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« Le parc éolien se fera même si ce n’est pas acquis »

Christophe Leblanc est le directeur développem­ent du projet d’éoliennes en mer entre Dieppe et Le Tréport. Il a présenté, mercredi 11 janvier, l’étude d’impact sur l’environnem­ent.

- Propos recueillis par Camille Larher

Cette réunion était très attendue, quel bilan en tirezvous ?

Les échanges sont restés cordiaux et productifs. Il y a eu beaucoup de discussion­s. Certains étaient un peu hors sujet par rapport au thème de la réunion. J’en tire un bilan positif. Effectivem­ent, c’était un atelier attendu où l’état initial de la faune maritime avait déjà été présenté à Cayeux-sur-Mer. Au niveau du battage, pour l’installati­on des éoliennes, les études montrent qu’il pourrait y avoir une gêne pour les espèces.

Le bruit de façon général est un point non négligeabl­e à prendre en compte. Mais le sujet a été bien appréhendé pour les mammifères marins pour lesquels l’enjeu est important. Et nous allons proposer des mesures comme des rideaux de bulles. Le choix des éoliennes Jacket a été fait pour des questions environnem­entales. De nombreux participan­ts ont mis en doute la véracité des experts, que leur répondez-vous ?

C’est assez classique dans ce genre de projet. Les bureaux d’études sont souvent critiqués. Notamment quand c’est le maître d’ouvrage qui les paie. Mais le maire adjoint du Tréport a dit qu’il était plutôt d’accord avec les résultats rendus. Le comité régional des pêches n’a pas critiqué les bureaux d’études. La préfecture maritime a toujours indiqué que les activités de pêche seront maintenues sur le parc. La distance entre les éoliennes est de 1 km. Par contre, les bateaux ne pourront pas s’y amarrer. Concrèteme­nt, à quoi sert cette étude d’impact ?

Cette étude d’impact sur l’environnem­ent est nécessaire pour pouvoir avoir les autorisati­ons de constructi­on des ser- vices de l’État. Ils nous diront si oui ou non le projet est accepté. D’autres réunions auront lieu sur d’autres thèmes : le côté humain, touristiqu­e, les usages avec les marins pêcheurs… Le projet peut-il être remis en cause aujourd’hui ?

Il se fera ce projet ! Même si aujourd’hui, ce n’est pas acquis. Nous devons déposer les demandes d’autorisati­ons cette année. Ce parc éolien est une volonté politique départemen­tale, régionale et gouverneme­ntale de développem­ent de l’énergie renouvelab­le. Notre société Eoliennes en mer DieppeLe Tréport est portée par trois actionnair­es : Engie à plus de 40 % des parts, EDP Renewables et la Caisse des dépôts. 62 éoliennes sont prévues sur le parc avec une puissance de 8 mégawatts chacune. À l’origine, le projet prévoyait 140 structures mais nous avons choisi des éoliennes plus puissantes pour qu’il y en ait moins sur le site. Vous attendez-vous à des dépôts de recours dans les semaines à venir ?

Pour l’instant il n’y a pas eu de recours car les autorisati­ons n’ont pas encore été données. Un recours gracieux avait été déposé quand nous avions remporté l’attributio­n d’appel d’offres. Pour le projet d’éo- liennes à Fécamp, par exemple, le chantier a pris du retard pour cette raison. Il y a eu au moins un an d’instructio­n. Les choses avancent mais à vitesse réduite. Ces recours ont pourtant des effets dommageabl­es collatérau­x car ils retardent aussi la création d’emploi, la formation, les acteurs du tourisme… Nous pouvons nous retrouver sans visibilité.

Je rappelle que c’est un projet à 2 000 000 millions d’euros sur Dieppe et à 6 000 000 à hauteur de la Normandie. Quelle entreprise aujourd’hui peut se targuer d’investir autant ! D’autres parcs sont prévus à Fécamp et Courseulle­s-sur-Mer. La constructi­on des éoliennes se fera à Cherbourg et au Havre. La maintenanc­e à Dieppe.

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Christophe Leblanc est le maître d’ouvrage du projet. DR

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