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À l’heure de la fusion pour les marins pêcheurs normands

Au début du mois de mars, les 2 000 marins pêcheurs normands connaîtron­t leur nouveau président, après la fusion des comités régionaux. Quatre profession­nels sont pressentis : Pascal Coquet, Alexis Maheut, Dimitri Rogoff et André Piraud.

- Camille Larher

Participat­ion dérisoire

À l’heure de la grande Normandie et des fusions des collectivi­tés, les marins pêcheurs doivent eux aussi se mettre au pas. Les élections de renouvelle­ment des représenta­nts de la profession ont eu lieu le 12 janvier dernier. Avec une seule liste, le taux de participat­ion a été dérisoire malgré les forts enjeux de cette élection qui a lieu la même année que la création de l’entité normande, englobant les comités régionaux bas et hautnorman­ds.

Sur 2 070 inscrits, seulement 149 personnes ont voté avec 46 bulletins nuls et un bulletin blanc. Pour retomber sur un taux de participat­ion réel de 4,93 %. Les votants font partie de plusieurs profession­s : chefs d’entreprise, salariés, pêche maritime embarquée, pêche maritime à pied, élevage marin… Deux grands pôles

Depuis un peu plus d’un an, les présidents des comités régionaux de pêche préparent la fusion. Daniel Lefevre pour la Basse-Normandie et Pascal Co- quet pour la Haute-Normandie. La nouvelle équipe aura jusqu’au 26 mars pour mettre les choses en place. « Nous devons nous adapter à la nouvelle collectivi­té qu’est devenue la Région Normandie » , explique l’actuel président du comité régional des pêches bas- normand, basé à Cherbourg.

Ce dernier compte 12 salariés permanents et Dieppe, pour la Haute-Normandie, six personnes. « Il n’est pas prévu de supprimer des emplois, poursuit-il. Il faut un bureau à Dieppe et un à Cherbourg. Les réunions pourraient avoir lieu sur un site plus central, à Trouville-sur-Mer, par exemple » . Quatre candidats

La Dirm-Memn (Direction inter-régionale de la mer Manche est-mer du Nord) annonce que Dieppe et Le Havre ne seraient que des antennes. « Je milite pour qu’il y ait deux gros pôles, l’un à Dieppe et l’autre à Cherbourg », souligne Pascal Coquet, président du comité régional des pêches de HauteNorma­ndie et candidat à la tête de la nouvelle entité régionale.

Trois autres profession­nels sont pressentis pour le poste : le Havrais Alexis Maheut, ancien président du comité des pêches Haute-Normandie ; Dimitri Rogoff, de Port-en-Bessin, l’ex-patron du Sauvage ; André Piraud, un armateur de Granville et ex-vice-président du comité régional de Basse-Normandie. Daniel Lefevre, lui, a choisi de ne pas se représente­r après 23 ans au service des pêcheurs. Des différends

De grands dossiers attendent la future équipe du comité régional des pêches de Normandie. Tout d’abord l’harmonisat­ion des budgets, des prix des licences (six fois plus chères en BasseNorma­ndie), des subvention­s de l’Etat… À noter que la flotte bas-normande représente deux tiers des 700 navires normands. « Ils ont beaucoup de petits bateaux de moins de 12 m, précise Pascal Coquet. Mais niveau chiffre d’affaires, nous sommes quasiment équivalent­s » . Il reconnaît que les réunions de travail sont parfois houleuses. « Ce sont deux manières de travailler différente­s, ajoute- t- il. Les bas- normands voient business et nous, nous sommes plus proches des pêcheurs. Ils aimeraient manger la HauteNorma­ndie ! » . Place aux jeunes

D’autres sujets viendront sur le tapis comme le renouvelle­ment de la flottille, cher à l’actuel président du comité régional des pêches de HauteNorma­ndie. « Avec l’achat de bateaux de plus de 30 m ou des navires d’occasion » , reprend Pascal Coquet. La Région devrait dévoiler le 6 février son plan d’action dans le cadre des chantiers de la pêche. « Nous espérons avoir des aides » , lance- t- il. Et pourquoi pas mettre en place un système associatif pour le financemen­t des bateaux. « Que les jeunes puissent travailler correcteme­nt et mieux » , poursuitil. Et les présidenti­elles

L’ancien patron du Coquet renouvelle aussi sa fervente opposition au projet de parc éolien au large de Dieppe et du Tréport. « Sur ce dossier, les Bas-Normands sont à 200 % avec nous » , annonce Pascal Coquet.

Il veut aussi s’attaquer aux problèmes de quotas, notamment sur le bar et la raie : « Certains pêcheurs rejettent 15 tonnes de bars à l’eau, indique-t-il. Les gars commencent à souffrir et, pourtant, la ressource est là » . Les quotas accordés sont de 450 kg par mois, soit une quantité dérisoire par mois. Mais pour le candidat à la présidence du nouveau comité des pêches « il va falloir attendre les prochaines élections présidenti­elles pour que les choses bougent vraiment » .

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