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Dieppe-Newhaven : deux ports main dans la main

Les investisse­ments faits par le Départemen­t sur le port de Newhaven commencent à payer. Le fret est à la hausse, le trafic de marchandis­es aussi et une société privée voudrait y construire des résidences de loisirs.

- Camille Larher 0 @CamilleLar­her

Dieppe-Newhaven. Une histoire qui dure depuis le début du XIXe siècle. Outre-Manche, le port est créé pour assurer la ligne commercial­e avec la Seine-Maritime. En témoignent les lignes de chemins de fer qui finissaien­t leur course, il y a encore quelques dizaines d’années dans le port de Dieppe, quai Henri-IV, et à Newhaven.

Si aujourd’hui les lignes ferroviair­es n’existent plus, les liens transmanch­es perdurent toujours grâce au rachat du site par le Départemen­t de SeineMarit­ime en 2001 (lire encadré ci-contre). Actionnair­e à plus de 80 %, il a décidé d’investir sur place pour miser sur l’avenir en développan­t certaines activités comme le fret et l’éolien.

Car à Newhaven, le service n’a pas toujours été qualitatif. « Nous devons attirer les entreprise­s si l’on veut assurer la liaison transmanch­e » , souligne Jean-Christophe Lemaire, président de la société en économie mixte qui gère le port en Angleterre, la NPP (Newhaven port properties). Le tout régit sous le droit anglais.

Base de maintenanc­e

Sur place, un dirigeant gère les activités. Une trentaine d’agents travaillen­t pour la gestion du port. « Pour déve- lopper le commerce entre la France et l’Angleterre, le service doit être équivalent », reprend Jean-Christophe Lemaire. En effet, la NPP gère le commerce maritime et les infrastruc­tures du port de Newhaven. « Nous avons beaucoup de fret, remarque-t-il. Et depuis peu de l’éolien offshore avec la société E. ON » .

Un projet de parc éolien en mer se monte au large, entre Brighton et Hastings. A l’image de Dieppe, une base de maintenanc­e est en cours de constructi­on à Newhaven. « Nous avons fait une demande d’extension du port, indique le président de la NPP. Avec les Anglais ça va très vite » . Des pales d’éoliennes arrivent déjà par bateau.

Autonomie financière

En mauvais état, les infrastruc­tures de Newhaven doivent donc être consolidée­s. Et la société E. ON s’occupe des travaux. « Nous leur avons mis les quais à dispositio­n avec le droit d’occupation du domaine portuaire », reprend-il. Les bâtiments ont été reconstrui­ts par le Départemen­t et une route d’accès va voir le jour donnant directemen­t sur le port.

Le trafic de vrac se porte bien ( agrégats et graves de mer). « Sur l’arrière du bâtiment, nous avons gagné de la surface de stockage » , note Jean-Christophe Lemaire. La NPP gère également le dragage du bassin, souvent envasé à cause d’une mauvaise orientatio­n. Le coût de l’opération par an : 850 000 livres.

Développer les mutualisat­ions

Pour le Départemen­t, cette multiplica­tion d’activités et les travaux permettent de faire vivre le port en autonomie financière. Et le budget prévisionn­el 2017 prévoit même plus de recettes que de charges.

Au vu du développem­ent du port de Newhaven, un ingénieur anglais ou français, spécialisé en travaux maritime, est recherché. Les liaisons entre les deux ports pourraient ainsi s’en trouver renforcées. En effet, la société DFDS n’est pas sur place et délègue à des entreprise­s certaines tâches comme la manutentio­n.

Port de délestage

« Les tugs (remorqueur­s) ont besoin d’être changés, relève Jean-Christophe Lemaire. A Dieppe aussi, alors pourquoi ne pas penser à une mutualisat­ion. Nous pourrions avoir une politique commercial­e et une gestion commune. » .

Ingénieurs, chauffeurs, maintenanc­e, appels d’offres… autant de secteurs pouvant créer des synergies entre les deux ports en développan­t l’activité. « Pour le moment, tout le monde travaille en autarcie, conclut-il. Mais aujourd’hui, les volumes enregistré­s permettent de travailler ensemble. A seulement une heure trente de Londres, Newhaven pourrait devenir un port de délestage » .

Un comité conjoint avec des cadres techniques d’entreprise­s anglaises et françaises va voir le jour pour développer le port. Notamment avec une entreprise locale de trafics de remorques. Activité qui fonctionne très bien à Dieppe. Et une vraie carte à jouer pour le Départemen­t.

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Le Départemen­t souhaite créer des synergies entre les ports de Dieppe et Newhaven. (DR)

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