Les Informations Dieppoises

Trois mois de prison pour violences sur sa compagne

- M. DS.

Que s’est-il réellement passé ce 21 juin 2016 au soir dans cette maison de Saint-Denis-surScie ? Les violences ont-elles été volontaire­s ou étaient-elles un réflexe de légitime défense ? Ce mardi 28 mars au tribunal correction­nel, c’est la parole de l’un contre celle de l’autre. Ce couple est en pleine séparation mais il doit cohabiter en attendant que la maison soit vendue. Une cohabitati­on difficile, tendue. L’homme dort au rez-de-chaussée sur le canapé. La femme à l’étage dans l’exchambre conjugale.

Ce soir-là, elle dit être descendue et alors qu’elle se trouvait au pied de l’escalier, le prévenu l’aurait poussée, sans raison. Sauf qu’à cet endroit se trouve une petite marche qui l’a déséquilib­rée : « Je suis tombée à la renverse. Ma tête était en sang. J’ai eu très peur et je me suis évanouie sans qu’il s’inquiète de mon état » raconte-t-elle.

« C’était un réflexe »

Si le prévenu ne conteste pas avoir poussé sa compagne, il assure en revanche que ce geste était de la légitime défense : « Elle est descendue pour voir si j’étais au téléphone et écouter la conversati­on. Elle a pris une de mes chaussures de chantier coquées et m’a donné un coup. Elle allait m’en donner un autre, je l’ai poussée pour protéger mon visage, je ne voulais pas la violenter, c’était un réflexe » .

Une version qui ne convainc pas la procureure. Car l’homme a déjà été condamné pour des faits de violence un an plus tôt. « Il ne se remet jamais en cause et a la mauvaise habitude de contester ce qui lui est reproché » remarque-t-elle. Elle réclame six mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 24 mois, d’une obligation de soins et de travail, d’un stage de sensibilis­ation aux violences conjugales et d’une amende de 1 500 €.

Mais pour la défense, la victime a sa part de responsabi­lité : « La tension existe des deux côtés » insiste-t-elle soulignant au passage que dans ce dossier, « vous n’avez que le seul témoignage de la victime. C’est sa parole contre celle de mon client » .

Les réquisitio­ns du procureur ont été suivies en partie mais la peine d’emprisonne­ment a été revue à trois mois de prison avec sursis. L’homme devra par ailleurs verser à son ex-compagne 750 € au titre des dommages et intérêts et prendre en charge ses frais de justice à hauteur de 350 €.

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