Les réactions politiques
Sébastien Jumel (PCF), maire de Dieppe. « Cette démission était inéluctable. Maintenant, nous allons mettre toutes nos forces pour construire dans le respect des maires et de leur commune. Il nous faut établir un pacte de gouvernance qui respecte le choix des électeurs en 2014 » . Il ajoute : « Il nous faut développer des services mutualisés pour mettre en commun ce que chaque commune a de meilleur. Il faut désormais concrétiser les échanges pour que l’Agglo entre de nouveau dans le réel et le concret pour les habitants ». Et de conclure : « J’ai dit que je ne demanderai rien pour moi-même. Ce qui importe désormais, c’est de construire un exécutif qui porte le projet et qui prenne en compte Dieppe et ses habitants » . Jean Bazin (LR), vice-président. « Je salue la patience et le travail de Jean-Jacques Brument. Il a toujours tenté le dialogue mais ça n’a jamais abouti. L’Agglo est un établissement public de coopération intercommunale et cela suppose que le maire de la villecentre soit dans l’exécutif mais il a toujours refusé […] Sébastien Jumel a préféré importer le clivage politique de la Ville à l’Agglo » . Jean Bazin attend maintenant des mesures de mutualisation et de transfert de compétences, la condition sine qua non pour avoir un budget en équilibre. Bernard Brébion (divers gauche). « Je m’attendais à cette démission, c’est la seule solution pour que Dieppe-Ma- ritime puisse changer la gouvernance et partir sur de nouvelles bases » . Il salue lui aussi « le courage » de JeanJacques Brument : « Il n’a pas démérité, il a énormément travaillé et affronté Sébastien Jumel avec beaucoup de volonté » . Bernard Brébion estime que le maire de Dieppe porte une lourde responsabilité dans la situation dans laquelle se trouve l’Agglo. « Maintenant, il faut faire en sorte que toutes les communes soient bien représentées et il faut que toutes les sensibilités politiques soient également représentées au bureau » , dit-il. André Gautier (LR), vice-président. Il se dit « déçu » : « Quelques membres du conseil devront s’expliquer sur les raisons de faire exploser la majorité. Et je ne suis pas sûr de l’aspect démocratique des choses. L’Agglo n’est pas un club des maires, ce sont des gens qui ont été élus directement dans un conseil municipal, rappelle-t-il. l’Agglo a été efficace et utile. Contrairement à ce que l’on dit, l’Agglo n’est pas en panne. Nous sommes une petite agglo à cause du maire de Dieppe. Il n’y a pas assez de transferts et de mutualisations » . Christophe Louchel, maire d’Ancourt. « J’espère que le bon sens va revenir et que la majorité municipale de Dieppe puisse siéger dans la gouvernance pour apporter les mutualisations et transferts de compétences néces- saires, dit-il. En 2014, j’avais pris une position forte en votant pour la candidature de Sébastien Jumel car j’estimais logique que la ville-centre soit à la gouvernance. Patrick Boulier m’avait dit que je faisais une erreur. Finalement, l’histoire m’a donné raison » . L’élu ancourtais qui se présente comme apolitique espère qu’un contrat d’Agglo va être élaboré pour que des projets comme celui de la réhabilitation du front de mer de Dieppe, l’implication de Dieppe-Maritime dans le Transmanche, la construction d’une piscine… soient concrétisés. Patrick Boulier, maire de Varengeville et ancien président de l’Agglo. Cette crise « est un échec personnel mais surtout collectif car nous n’avons pas su gérer l’Agglo pendant trois ans » . Lors de l’élection du président le 15 avril 2014, il faisait partie de ceux qui ne voulaient pas que « la Ville de Dieppe prenne la présidence de l’Agglo » et « certaines communes ne voulaient plus de moi comme président » explique-t-il, d’où son ralliement à la candidature de Jean-Jacques Brument. S’il prend aujourd’hui sa part de responsabilité dans cet échec, il précise toutefois qu’il continue de penser que « les conditions ne sont pas réunies pour que la Ville de Dieppe prenne la présidence » .