Un Canadien va faire danser 19-AOÛT- 42. le front de mer
Simon Ampleman, un danseur canadien, va faire appel à une trentaine de jeunes Dieppois pour réaliser une chorégraphie sur le front de mer, à l’occasion de la 75e commémoration du raid du 19 août 1942. Un moyen d’allier travail de mémoire et d’équipe.
« De Dieppe, j’en avais l’image de ce que je voyais dans les livres d’Histoire, souligne Simon Ampleman, un danseur professionnel canadien qui va imaginer une chorégraphie à l’occasion des commémorations du 19-Août-1942. La plage de galets, je ne m’y attendais pas du tout ! » . Les morts, le coquelicot, les gens qui se noient, sautent des bateaux… Autant d’éléments qui ont créé l’imaginaire du jeune homme, âgé de 35 ans.
« Pour moi, c’est une chance de voir cette plage, ajoute-t-il. En venant ici pour la première fois, j’ai eu l’impression qu’il manquait quelque chose… Je n’avais pas d’attente particulière. C’est une porte ouverte à la rencontre. Je suis honoré de pouvoir mettre en place une relation de partage avec les jeunes Dieppois » .
L’artiste a été contacté par le service culture de la mairie de Dieppe. « Nous voulons créer un projet original qui pose toute la question de la transmission de la mémoire », souligne la direction du cabinet de Sébastien Jumel. Récemment, une rencontre a eu lieu avec l’Opéra de Rouen qui donnera un concert au casino de Dieppe lors de la commémoration. Pour ce 75e anniversaire, la Ville a voulu mettre le paquet : « C’est peut-être l’une des dernières fois où l’on pourra avoir des vétérans », reprend la mairie. Pour cet événement, elle a imaginé la mise en place d’un projet culturel participatif pouvant intégrer les habitants. « Nous avons quatre mois pour inventer quelque chose » , ajoute JeanLuc Guion- Firmin, du service culture de la Ville.
La vision des jeunes
La rencontre avec l’artiste ne s’est pas faite tout de suite. « Je m’étais renseigné sur ce qui avait été fait dans d’autres villes, explique-t-il. Puis, grâce à mon réseau, on m’a parlé du travail de Simon » poursuit Jean-Luc Guion-Firmin. Un dan- seur dont l’origine canadienne fait écho à l’histoire de Dieppe.
« J’aime mêler l’aspect artistique avec la médiation culturelle » , précise ce dernier. L’idée est donc de faire appel à une trentaine de jeunes Dieppois âgés de 14 à 20 ans. Un public avec lequel Simon Ampleman aime travailler. « Ici, chacun connaît ce qui s’est passé à Dieppe, le 19 août 1942, fait-il remarquer. Et j’aimerais savoir comment tout cela se répercute sur eux. Je vais donc créer le cadre du spectacle mais ils diront les choses à leur manière » .
Pour ce projet, il va travailler en collaboration avec Véronique Teindas, une artiste chorégraphe. Le thème de l’entraide sera largement développé avec un travail particulier sur les partenaires, les supports, le transfert de poids… Avec toute l’importance du travail en équipe. « Chacun à sa manière de voir les choses », ajoute-t-il.
Des questions vont se poser : comment marcher sur les galets, dans l’eau… La représentation va durer une trentaine de minutes. Et pas besoin de savoir danser, ce qui compte c’est la volonté, l’envie d’entrer dans un processus de création. Les jeunes vont pouvoir s’exercer sur la plage et à la maison des sports.
Et pour pouvoir créer cette sculpture humaine, Simon Ampleman va bénéficier d’une résidence à partir du 29 juillet. Jour où il participera aux Samedi du quai avec son spectacle Klima.