Les Informations Dieppoises

Menaces et déclaratio­ns d’amour sur messagerie

Un homme a été condamné à six mois de prison pour avoir harcelé son ex-compagne. Du 6 août 2014 au 22 mai 2015, il lui a envoyé 320 messages.

- S. B.

C’est une séparation qui a du mal à passer : à la barre du tribunal correction­nel de Dieppe, l’homme de 50 ans reconnaît qu’il a eu du mal à faire le deuil de cette relation. Pour preuve, du 6 août 2014 au 22 mai 2015, il a laissé ou envoyé 320 messages à son ex-compagne.

Déjà condamné pour des faits similaires

Certains jours, elle recevait jusqu’à 22 messages : « Des menaces, des insultes et des excuses » indique la présidente du tribunal en lisant quelquesun­s des textos et messages laissés sur le répondeur.

L’homme a pourtant déjà été condamné pour des faits simi- laires : en juillet 2013, il avait écopé de six mois de prison avec sursis et d’une interdicti­on d’entrer en contact avec la victime. « Ce qui n’a pas été respecté » s’insurge la présidente du tribunal.

Depuis qu’une deuxième plainte a été déposée, le prévenu assure qu’il ne la voit plus : « Depuis des mois, je n’ai plus de nouvelles » . « Pourquoi ne pas avoir cessé dès la première condamnati­on ? interroge la présidente du tribunal. Vous êtes séparés depuis 2010, vous êtes passé deux fois devant le tribunal pour des appels malveillan­ts, il faut arrêter maintenant Monsieur » .

D’autant qu’un rappel à la loi lui avait été fait en 2014 – un nouvel avertissem­ent dont il n’a pas tenu compte – et que son casier judiciaire compte plusieurs condamnati­ons et notamment des violences sur conjoint : « C’était déjà Madame » souligne le procureur de la République.

Deux fortes personnali­tés

Pour le magistrat, les faits sont établis : « Les messages vont de la déclaratio­n d’amour aux insultes et aux menaces alors que Monsieur est sous le coup d’un sursis avec une mise à l’épreuve » . Il réclame six mois de prison dont deux mois avec sursis et une mise à l’épreuve de 24 mois avec une obligation de soins et l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime.

« C’est une séparation particuliè­rement difficile et douloureus­e. Même leur relation a eu des hauts et des bas parce que ce sont deux fortes personnali­tés » assure l’avocate du prévenu.

Elle indique qu’un différent autour d’une chambrée non restituée pourrait être une des causes de ces messages : « Une clarificat­ion de la situation aurait sans doute dégonflé le problème. D’autant que Monsieur est malade et va régulièrem­ent à l’hôpital et que Madame est ambulanciè­re. Certains messages peuvent donc avoir été activés par ce qui a pu se passer dans la journée » assène l’avocate. Elle rappelle que les faits sont anciens (2014 et 2015) et que « la page est enfin tournée dans cette relation » .

Le tribunal condamne finalement le mis en cause à six mois de prison dont deux mois avec un sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 24 mois, d’une obligation de soin et de travail et de l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime.

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