Les Informations Dieppoises

Il frappe sa femme enceinte VIOLENCES. de cinq mois

- V. W.

Elle s’était enfermée dans les toilettes pour appeler les gendarmes à son secours. Dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 janvier, cette jeune Nicolaisie­nne était terrorisée par son concubin, Christian Horn. Celuici, âgé de 28 ans, a comparu devant la justice lundi 30 janvier pour s’expliquer. Il lui était reproché des violences sur la jeune femme, enceinte de 5 mois. Le tout en récidive légale.

« Ma petite femme que j’aime »

« Je suis un cas désespéré » , lance le prévenu aux magistrats. Ce jour-là, après avoir passé la journée chez sa mère, il rentre vers 23 h au domicile de sa femme. Il est fortement alcoolisé alors qu’il est sous le coup d’un contrôle judiciaire dans le cadre duquel il doit se faire soigner pour sa dépendance à l’alcool. A 1 h 50, il présentera un taux de 1,12 g d’alcool par litre de sang.

Il commence à s’énerver contre sa femme, l’insulte. Ce qu’il lui reproche ? « Ma petite femme que j’aime n’est pas sentimenta­le, elle n’est pas câlins. Tout s’est embrouillé lorsqu’on est arrivé au lit. C’était l’hôtel du cul tourné. Là, je ne sais pas ce qui s’est passé : j’ai pété un plomb » , raconte-t-il.

Là, il frappe dans les murs, s’énerve. C’est à ce moment que la jeune femme trouve refuge dans les toilettes pour appeler la gendarmeri­e. « Elle a eu peur de moi car j’étais en colère » , reconnaît le prévenu. Un an auparavant, il l’avait déjà frappé. Il se met alors à taper dans la porte pour la faire sortir. Quand elle ouvre, il la sort de sa cachette et lui met une grosse gifle. Puis il attrape le fer à repasser qui se trouve près d’elle et le lève. Elle prend peur et pour éviter qu’il ne la frappe avec, elle se saisit du fil pour tenter de le désarmer. Mais lui tire de son côté : elle en aura les mains brûlées par le câble.

Elle va alors jusqu’à la porte pour la déverrouil­ler en attendant les gendarmes, il la bouscule, prend un chandelier qu’il éclate par terre. Puis il s’assoit et l’oblige à s’asseoir à ses côtés. « Là, vous avez pris un couteau et menacé de vous le planter dans le coeur » , note la juge. « J’en ai marre de la vie » , lance le prévenu.

Pourquoi a- t- il giflé sa femme ? « Je voulais qu’elle change. Je l’aime mais il y a trop de choses qui n’allaient pas » . Il explique qu’elle ne le laisse pas voir sa mère autant qu’il le souhaite, ni inviter ses amis… « Il faut qu’on se sépare. Si on reste ensemble, elle va recommence­r. Je vais être malheureux. J’aurais dû me séparer avant » , poursuit-il.

Le procureur requiert 12 mois de prison dont quatre mois avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec obligation de soins et l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime.

Syndrome du « sorti de prison »

L’avocate du prévenu fait part de ses interrogat­ions au tribunal : elle se demande si son client ne souffre pas du « syndrome du sorti de prison » . Condamné par la cour d’assises des mineurs, il est resté derrière les barreaux de l’âge de 17 ans jusqu’à ses 26 ans. « Il faut pouvoir se reconstrui­re après » . Elle explique que parfois, « il a le sentiment que ce n’est pas sa place d’être dehors » . Avec sa compagne, il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait : « elle a eu tendance à l’étouffer. Mais cela ne l’excuse en rien. Il vaut mieux qu’ils se séparent » , souligne l’avocate. Elle demande que la peine soit moins lourde que celle réclamée par le procureur et le « suivi plus draconien » . « J’ai peur de ne plus voir mon petit » , lance en larmes l’homme aux magistrats.

Finalement ces derniers ont suivi les réquisitio­ns du parquet, ils ont également révoqué un sursis antérieur de trois mois de prison. Christian Horn est retourné en maison d’arrêt.

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