Le détenu insulte et crache au visage d’un gendarme
C’est sous escorte qu’un homme âgé de 35 ans a été présenté au tribunal correctionnel de Dieppe, mardi 14 février. Dans le box des prévenus, il doit répondre pour des faits d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. Les faits ont eu lieu le 11 décembre 2015 dans l’enceinte même du palais de justice. Il a insulté et craché au visage d’un sous-officier de la Gendarmerie nationale.
« Les faits se sont produits pendant un déferrement où vous étiez très énervé, lui rappelle la présidente du tribunal. Pendant l’audition, vous avez admis avoir insulté l’adjudant-chef mais vous ne reconnaissez pas lui avoir craché au visage » .
« Je l’ai insulté de gros porc »
Interrogé sur les faits, le prévenu ne mâche pas ses mots pour raconter sa version : « Quand je suis arrivé devant la geôle, il y avait plein de pisse partout, ça puait. Je lui ai dit que je ne rentrerai pas là-dedans. Il m’a pris de force et jeté dedans » .
Ce jour- là, l’homme se montre virulent dans la geôle et donne de grand coup dans la porte. Un raffut qui a amené deux magistrates à venir voir ce qu’il se passait. C’est quand le gendarme a ouvert la petite trappe sur la porte de la geôle que le prévenu lui a craché à la figure.
« Vous étiez déjà bien énervé avant même votre arrivée au palais de justice » lui fait remarquer la juge. « J’étais depuis trois jours en garde à vue, répond- il. Quand on est arrivé ici, j’avais les mains attachées derrière le dos, il m’a jeté dans la geôle pleine d’urine. Ça, ça ne passe pas ! Je l’ai insulté de gros porc ».
Un casier judiciaire bien chargé
A la barre, le sous-officier de la gendarmerie livre sa version : « Je l’ai contraint de rentrer dans la geôle, je ne l’ai pas jeté, nuance-t-il. Et il n’y avait pas d’urine qui coulait à l’intérieur » . Il réclame 1 500 € de dommages et intérêts.
Ce père de deux enfants est en détention au Havre jusqu’en octobre prochain. Son casier judiciaire présente déjà une quinzaine de mentions pour des faits de vols, d’alcoolisme au volant, de dégradations, d’usage de stupéfiants, de violences en réunion, d’agressions sonores, d’usage d’arme, etc.
« J’ai été condamné une quinzaine de fois mais jamais pour outrage, fait-il observer au tribunal. Ici, je suis traité comme un chien. Là encore, à l’instant, ça pue la pisse dans vos geôles et vous insistez en disant que ce n’est pas vrai » .
La procureure de la République, a requis une peine d’emprisonnement de quatre mois à l’encontre du prévenu. Le tribunal a été plus clément dans sa décision : l’homme a été condamné à deux mois de prison ferme et à verser 300 € de dommages et intérêts au gendarme.
Sa sortie est donc repoussée à la toute fin de l’année 2017. En attendant, il va continuer à travailler en prison où il mitonne des plats pour ses codétenus.