Les Informations Dieppoises

« De l’action et des résultats »

Charles d’Anjou, conseiller municipal à Yvetot, a été investi pour les législativ­es par le conseil national des Républicai­ns, sur la 10e circonscri­ption. Ses priorités sont liées à la ruralité qui, selon lui, est mise à mal. Il promet de l’action et des r

- Propos recueillis par Aurélien Bénard

Le conseil national des Républicai­ns et François Fillon ont officialis­é l’investitur­e de Charles d’Anjou, 34 ans, sur la 10e circonscri­ption de SeineMarit­ime. Conseiller municipal d’opposition à Yvetot depuis 2014, consultant pour des sociétés françaises implantées en Russie, papa d’un petit garçon, le jeune homme aspire à un mandat de député.

Il se justifie d’être un homme libre : « Cette liberté, je l’ai construite grâce à mon parcours profession­nel. Je considère que pour faire de la politique, il faut être libre et avoir une autonomie financière pour ne pas devenir un apparatchi­k et ne pas faire de la politique sa profession » . Le candidat de la droite républicai­ne revendique avoir « l’énergie et la volonté pour mener les deux de front » et assume ses prises de risque. Aujourd’hui, il n’a pas encore reçu officielle­ment le soutien de l’UDI. Vous avez été investi pour être le candidat de la droite sur la 10e circonscri­ption. Dans quel état d’esprit êtes-vous, quelles sont vos motivation­s ?

Cette circonscri­ption est l’une des plus rurales de France avec ses 232 communes. L’électorat se situe dans les 200 communes de moins de 800 habitants, il y a donc énormément de travail. Et puis vu les résultats des élections départemen­tales et régionales, il y a une partie de l’électorat de la droite et du centre qui a voté pour le Front national. C’est à moi aussi de convaincre les déçus que le vote contestata­ire est un vote sans avenir. Dans la dynamique que met en place François Fillon, on peut mener des actions avec des résultats dans pleins de domaines. Quelle est votre méthode de travail ?

Je suis présent sur les réseaux sociaux. Mais je reste convaincu que la meilleure méthode de travail dans une circonscri­ption comme la mienne, c’est de labourer le terrain dans les 232 communes, d’aller voir les gens. C’est la raison pour laquelle j’ai pris mon bâton de pèlerin en juin dernier, dès que j’ai reçu l’investitur­e de mon parti, pour aller à la rencontre des électeurs. Quelles sont vos priorités pour cette circonscri­ption ?

Il y a des priorités liées à la situation de la ruralité qui est mise à mal. Je pense au numérique, aux infrastruc­tures, au développem­ent économique. La circonscri­ption n’est malheureus­ement pas épargnée par le chômage. Et puis la crise agricole : la 10e circonscri­ption, c’est près de 600 exploitati­ons. Les agriculteu­rs souffrent, notamment ceux qui se sont spécialisé­s dans le lait et l’élevage. Quels messages adressez-vous ?

Je vais à la rencontre des agriculteu­rs dans leurs exploitati­ons, c’est important car c’est une activité où il n’y a pas d’unicité. Chaque exploitati­on est différente, chaque agriculteu­r a fait leur ses choix de production. En fonction des choix, il y a des situations plus difficiles que d’autres.

Les agriculteu­rs du pays de Bray souffrent particuliè­rement. Le rendement des terres n’est pas le même à Saint-Martin-Osmonville qu’à Cany-Barville. Il y a 30 % de moins de rendement sur les terres brayonnes.

Les soucis des agriculteu­rs ne sont pas dus uniquement aux problèmes des prix du lait ou des cours du blé. Ils sont liés également aux contrainte­s fiscales, au RSI, le Régime social des indépendan­ts. Ils évoquent aussi des problémati­ques que l’on retrouve auprès des commerçant­s, des entreprene­urs et des profession­s libérales.

Je ne vais pas sur les exploita- tions agricoles pour donner des leçons. J’y vais pour rencontrer les agriculteu­rs, pour les écouter et pouvoir ensuite agir. Vous avez soutenu Alain Juppé pendant les primaires de la droite et du centre. Quelles garanties vous pouvez apporter aux électeurs, si vous devenez député, concernant votre loyauté à la politique qui sera engagée par François Fillon, s’il est élu ?

Mon investitur­e a été soutenue et votée en juin dernier par François Fillon et plus largement les Filloniste­s. Je suis loyal à mon parti. François Fillon a été désigné aux primaires, le sujet ne se pose pas. Le programme de François Fillon ne me pose aucun problème, au contraire. Les Juppéïstes ont été très bien intégrés dans les équipes de François Fillon. Mon directeur de campagne, Jérôme Besnard, est d’ailleurs le coordinate­ur de la campagne de François Fillon sur la Normandie et élu à MontSaint-Aignan

Je pense que 80 % des programmes des candidats à la primaire étaient sensibleme­nt les mêmes. Il y a une trame commune contrairem­ent à ce qu’il se passe à gauche. Le chômage, l’emploi, la sécurité, la lutte contre l’immigratio­n clandestin­e… Il y avait toujours un corpus commun qui animait tous nos candidats à la primaire.

La situation difficile des agriculteu­rs « Loyal à mon parti » Dialoguer avec la Russie

A titre profession­nel, vous êtes un homme d’affaires qui travaille en Russie. Quelle attitude doit tenir la France à l’égard de la politique menée par Vladimir Poutine ?

Il faut que le discours de la France pour la Russie ou les Etats-Unis correspond­ent à nos intérêts et à nos valeurs. Je suis en politique étrangère assez pragmatiqu­e. Traditionn­ellement, on a de bonnes relations avec la Russie depuis le général de Gaulle et même avant. La Russie est devenue incontourn­able et il faut dialoguer avec Poutine comme avec Donald Trump aux Etats- Unis. Dialoguer ne veut pas dire avoir le doigt sur la couture du pantalon. Dialoguer, c’est être capable de défendre et promouvoir ses intérêts nationaux.

Avec la Russie, qui est un pays que je connais bien, nous avons des relations économique­s très développée­s : Renault et Peugeot y ont des usines qui fonctionne­nt très bien, la Société générale et la BNP sont très présentes sur la place financière.

Maintenant, nous devons retrouver un dialogue pour nos agriculteu­rs, en particulie­r les éleveurs et producteur­s laitiers, les producteur­s de fruits et légumes qui subissent les sanctions. Je souhaite une normalisat­ion des relations avec la Russie. Elles doivent nous permettre de reprendre nos exportatio­ns. Le marché russe avec ses 150 millions d’habitants est l’un des principaux débouchés à l’export pour les Français.

 ??  ?? A Auffay, au coeur du pays de Caux où sa famille est enracinée depuis plusieurs génération­s, Charles d’Anjou se livre.
A Auffay, au coeur du pays de Caux où sa famille est enracinée depuis plusieurs génération­s, Charles d’Anjou se livre.

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