« Je suis quelqu’un qui travaille en collectif »
Aux législatives, Les Républicains et l’UDI s’unissent sur la 6e circonscription derrière Blandine Lefebvre, la maire centriste de Saint-Nicolas-d’Aliermont et vice-présidente du Département. Elle constitue actuellement ses groupes de travail.
S’il y a bien une candidature qui fait le consensus entre Les Républicains et l’UDI pour les législatives en Seine-Maritime, c’est bien celle de Blandine Lefebvre sur la 6e circonscription*. Maire de Saint-Nicolas-d’Aliermont et vice-présidente du Département, elle se lance dans la campagne sur un territoire qui ressemble à une petite France, de la côte maritime autour de Dieppe, à la vallée industrielle de la Bresle en passant par le très verdoyant pays de Bray.
« Si je suis élue, la loi m’imposera de démissionner de mon mandat de maire, rappelle-t-elle. Mais j’irai plus loin, je démissionnerai totalement du conseil municipal pour ne pas dénaturer les débats. En 2014 – je ne pensais pas encore aux législatives – j’ai constitué une équipe pour préparer justement ma succession. J’ai pensé qu’il fallait préparer les choses et prendre le temps de le faire avec des jeunes » .
En revanche, même si elle ne pourra plus être vice-présidente au conseil départemental, elle siégera toujours dans l’assemblée pour défendre les intérêts de son canton, celui de Dieppe 2.
Centriste, très proche d’Hervé Morin, Blandine Lefebvre, 56 ans, compte sillonner en long et en large cette très vaste circonscription détenue actuellement par le Parti socialiste. « Je prévois d’ouvrir deux permanences, l’une à Dieppe et l’autre à Neufchâtel, préciset-elle quant à l’organisation de sa campagne électorale. Et il y aura aussi deux codirecteurs de campagne » . Vous êtes la candidate de l’union entre Les Républicains et l’UDI. Peut-on s’attendre à un coup de théâtre ?
Il y a un accord sur la circonscription, j’imagine mal qu’une des deux familles politiques ne soit plus d’accord avec ce qui a été décidé au Conseil national des Républicains. Cette décision ne sera pas remise en cause, je souhaite que les choses se passent le mieux possible entre l’UDI et Les Républicains. Pourtant, il reste un grand nombre de circonscriptions où Les Républicains et l’UDI ont chacun leur candidat.
C’est logique. L’UDI veut faire entendre sa voix et elle aimerait avoir plus de circonscriptions réservées. J’ose espérer que la raison l’emportera pour aboutir à un accord national et qu’il y ait un peu plus de circonscriptions attribuées aux centristes. Vous avez soutenu Alain Juppé aux primaires de la droite et du centre. Finalement, c’est François Fillon qui a gagné. Est-il votre candidat ?
Les choses ont été clairement définies : François Fillon est le candidat de la droite et du centre. Mais il est évident, ça ne nous empêchera à l’UDI de monter un groupe parlementaire de centristes qui pourra peser. Ce qui ne nous empêchera pas non plus d’être loyaux. Je rappelle que nous avons gagné un nombre important de municipalités grâce à l’union, que nous avons gagné les cantonales et les régionales grâce à l’union… Il est bien évident que pour remporter la présidentielle puis les législatives, il faut l’union. Avez-vous choisi votre suppléant ?
Je suis quelqu’un qui travaille en collectif. Je consulte, écoute et analyse. J’ai le temps et je ne l’ai pas encore choisi. Je pense qu’il faut un équilibre entre les territoires qui composent la circonscription, J’aimerai que ce soit quelqu’un du pays de Bray. Vous vous lancez sur un territoire où le Front national a fait de bons résultats aux dernières élections. Comment pouvez-vous ramener leurs électeurs vers votre candidature ?
Le Front national est un danger potentiel sur tous les territoires. Personnellement, je l’ai vécu au 1er tour des cantonales où les candidats FN avaient une très légère avance en nombre de voix. On verra ce que va donner l’élection présidentielle, c’est un moteur pour les législatives, ce sera déterminant.
C’est à nous, les élus de terrain, de faire de la pédagogie mais j’ai le sentiment qu’elle a du mal à faire son oeuvre. Le Front national surfe sur la misère des gens et il leur vend du rêve. On ne voit jamais personne du FN sur le terrain, ce sont des gens qui n’ont jamais rien fait, jamais rien prouvé, des inconnus. Moi qui suis démocrate dans l’âme, je trouve ça dangereux pour la démocratie. Quels seront vos dossiers prioritaires ?
Une élection ne se prépare pas seul. Un groupe de travail va être constitué pour travailler sur les problématiques de chaque territoire de la circonscription : Dieppe, la vallée de la Bresle et le pays de Bray. Il y a des sujets importants comme ceux liés à la santé, la préservation de l’hôpital de Dieppe, la lutte contre la désertification des professions médicales en milieu rural, le handicap… Il va falloir se battre pour faire évoluer le dossier des éoliennes offshore qui, aujourd’hui, n’est pas abouti. La pêche, l’industrie et l’agriculture sont des secteurs en souffrance et sous tout cela, il y a la question de l’emploi.
Un suppléant brayon Le FN, « un danger » Et le nucléaire ?
Etes-vous favorable à l’implantation d’un nouveau réacteur nucléaire à la centrale de Penly ?
C’est une utopie de penser qu’on peut se passer du nucléaire ! La loi de transition énergétique prévoit de baisser notre production nucléaire à 50 %, rien qu’à travers ça, il va bien falloir qu’il y ait des décisions environnementales qui soient prises. Que fait-on ? Que ferme-t-on ?
A Paluel, un grand carénage a débuté, et celui de Penly ne va plus tarder à démarrer. Qui dit grand carénage, dit poursuite d’exploitation.
La question de fond est plutôt : a-t-on réellement besoin d’un nouveau réacteur nucléaire sachant qu’il faut descendre la production nucléaire à 50 % et qu’il faudra fermer certaines centrales. On ne peut pas voir ça par le petit bout de la lorgnette.