Migrants et violences dans le viseur du parquet
A Dieppe, l’activité pénale reste soutenue. Plus de 1 000 procédures supplémentaires ont été ouvertes en 2016 par rapport à l’année précédente.
« Je m’interroge sur la place et la considération que la Nation accorde à la justice, quand je vois que son budget de 2,9 milliards d’euros est inférieur à celui de l’audiovisuel public » . Tels ont été les mots introductifs du procureur de la République, jeudi 27 janvier, lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Dieppe.
Cela étant dit, le ministère public a relevé une « activité pénale encore soutenue » à l’issue de l’année écoulée. Plus de 1 000 procédures supplémentaires ont été ouvertes par rapport à l’année précédente, tout comme le nombre d’informations judiciaires qui augmente : 43 contre 30 en 2015.
Manque d’effectifs
Parmi les points faibles – une constante ces dernières années – le manque d’effectifs dans le tribunal qui contribue «à un engorgement de l’audiencement » , avec des audiences particulièrement chargée en collégiale.
Sur les observations relevées par le procureur, la question migratoire est au centre des attentions de la justice. « Le contentieux migratoire suppose la fermeté, d’abord parce qu’il y a des enjeux locaux sensibles, mais aussi parce que l’on parle du traitement de l’humain » , souligne Yves Dupas ; 638 interpellations sur le site Transmanche ont été effectuées, conduisant à 270 procédures et « des comparutions immédiates concernant l’aide au séjour » .
Autre sujet de préoccupation pour le parquet, celui des violences conjugales ; 130 affaires ont encore été jugées en 2016, dont 58 poursuites en convocation pour reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) ou en comparution immédiate. « Une peine de trois ans de prison a été prononcée pour un mis en cause » , rappelle le procureur.
La sécurité routière est enfin l’autre motif d’attention particulière pour le parquet, avec des chiffres de mortalité reparti à la hausse en 2016 (lire Les Infor- mations dieppoises du vendredi 27 janvier), notamment à cause de conduites à risque.
Concernant la vie de la juridiction, autant le procureur que le président du tribunal ont salué Mmes Morin et Fussieu pour leur prochain départ à la retraite, ainsi que M. Dehaye et Mme Dionné pour leur mutation professionnelle.