Les Informations Dieppoises

Séquestrée par son conjoint

- V. W.

Lundi 29 janvier, c’est une Neuvillais­e qui a composé le 17. Elle a expliqué aux policiers être séquestrée par son compagnon, Emmanuel Defrance, depuis deux jours. Le lendemain, le prévenu a été présenté aux juges pour répondre des faits de violences sur sa concubine.

Lors de l’enquête, la jeune femme a expliqué aux hommes du commissari­at de Dieppe que depuis juillet, son compagnon est devenu violent, d’abord en paroles puis depuis ces derniers jours en gestes.

Elle profite de son départ pour appeler la police

Vendredi, il lui a reproché de ne pas être rentrée à leur domicile après le travail et de l’avoir laissé seul, alors que lui est obligé d’y rester, car il se sait recherché par la police pour exécuter une peine de six mois de prison. Le ton monte, il prend un faitout et menace de la frapper avec, il lui donne des coups de pieds, l’attrape par les cheveux… Et il ferme la porte d’entrée. Elle essaie de partir par la fenêtre mais il l’en empêche.

Elle finit par aller se coucher. Samedi, elle lui dit qu’elle va faire une course. Elle sort mais il la rattrape, et la fait rentrer de force chez eux. Lui nie ces faits. Il explique qu’au contraire il lui a proposé de partir avec la voiture.

Un peu plus tard, elle lui dit vouloir passer la nuit chez une tante pour réfléchir sur leur couple. Il lui met un ultimatum : si elle part, elle ne revient pas. Elle commence à faire ses sacs, il s’énerve. Les menaces fusent, elle fait alors une crise de nerfs puis un malaise. « Je m’en suis occupée, je l’ai mise en PLS (position latérale de sécurité). Puis elle avait faim, je lui ai fait un gâteau et je l’ai même servie » , raconte le prévenu.

Dimanche, elle profitera de son départ pour récupérer le portable du prévenu et appeler la police.

« Je reconnais une partie des faits » , explique Emmanuel Defrance. Il avoue certains coups, mais pas tous. Ce qu’il nie, c’est la séquestrat­ion. « Je ne la retenais pas, je lui ai laissé le choix de partir » . « Vous pouvez comprendre que des gens aient peur de vous ? » , l’interroge le président du tribunal notant que la victime était terrorisée.

Le procureur, face au casier chargé du prévenu et son impulsivit­é, requiert un an de prison dont quatre mois avec sursis et mise à l’épreuve de 36 mois, avec l’obligation de soins, de travail, l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime.

Une « relation pathologiq­ue »

Pour l’avocate d’Emmanuel Defrance, « ce dossier n’est pas tout noir ou tout blanc » . Elle parle de « relation pathologiq­ue » entre cet homme et cette femme. Elle martèle qu’elle était libre d’aller et venir. Elle souligne surtout que depuis sa sortie de détention en 2012, l’homme a parcouru un grand chemin : il ne boit plus, a un logement, un travail…

Finalement le tribunal l’a condamné à un an de prison dont six mois de sursis avec mise à l’épreuve durant deux ans. Il devra se soigner, travailler et ne pas avoir de contact avec son ex. Et il devra en plus purger les six mois de la précédente condamnati­on pour laquelle il était recherché. Un mandat de dépôt a été délivré à la fin de l’audience.

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