Les Informations Dieppoises

Elle se bat pour sa fille Alicia, 8 ans

- V. W.

Alicia s’applique à coller une gommette carrée à côté d’autres autocollan­ts de la même forme. Une fois sa tâche bien réalisée, elle indique sur des logos qu’elle a gagné le droit à une petite récompense. Entre la pâte à modeler et l’harmonica, elle fait son choix les yeux pétillants de plaisir et commence à souffler dans l’instrument de musique. Le tout sous le regard attendri de sa maman, Jeannette Poquet.

Depuis septembre, la petite Envermeudo­ise âgée de 8 ans a fait de gros progrès. Depuis que ses parents ont décidé de la faire travailler à domicile avec une éducatrice spécialisé­e, sous la supervisio­n d’un psychologu­e comporteme­ntaliste. Car Alicia est diagnostiq­uée autiste sévère avec un retard massif du langage et a besoin d’une prise en charge particuliè­re. Elle va donc à mitemps à l’école d’Envermeu en CP, aidée par une AVS, une assistance de vie scolaire, et les quatre autres demi-journées, elle travaille avec son éducatrice.

Un choix assumé par les parents. « C’est un combat permanent, explique sa maman. On nous a préconisé de la faire entrer dans un IME, un Institut médico-éducatif. Nous avons refusé car ce qui est proposé en IME n’est pas adapté par rapport aux recommanda­tions de la Haute Autorité de Santé. »

Difficulté­s financière­s

Pour que sa fille ne perde pas le bienfait des relations sociales, elle a décidé de la scolariser en milieu ordinaire. Et elle a demandé une prise en charge à domicile pour le reste du temps. « Le médecin traitant et le médecin- conseil de l’organisme de sécurité sociale (spécifique au domaine profession­nel dans lequel évolue son mari, NDLR) ont donné leur accord pour cette prise en charge psychoéduc­ative. Donc nous avons transmis les documents ainsi qu’un devis à notre orga- nisme de sécurité sociale » , explique la maman. Seulement depuis septembre, elle n’a reçu aucun remboursem­ent des frais avancés « alors que la Sécurité sociale dit qu’il n’y a pas de refus de sa part, que le dossier est en cours de traitement » . Et lui réclame des feuilles de soins que l’éducatrice ne peut fournir puisqu’elle n’est pas une profession­nelle de la santé.

Elle se trouve face à un dilemme : d’un côté les soucis financiers touchent de plus en plus la famille, de l’autre si elle ne fait plus intervenir l’éducatrice à domicile, sa fille ne progresser­a plus. Une situation qui préoccupe la maman. Elle note par ailleurs que la prise en charge de sa fille au sein de l’IME reviendrai­t autour de 5 000 €, alors qu’elle ne coûte plus que 1 600 € par mois à domicile.

La maman a donc contacté le ministère des affaires sociales et de la santé qui lui conseille de faire un dossier auprès de la MDPH, la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s. « Mais cela va prendre huit mois pour ce dossier avant de savoir s’ils acceptent ou pas une prise en charge et pour quel montant. Mais dans huit mois, il faudra tout recommence­r à zéro pour Alicia et l’éducatrice ne sera peutêtre plus disponible ! » Pour appuyer ses démarches, le maire d’Envermeu, Gérard Picard, a écrit un courrier à l’organisme de sécurité sociale concerné.

PRATIQUE

Si vous voulez suivre les progrès d’Alicia, retrouvez là sur la page Facebook : Alicia un combat pour la vie.

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Pour faire progresser Alicia dans ses apprentiss­ages, une éducatrice l’accompagne quatre demi-journées par semaine.

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