Le cauchemar de l’immeuble Thuringe
Des locataires de l’immeuble Thuringe n’en pouvaient de ce voisin un peu trop agité. Il a été condamné pour avoir commis des dégradations sur les biens de sa voisine.
En début d’année, notre journal évoquait la situation de quelques locataires de l’immeuble Thuringe à Neuville-lèsDieppe qui n’en pouvaient plus de leurs voisins bruyants, alcooliques, agressifs, sales… Mardi dernier, l’un des résidents a été présenté au tribunal correctionnel de Dieppe où il devait répondre d’actes de dégradations.
Ce père de famille âgé de 44 ans purge actuellement une peine d’emprisonnement pour d’autres faits. « Depuis 1995, votre casier judiciaire n’est pas glorieux, vous avez toujours été condamné pour les mêmes faits : violences, dégradations, menaces, constate la présidente du tribunal. Votre place n’est-elle pas ailleurs qu’en prison ? N’est-elle pas auprès de votre femme et de vos enfants. Pourquoi agissezvous de la sorte ? »
Selon lui et son avocate, c’est une déchéance due à l’alcool, depuis qu’il a 20 ans, qui l’amène à souvent déraper. Là, il lui est reproché des troubles de voisinages. Dans la nuit du mer- credi 4 au jeudi 5 janvier dernier, la voiture de sa voisine de palier a été dégradée : la vitre avant gauche, les deux vitres latérales à l’arrière et la lunette arrière ont été brisées, des traces de brûlure sont également constatées sur les sièges.
Cette même nuit, des personnes sont venues uriner sur la porte d’entrée de son appartement et l’ont importunée avec la sonnette. La victime, une jeune retraitée, a porté plainte.
L’enquête de police a rapidement démontré que l’auteur était son voisin. Dans le box, le prévenu reconnaît ces faits au cours de l’audience et présente ses excuses à sa voisine.
« Maintenant, c’est plus calme »
« Maintenant, depuis qu’il n’est plus là, c’est un peu plus calme, raconte la victime. Quand il est alcoolisé, il tape dans ma porte, il m’insulte et me dit qu’il va casser ma voiture. J’ai déposé plusieurs fois des mains courantes et les policiers sont souvent venus, ça n’arrête pas » . A la barre, la victime raconte que le bailleur social lui a proposé un autre appartement, ailleurs, « mais mon dossier est toujours refusé par la commission d’attribution ; j’ai une trop petite retraite » .
La procureure de la République requiert une contrainte pénale, il s’agit d’un contrôle et d’un suivi renforcé. Elle pense également que le prévenu doit s’éloigner de la ville aux quatre ports ; elle requiert donc une interdiction d’y paraître pendant quatre ans.
Finalement, le tribunal correctionnel a partiellement suivi les réquisitions de la procureure de la République. Le prévenu est condamné à une contrainte pénale pendant trois ans. « En cas d’inexécution, c’est quatre ans d’emprisonnement » a précisé la présidente du tribunal.
Le prévenu prévient : « Je quitte la ville de Dieppe car c’est de la… Dès qu’il y aura quelque chose, c’est moi qui vais prendre ! » Il a dix jours pour faire appel.