de Saint-Nicolasd’Aliermont. Il est également vice-président du syndicat mixte du port de Dieppe et du syndicat mixte pour la promotion de l’activité transmanche. En cette fin d’année, notre journal l’a interrogé sur quelques dossiers locaux. L’élu confie qu’il s’est découvert une vraie passion pour le port. Le port de Dieppe mise beaucoup sur les marchés de niche pour développer ses activités de commerce. Est-ce suffisant ? Quelles sont les démarches entreprises pour conquérir de nouveaux marchés ?
En 2016, on a une progression à deux chiffres sur le port de commerce. Le syndicat du port a embauché un responsable d’exploitation qui doit aller rechercher et développer des marchés avec les opérateurs portuaires, pérenniser le développement de l’activité commerce. Il vient du port de Rouen, il connaît le marché. L’idée est de travailler en partenariat avec le port de Rouen qui est saturé, Dieppe peut devenir un port de délestage sur certains trafics.
Nous avons fait par ailleurs des investissements lourds. Il y a actuellement une grue de 40 tonnes qui est en cours de construction et qui devrait arriver sur le port début 2017, les quais sur le cours de Dakar vont être rénovés car il est prévu d’y construire, dès 2017, un nouveau hangar aux normes les plus récentes qui va nous permettre d’accueillir tous types de trafics, y compris les plus sensibles. Où en est le dossier pour le futur centre de maintenance des éoliennes en mer ?
Pour les éoliennes offshore, il y a des études d’engagées pour la base de maintenance des machines. Nous avons trois sites possibles pour accueillir ce site : soit par une extension sur la mer, soit quai de la Somme au niveau de la carpente, soit au niveau de la gendarmerie maritime. Le projet le plus approprié serait à mon avis sur le port extérieur. Le Département a créé très récemment une agence Seine-Maritime Attractivité. Qu’est-ce que c’est ?
Cette agence ne réunit pas exclusivement des représentants du Département. Nous avons souhaité qu’elle soit ouverte aux communautés de communes, aux maires et aux chambres consulaires. La création de cette agence est une conséquence de la loi NOTRe ; le Département a perdu la compétence économique au profit de la Région et des Agglos. Seine-Maritime Attractivité est un dispositif d’appui du territoire qui regroupe Seine- Maritime Expansion, l’agence technique départementale (NDLR : un service d’ingénierie au service des communes) et le comité départemental du tourisme. Cette structure est implantée à MontSaint-Aignan. Concrètement, ça va apporter quoi au territoire dieppois ?
Il y aura toujours un appui aux projets des communes du territoire. Une municipalité qui a, par exemple, un projet immobilier, peut faire appel à Seine-Maritime Attractivité pour réaliser les études préalables.
Cette nouvelle agence peut aussi faire des études pour tout ce qui est développement économique. Elle a toujours un travail de contact avec les collectivités et les entreprises. Et puis elle s’occupe aussi du développement touristique, ce n’est pas rien car c’est de l’économie aussi ! Qu’en est-il du dossier de la RD75, la nouvelle route départementale en Dieppe et Pourville-sur-Mer ?
Les études sont terminées et tout a été voté pour engager les travaux. Le début des travaux est prévu à compter de juillet 2017 pour une durée de six mois. La date de livraison annoncée est fin 2017, début 2018. Le coût de cette réalisation est de 2,2 millions d’euros hors taxes. Il y a une répartition de la prise en charge par les collectivités. Le Département est le plus important financeur à hauteur de 1,8 million d’euros puis viennent dans la boucle, la Région avec 200 000 € et les participations de l’Agglo et la Ville de Dieppe. Le plan Ambition collège a été présenté récemment par le Département. Il semblerait que le collège Albert-Camus de Neuvillelès-Dieppe soit menacé de fermeture au plus tard pour 2019. Quel avis por- tez-vous sur cette décision ?
Le Département a acté la fermeture du collège Guy-Mocquet du Havre lors de la dernière assemblée plénière. Il y a des études qui existent de longue date, y compris celles de 2011 avec les signatures du président Didier Marie (PS) et de son viceprésident aux collèges Sébastien Jumel (PCF). Cette étude portait sur l’opportunité de maintenir ou fermer un certain nombre d’établissements au regard de leur taux de fréquentation. Il y en avait un sur Rouen qui a été fermé et sur les mêmes paramètres, Guy-Mocquet a suivi et un autre sur Neuville était concerné. Il n’a pas été officiellement confirmé que ce soit le collège Camus qui est touché, je n’ai pas d’infos particulières ou de programmation à ce sujet. Les quatre collèges de Dieppe et Neuville sont tous en sous-effectifs. Mais que préconisent ces études ?
On est largement en souseffectif. L’idée est de savoir si c’est cohérent ou pas de fermer des collèges et de regrouper les élèves. Camus est sur une zone extrêmement sensible, en difficulté, et je sais qu’il y a beaucoup de parents qui font en sorte de ne pas y mettre leurs enfants. Il y a un problème de mixité très clair. Tous ses éléments là sont peut-être à retravailler. On aurait peut-être intérêt aussi à revoir le redécoupage de la carte pour recréer une vraie mixité sociale à Neuville. Nous avons des constats de chiffres mais il faut voir aussi comment on peut redynamiser Camus. Pour moi, la fermeture de Camus n’est pas d’actualité.