Les Informations Dieppoises

AUX NEIGES.

- Christophe Quesne

Ce devait être un simple match U19 de Promotion d’Honneur, opposant Les Neiges du Havre à Saint-Nicolas. Et pourtant… Le jeune Florian L. n’en revient toujours pas : « Au bout de 30 minutes de jeu, nous perdions 1-0 et les supporters havrais nous insultaien­t. Ils demandaien­t à casser le numéro 9 (c’est-à-dire moi) parce que j’avais demandé à l’arbitre de sortir des cartons. J’ai regardé les supporters et leur ai calmement dit de se calmer car il ne s’agissait que d’un match de foot » .

« Je me suis fait agresser par les supporters »

Mais voilà, les insultes n’ont pas cessé : « Ils ont demandé à leurs joueurs de me frapper et c’est ce qu’a fait le numéro 3 des Neiges en me mettant un coup de poing par-derrière, dans le dos de l’arbitre. Je n’ai pas répondu et ai appelé l’arbitre pour qu’il constate le coup reçu puisque j’avais l’oeil gonflé. Le numéro 3 m’a demandé ce que je faisais et a tenté de me remettre un coup de poing. Je l’ai esquivé et lui en ai rendu un. J’ai alors décidé de rejoindre le banc de touche sachant pertinemme­nt que j’allais prendre un carton rouge » .

Florian L. l’assure, « il n’y a jamais eu de bagarre. Après trois minutes passées sur le banc, je me suis fait agresser par les supporters qui sont arrivés par-derrière. Les entraîneur­s ont essayé de me protéger et les calmer mais c’était impossible. J’ai couru pour ne pas prendre davantage de coups. Je ne pouvais pas rentrer au vestiaire car j’étais attendu devant ! L’entraîneur des Neiges m’a protégé pour que je rentre au vestiaire. Je m’y suis retrouvé avec tous mes coéquipier­s. Comme nous ne voulions pas reprendre le match, les Havrais nous ont menacés » .

« Des coups jusqu’à ce que je sois K.-O. »

Nouvel événement quelques secondes plus tard, insiste Florian L. : « Les responsabl­es du club des Neiges ont augmenté le chauffage de notre vestiaire afin que nous sortions avant l’arrivée de la police. En sortant, les joueurs de l’équipe havraise m’ont attrapé et tabassé au sol. J’ai reçu des coups de pied et des coups de poing jusqu’à ce que je sois K.-O. Puis, un dirigeant havrais -qui avait laissé faire jusque- là- m’a apporté de l’aide parce que la police était arrivée. J’ai quitté le stade sur une civière, escorté par la police et les pompiers, avant d’être transféré à l’hôpital du Havre » .

Choqué par tout ce qui s’est passé, Florian L. se demande « comment on peut en arriver à de tels agissement­s pour un simple match de foot ? Comment expliquer une telle violence, une telle haine et même des menaces de mort à notre encontre, joueurs, éducateurs et parents ? Mes jeunes coéquipier­s (beaucoup avaient 16-17 ans) étaient, comme moi, totalement impuissant­s. Et cela aurait pu être pire si les supporters étaient rentrés dans le vestiaire puisque certains étaient armés de Teaser » .

Et Florian L. de conclure : « Je ne sais pas si je vais continuer le football. En tout cas, je n’irai plus jamais jouer au Havre. Cette scène, je la ressasse plusieurs fois par jour dans ma tête. Mais j’ai finalement eu beaucoup de chance car je m’en sors avec quelques hématomes. Cela aurait pu être bien pire » .

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