« Fou qui fait le délicat… »

« Le billet d’Eléonore du 7 février dernier m’a laissée perplexe. D’abord, la charge contre Marie Le Vern me semble peu fondée : autant on peut critiquer son choix d’avoir soutenu Manuel Valls, autant son soutien, après la Primaire, au candidat vainqueur est conforme au respect du contrat de toute Primaire. Si elle ne l’avait pas fait, on l’aurait justement accusée de trahison, voire de bouderie infantile.

De plus, si on se contente du « tous pourris », on donne raison aux électeurs tentés par « ceux qu’on n’a pas encore essayés » : les populistes de droite ou de gauche, amis de dictateurs, profiteurs et tricheurs dans les instances européennes tout en réclamant d’en sortir. Favoriser le chaos pour hâter les lendemains qui chantent ? ! A coups d’abstentions et de votes blancs ou nuls, on donne les clés de la Maison au gang Le Pen. Comme dit Aragon : Quand les blés sont sous la grêle/Fou qui fait le délicat/Fou qui songe à ses querelles/Au coeur du commun combat.

Au lieu de « faire les délicats » , les résignés, utilisons nos « armes de construction massive » :

- notre Carte Bleue nous permet de consommer moins mais mieux en refusant le gaspillage et les attrape-couillons publicitaires, de confier nos sous à une banque « propre » (le Crédit Coopératif, par exemple), à quitter EDF pour Enercoop ;

- notre souris d’ordinateur nous permet de harceler le per- sonnel politique (qu’on paie !) pour les forcer à voter et faire appliquer des lois protégeant notre santé, notre environnement, notre « vivre ensemble » ;

- on peut soutenir la presse indépendante et les ONG qui nous alertent sur les scandales sanitaires, écologiques, économiques, énergétiques et financiers en adhérant, en manifes- tant à leurs côtés.

Aider à construire ce rapport de force citoyen donne la pêche, le goût de la « Vraie » politique et encourage les élus intègres à exclure leurs collègues « ripoux » et à faire de la lutte contre la corruption une priorité. »