18 h à la plage, l’heure du jazz
Nicolas Noël, pianiste généreux, a beaucoup travaillé pour les autres, notamment avec Little Bob, le bluesman du Havre, collaboré avec divers groupes de rock, de jazz et continue à le faire.
A 53 ans, avec 30 ans de musique derrière lui, de professionnalisme, d’enseignement, d’accompagnement, de bons et loyaux services, pour la première fois, le voilà toutes ailes déployées. C’est l’heure du jazz, de son jazz, car son heure a sonné : liberté.
Composition, improvisation
18 h à la plage est son premier disque en tant que compositeur. Le premier pour lequel « j’ai écrit la musique de A à Z », confie le pianiste. Il a donc pu y mettre tout ce qu’il aime et faire référence à la soul, au be-bop, à la musique brésilienne et la Nouvelle Orléans.
« Mais pas de plagiat, précise- t- il, du personnel. » Le voilà dans son élément, à Vasterival par exemple, un des 12 titres de l’album, valleuse cachée de Varengeville où il aime aller marcher, devenue sous ses pas et sous ses doigts un air de jazz.
Sous ses pas car son inspiration, il la trouve essentiellement lors de ses longues pérégrinations, au bord de la mer à marée basse, sur les hauteurs des falaises, sur les chemins. Pour Nicolas Noël, le jazz, c’est dehors que ça se joue, à l’extérieur.
Il faut donc savoir se perdre et errer grandement. Il y a le paysage évidemment qu’il plaque en deux accords et entre, il faut marcher, « laisser aller les doigts » dit-il, c’est-à-dire improviser. Pas d’entêtement donc, « pas de mélodie en tête » , souligne Nicolas Noël, mais du consentement, car il faut laisser aller, laisser faire ces grands motifs qui sont dans la nature : « Le vent, le vol, le mouvement de la houle ».
Et puis, jazz oblige, donc liberté : « On bifurque, ajoutet- il, pas de phrases toutes faites » . Il faut savoir rompre et surprendre, naturellement.
Le ralliement
18 h à la plage, le nom de l’album, c’est une autre source d’inspiration pour Nicolas Noël. « C’est l’heure du ralliement, dit-il, et des beaux jours, entre amis. » Un moment de douce allégresse où il fait bon vivre. Si bien que sur la pochette de son disque, il y a cet arc-en-ciel qui se lie au noir et blanc du piano, symbole d’harmonie et de légèreté. Un peu d’enfance aussi et l’art de s’émerveiller. Et puis c’est le signe d’un compositeur heureux qui s’entend avec les éléments, grâce à la pluie et au beau temps.
Sur le front de mer de Veulesles-Roses, à l’heure du jazz, un rendez-vous à ne pas manquer.