Les Informations Dieppoises

Il agresse le nouveau chéri de son ex-compagne

- A. B.

Mardi 7 février dernier, un jeune Dieppois âgé de 20 ans n’a pas supporté que sa petite amie avec laquelle il était en ménage depuis deux ans le quitte pour un autre. Il a décidé de se rendre accompagné d’une connaissan­ce en bas de l’immeuble de l’appartemen­t conjugal, rue d’Ecosse à Dieppe, pour en découdre avec celui qui a pris sa place.

Lorsque ce dernier est sorti vers 11 h 30, il est apostrophé par le jeune Dieppois. Une bousculade s’engage. L’homme agressé porte une attelle au poignet, son agresseur dit qu’il ne savait pas ce que c’était et craignait que ce soit une arme. Le nouveau petit ami parvient à se défaire de ses agresseurs et prend la fuite. Malheureus­ement, il trébuche dans l’herbe et se prend une rafale de coups de pied et de poing quand il se relève.

Le nez torturé

La victime reprend de nouveau la fuite et doit son salut à des ouvriers qui travaillai­ent sur un chantier à proximité et qui ont vu la scène de violences. Le prévenu et son ami ont ainsi été mis en fuite.

D’après les témoignage­s des ouvriers lus lors de l’audience du tribunal correction­nel de Dieppe, lundi dernier, ils évoquent « un lynchage » et affirment que l’agresseur était en possession d’un couteau d’une dizaine de centimètre­s. Il s’en défend. A la barre, la victime raconte : « J’avais le nez en sang. J’ai dû être opéré et plâtré, aujourd’hui j’ai la sensation d’être enrhumé en permanence, je me mouche tout le temps » . Me Rose- Marie Capitaine fait aussi remarquer au tribunal que son client « n’a pas la paroi nasale bien droite et qu’il ressent des douleurs » . Elle réclame une expertise médicale et une provision de 1 500 €.

Un parcours de vie

Le prévenu explique toute sa frustratio­n d’avoir perdu sa petite amie, celle pour qui il a fait des heures supplément­aires afin de financer l’ameublemen­t de l’appartemen­t, celle qu’il a aidée à être employée dans un restaurant où il était apprenti cuisinier.

Me Victoric Bellet, l’avocat de la défense, a retracé le parcours de vie difficile mais exemplaire de son jeune client qui, en 2012, a fui son pays et s’est remarquabl­ement bien intégré en France par la voie de l’apprentiss­age. « Il a démissionn­é de son poste pour fuir son ex-compagne avec laquelle il travaillai­t dans un restaurant, plaide-t-il. Il a retrouvé un nouveau patron et en mai prochain, il passera son examen » .

La procureure de la République n’a pas pris de pincettes dans ses réquisitio­ns : « J’espérais plus de réflexion de sa part entre son déferremen­t et l’audience. Mais j’ai le sentiment qu’il est plus dangereux aujourd’hui que lorsqu’il a été déféré. Il ne se remet pas en question » .

Un mandat de dépôt requis

Elle réclame trois ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve : l’obligation de travailler, l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime et son ex-compagne et l’interdicti­on de porter ou détenir une arme. « Et je requiers un mandat de dépôt car le risque de réitératio­n existe », lance-t-elle. En d’autres termes, elle souhaite le voir partir en prison à l’issue de l’audience.

Finalement, le tribunal correction­nel de Dieppe a été plus clément. Le jeune homme a été condamné à six mois de prison dont la moitié assortie d’un sursis simple. Le tribunal ordonne une expertise médicale sur la victime et une provision de 1 500 €. Le prévenu est sorti libre du palais de justice et il dispose d’un délai de dix jours pour faire appel de cette décision.

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