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Judo : prison ferme pour la présidente qui avait détourné 22 000 €

L’ex-présidente du club de judo de Belleville-sur-Mer a été condamnée par le tribunal de Dieppe mardi 24 janvier. Entre 2013 et 2016, elle a détourné 22 000 € dans les caisses de l’associatio­n.

- V. W.

En février 2016, c’est la stupéfacti­on à l’Espace Loisirs 73, le club de judo de Belleville­sur-Mer. Le nouveau président, Sébastien Martin et son équipe de bénévoles découvrent que les caisses de l’associatio­n sont vides. Durant trois ans, l’ancienne responsabl­e de la structure s’est allégremen­t servie dans la trésorerie. Les gendarmes de la communauté de brigades d’Envermeu ont réussi à déterminer que ce ne sont pas moins de 22 000 € qui ont ainsi été détournés.

« Tout le monde lui faisait confiance »

Mais mardi 24 janvier devant la barre du tribunal de Dieppe, l’ancienne présidente n’est pas venue s’expliquer. Elle n’est pas non plus représenté­e.

La juge et l’avocate de l’associatio­n retracent l’affaire. En 2013, après son élection, la prévenue profite de la démission de la trésorière pour prendre cette casquette supplément­aire. « Tout le monde lui faisait alors confiance, que ce soit les bénévoles, les parents, les ad- hérents » , notent les magistrats. Très rapidement, elle met au point une stratégie : les relevés bancaires n’arrivent plus chez les autres membres du bureau, elle « prend soin de ne pas organiser d’assemblée générale et elle prend la précaution de devenir la seule détentrice des moyens de paiement de l’associatio­n. »

Des achats avec la carte bancaire du club

Elle peut ainsi au fil du temps utiliser la carte bancaire pour faire des achats et émettre des chèques à son profit. « Lors de son audition, elle a contesté la somme globale dans un premier temps, puis a expliqué qu’elle n’a pas cherché à s’enrichir » , note la juge. Qui ajoute que pourtant les achats étaient importants : aménagemen­t de sa cuisine, meubles, électromén­ager, maroquiner­ie, pleins de carburant…

Une fois qu’elle a eu connaissan­ce de la plainte déposée par l’associatio­n, la prévenue a envoyé un courrier d’excuse au club, avec un chèque d’environ 3 000 € (chèque non daté et conservé dans le dossier de la justice) et la promesse d’envoyer régulièrem­ent de nouveau de l’argent pour rembourser. Or depuis « nous n’avons pas eu de nouvelles de sa part » , précise le nouveau président. Un président qui, avec l’aide des bénévoles, a réussi à garder le club à flot malgré ces difficulté­s : « Nous avons ramé pendant un an » .

Le procureur note que la prévenue n’était pas à son premier coup d’essai. Elle avait déjà été condamnée pour avoir escroqué l’organisme bancaire où elle travaillai­t. Il requiert une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve de trois ans, l’obligation d’indemniser l’associatio­n et l’interdicti­on de toutes activités sociales pendant cinq ans. Le tribunal a suivi ces réquisitio­ns en ramenant la mise à l’épreuve à 18 mois. L’ancienne présidente devra rembourser le club et lui verser 5 000 € pour le préjudice moral.

 ??  ?? Malgré les difficulté­s financière­s qui ont découlé de ce détourneme­nt d’argent, le club de judo a été maintenu à flot par une équipe de bénévoles motivés. (Photo d’illustrati­on)
Malgré les difficulté­s financière­s qui ont découlé de ce détourneme­nt d’argent, le club de judo a été maintenu à flot par une équipe de bénévoles motivés. (Photo d’illustrati­on)

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