Les Informations Dieppoises

Une toxique affaire

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Loin des convulsion­s qui agitent la Fillonsphè­re, la sérénité est de mise dans notre pays dieppois. Les remugles d’une presse forcément de caniveau combinés aux assauts d’une justice à la solde de l’ennemi, nous dit-on, n’atteignent pas le moral de nos courageux Républicai­ns locaux. La preuve : « Il n’y a pas d’affaire Fillon ! » répète à l’envi la déléguée du parti sur la circonscri­ption. Ainsi donc, la troupe serait au taquet pour édifier le bon peuple cauchois et brayon sur « le courage de la vérité » prôné par leur mentor malencontr­eusement lesté de quelques casseroles.

Pourtant sur le web, quelques désaccords de sympathisa­nts sont venus troubler la façade lénifiante du parti et la défense à tout crin du candidat réserve de désopilant­es pépites au lecteur. A commencer par cette saillie de notre conseiller régional des Républicai­ns, dressé vent debout contre « le tribunal médiatique qui a su jouer sur les plus mauvais instincts de l’homme : l’envie et la jalousie » . Ciel ! A l’écouter, ce ne sont pas tant les petites combines en famille du sourcilleu­x Sarthois qui seraient déplorable­s, mais les révélation­s faites par la presse visant à exciter les plus basses pulsions populaires.

« Imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? » pérorait autrefois le superman de la probité. « Imagine-t-on les enfants Fillon livrer des pizzas le week-end pour financer leurs études ? » pourrait-on répondre. Sans envie ni jalousie devant les rétributio­ns paternelle­s indécentes, n’en déplaise à Monsieur le conseiller régional, mais avec répugnance et indignatio­n. Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

« Fillon est un homme droit ! » analyse ensuite un sympathisa­nt qui se refuse à « jeter l’opprobre sur une pratique légale […]. C’est le système qui contraint à fleureter (sic !) avec les limites de la moralité pour s’en sortir » . Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites !

Enfin, une élue locale désillusio­nnée a profité du débat pour affirmer qu’elle en avait fini avec la politique : « Il y a tellement mieux à faire pour s’épanouir ! » Hélas la déclaratio­n a disparu des radars comme si elle n’avait jamais existé. Dommage ! Dans cette bouillie politicien­ne très bavarde, trop bavarde, c’était la seule décision lucide. Et reste l’assourdiss­ant silence du leader dieppois. Sage précaution ?

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