Bientôt des caméras dans les lycées
Le président de Région, Hervé Morin, a annoncé aider les lycées qui voulaient installer des caméras de surveillance. Pour le moment, deux lycées dieppois sont concernés par cette demande. Il s’agit de l’Emulation dieppoise et du lycée Pablo-Neruda.
Au début du mois de février, 45 lycées normands avaient fait une demande pour s’équiper de caméras de vidéosurveillance. « Douze conseils d’administration des lycées ont d’ores et déjà voté pour leur installation aux abords des établissements », souligne la Région Normandie.
A Dieppe, deux lycées sont concernés : l’Emulation dieppoise et le lycée Pablo-Neruda. « Les travaux d’installation et de sécurisation des abords des lycées pourraient représenter pour la Région un coût de 10 millions d’euros, en fonction des réponses des établissements, précise Hervé Morin. Les services de la Région centralisent actuellement toutes les demandes ».
Des accès directs
Depuis les attentats et le contexte de menace terroriste, la Région Normandie a proposé aux maires et aux conseils d’administration des lycées d’installer des systèmes de vidéoprotection aux abords des établissements afin de les sécuriser plus encore.
Sur la période 2015-2016, la Région a par ailleurs réalisé 768 000 € de travaux dans les 25 établissements d’enseignement secondaire, essentiellement pour sécuriser les accès aux établis- sements et garantir des conditions optimales de sécurité aux personnes qui les fréquentent. D’autres travaux d’un montant de 317 000 € vont être poursuivis, soit en tout plus d’un million d’euros.
A Dieppe, l’Emulation dieppoise a fait une demande. « La décision a été prise lors d’une commission, souligne le proviseur Gérard Quennesson. Les caméras seront installées à l’entrée et dans la rue de Stalingrad. Une négociation est en cours avec la Ville de Dieppe. Pour nous, ces installations sont vraiment nécessaires car nous n’avons pas de grille à l’entrée du lycée et que l’accès se fait directement depuis la rue » .
Il est donc plus difficile de contrôler les allées et venues des élèves ou de personnes extérieures. Avec le plan Vigipirate, la sécurité est renforcée. « Par exemple, une seule entrée est ouverte et tout le monde passe par là, reprend le proviseur. Nous tenons aussi un registre » .
Le lycée Ango, lui, ne souhaite pas voir un tel dispositif installé. « Ça ne fait pas partie de nos projets, explique Dominique Procureur, le proviseur. Nous sommes toujours en vigilance et le personnel d’accueil enre- gistre les entrées et les sorties. Tous les visiteurs doivent passer devant la loge ». Le lycée Ango compte 1 560 élèves.
Une pétition circule
Le lycée du Golf n’a pas encore été sollicité par les services de la Région. « Je ne peux pas me prononcer sur le sujet, remarque Laurence Houllemare. Les visiteurs sont badgés. Il n’y a pas de levée du plan Vigipirate, alors nous faisons avec nos petits moyens » . Et si le lycée est contacté, ce sera au conseil d’administration de prendre la décision.
En attendant, une pétition a été créée par des lycéens « qui dénoncent fermement ce projet sécuritaire et le coût que celui-ci engendrerait, indiquent-ils. L’utilisation de dispositifs de vidéosurveillance dans les lycées constitue une réelle atteinte à la vie privée des lycéens : les établissements scolaires sont avant tout des lieux de vie où les caméras n’ont pas leur place ! En effet, ce sont 10 millions d’euros de perdus à l’heure où de nombreux établissements scolaires sont vétustes et nécessitent des travaux de rénovation, où certains lycées ne sont pas accessibles dans de bonnes conditions aux personnes à mobilité réduite, où le matériel informatique mis à disposition des élèves et des professeurs est souvent défaillant » .
Cette réaction est portée par L’Union nationale lycéenne en Normandie avec le soutien de Sud Education en Normandie, de la CGT Education en Normandie, de la FSU en Normandie et de SL Caen Solidaires Etudiant-e-s.