Un tremplin pour trouver un emploi

Le dispositif avait d’abord été expérimenté dans dix départements. Face à son succès, il vient d’être étendu à toute la France. Le contrat Garantie jeunes permet aux 16-25 ans de bénéficier d’aides pour trouver un emploi. Rencontre avec Romuald Batel.

« Cela a été un véritable tremplin pour moi. Sans ce dispositif, je ne sais pas si j’aurais pu parcourir tout ce chemin » . Romuald Batel, 25 ans, a retrouvé le sourire. Après plusieurs années de galère, ce jeune Dieppois suit depuis le début de l’année scolaire une formation en alternance au lycée JehanAngo.

En première année, il prépare son BTS Muc, Management des unités commerciales. « Je suis une semaine en cours, une semaine en entreprise, dans une enseigne d’ameublement » explique-t-il.

Cette formation, il l’a décrochée après avoir intégré en décembre 2015 le dispositif Garantie jeunes. « Je suis sorti de l’école à 18 ans avec un bac électrotechnique en poche, mais je n’arrivais pas à trouver un emploi » .

A cette époque, Romuald Batel rencontre « des problèmes d’ordre personnel qui m’empêchaient d’avancer » dit-il. Et lorsqu’il arrivait néanmoins à décrocher quelques entretiens, il les ratait tous : « Trop timide » dit-il. En y ajoutant qu’il avait choisi l’électrotechnique « par défaut » , il a cumulé tous les handicaps qui l’ont empêché de trouver un travail. Persévérant, le jeune homme n’a cependant jamais voulu baisser les bras. Il se rend à Pôle emploi où il bénéficie de l’IEJ, un dispositif européen pour l’emploi des jeunes. « Pendant deux mois et demi, j’ai bénéficié d’une conseillère attitrée pour une recherche intensive d’emploi » expliquet- il. Un dispositif intéressant, « mais je n’avais aucune rentrée d’argent » précise le jeune homme.

C’est par le biais de l’IEJ qu’il entend parler du dispositif Garantie jeunes qu’il finit donc par intégrer en décembre 2015. Un dispositif sous la tutelle de la mission locale. Pendant un mois, Romuald Batel participe ainsi à différents ateliers sur les thèmes de l’emploi avec la rédaction de CV et de lettres de motivation, mais pas que. « On nous apprend aussi à gérer notre budget, à rechercher un appartement, bref à devenir autonome » raconte-t-il.

Par ailleurs, l’une des conditions pour intégrer le dispositif (lire ci-dessous), c’est de trouver des stages en entreprise. Armé de sa bonne volonté, Romuald Batel démarche donc les sociétés dieppoises. Les commerces en particulier, car c’est ce qui l’intéresse. Il décroche un pre- mier stage de deux semaines chez Tati au Val Druel où il met les produits en rayon, aménage les têtes de gondoles pour les fêtes de Pâque.

Son deuxième stage, il le fait chez Lider Price à Janval. « Mais c’était davantage un travail de manutention, ça m’intéressait moins » confie-t-il. Pour son troisième stage, il frappe à la porte d’une grande enseigne de l’ameublement. Car malgré sa timidité, Romuald Batel ne souhaite pas travailler dans l’ombre, « je voulais être en contact direct avec les clients » confiet-il.

Trop timide pour décrocher un emploi Une aide de 461 € par mois

C’est à l’issue de ce stage que, quelque temps plus tard, la direction du magasin le contacte pour un remplacement d’été en CDD. Et lui suggère par la suite de passer son BTS Muc en alternance. Aujourd’hui, le jeune Dieppois se dit très heureux d’avoir trouvé sa voie : « La vente me correspond bien. J’ai réussi à dépasser ma timidité et j’aime conseiller les clients, analyser leurs besoins » dit-il. Il veut même aller plus : « J’aimerais avoir la gestion d’un stock ou d’une équipe » .

Si les portes des entreprises lui ont été ouvertes avec autant de facilité, c’est parce que les stages ne coûtent rien aux patrons : c’est l’Etat par le biais du dispositif Garantie jeunes qui verse une aide de 461 € par mois aux bénéficiaires. Pour les jeunes comme Romuald Batel qui n’ont aucune expérience professionnelle ou qui quittent l’école prématurément sans aucun diplôme, « c’est une bonne façon de mettre le pied à l’étrier. En tout cas pour moi, ça a été salvateur » sourit-il.