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La pollution, c’est bidon

Il aura fallu à peine une heure et demie aux scouts d’Yvetot et aux élus pour remplir de déchets une vingtaine de gros sacs-poubelle, sur la plage de Veules-les-Roses, samedi 18 mars dans l’après-midi.

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Ça souffle fort ce samedi 18 mars sur la plage de Veulesles- Roses. La mer soulevée, poussée par le vent, ne perd pas le nord. Quelques élus et le maire sont déjà sur place, côté pêcheurs sur le front de mer, et commencent à nettoyer le pied des falaises où des déchets, trop nombreux, se sont accumulés. Une opération, explique le maire, qui se répète deux fois par an, à Pâques et au mois de juin en général. Mais cette fois, ils n’ont pas pu attendre, le ménage s’imposait.

Cap nature

Ils sont rejoints par les scouts d’Yvetot. Romain Fleury, le chef d’unité, raconte que le nettoyage de la plage relève d’un « Cap » pour les scouts de 14 à 17 ans présents. Ce « Cap » désigne un moment important pour les Pionniers et les Caravelles puisqu’il s’agit pour eux de mettre en oeuvre un projet en toute autonomie. Ils auront donc par eux-mêmes organisé ce week-end, y compris le campement, sous la tente, chez un agriculteu­r à l’entrée du village.

Quand on demande naïvement à Laïla ce qu’elle pense de l’amas d’ordures à ses pieds, celle-ci répond naturellem­ent : « On ne devrait pas avoir à faire ça ! Jeter les déchets dans des poubelles devrait être naturel. » Puis elle précise sa mission en tant que Caravelle : « Respecter la nature. On aide un peu à sauver la planète. » Sa camarade Joséphine, peut-être inspirée par la mer, reconnaît que ce n’est pas grand-chose : « Mais si chacun faisait sa petite goutte », ditelle humblement…

Jean-Claude Maréchal, président de la Fédération française de pêche en mer à Saint-Valeryen-Caux et conseiller municipal à Veules- les- Roses, lui- même marin- pêcheur, estime qu’un trop grand nombre de déchets vient de la mer. Et selon lui, ce sont davantage les chalutiers au large que les côtiers qui sont responsabl­es. « Mais les déchets viennent également de la Seine, de tous les cours d’eaux, rivières et fleuves ainsi que des comporteme­nts sur terre qui participen­t de la pollution des plages et des mers », ajoute le maire.

Des bidons, des bidons

Lorsque Jean-Claude Maréchal découvre une bouée, en l’occurrence un bidon attaché à une corde, que des marins ont utilisé comme repère, il précise immédiatem­ent que cette pratique est devenue interdite. Ainsi devrait-on trouver un peu moins de bidons sur les plages. Restent les bidons d’essence qu’on jette à la mer quand on a fait le plein. Pas mal de négligence en somme. Difficile de prendre soin de l’environnem­ent. Jean-Claude Maréchal, réaffirman­t que la mer est son domaine, évoque une échelle de la biodégrada­bilité parue dans l’Annuaire des marées de Saint-Valery-en-Caux, « ce qui devrait sensibilis­er population et pêcheurs », espère-t-il.

Les chiffres sont énormes, l’espérance de vie d’une bouteille en plastique, par exemple, atteint 400 ans. En pleine ironie du progrès technologi­que puisque les produits humains mettent la nature en péril. Certes, les déchets font tache sur la côte d’Albâtre, mais ils ne sont que la partie visible de l’iceberg, infime au regard de ceux qui continuent de voyager dans les mers et les océans du globe, et qui perturbent les écosystème­s.

Selon des prélèvemen­ts effectués par Greenpeace, certaines zones de l’océan Pacifique contiendra­ient davantage de plastique que de plancton. Comme dit Laïla, on ne devrait pas avoir à faire ça.

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Les scouts et les élus rassemblés au pied de la falaise n’ont trouvé aucun trésor.

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