La méningite continue à sévir en région dieppoise
La méningite continue à frapper en région dieppoise. Certes le nombre de cas diagnostiqués chez les jeunes enfants n’est pas au niveau de celui du milieu des années 2000 mais cette maladie sévit toujours. Dernièrement, un nourrisson de 18 mois est décédé.
Le nombre de cas de méningites n’est pas aussi élevé qu’il y a une dizaine d’années à Dieppe et dans sa région. Toutefois, depuis le début de l’année, un nourrisson âgé de 18 mois n’a malheureusement pas survécu à une méningite de souche B, plongeant ainsi une famille domiciliée entre Dieppe et Eu dans le deuil. Un adolescent dieppois âgé de 15 ans a, quant à lui, été sauvé in extremis d’une méningite de souche Y.
« L’Agence régionale de santé ne travaille plus dans la transparence, regrette Micheline Hornung, la présidente de l’association dieppoise Régis Méningite 76. Elle ne veut plus faire état de la situation dès lors qu’un nouveau cas se présente, elle craint une psychose » .
Une autre communication
Par le passé, lorsque le seuil épidémique avait été atteint, l’ARS communiquait pour chacun des cas de méningite suspecté ou détecté, ce qui permettait d’une part de faire prendre conscience au plus grand nombre que cette mala- die frappait en région dieppoise. D’autre part, l’association Régis Méningite 76 passait à l’offensive dans la communication pour sensibiliser notamment les jeunes parents sur les symptômes et les démarches à effectuer en cas de doute.
La vaccination, « le seul rempart »
« En 2005, j’ai ressenti cet état de psychose, des parents étaient en tension, c’était épouvantable, se souvient Micheline Hornung. En faisant de la prévention, en expliquant aux gens à quoi ils devaient être attentifs, etc. »
L’an dernier, il y a eu 11 cas de méningite en Seine-Maritime dont deux mortels. Des chiffres qui, selon les autorités sanitaires ne sont pas anormaux. (voir cidessous) « Mais si les parents connaissaient tous les symptômes, ça permettrait d’éviter des situations dramatiques, poursuit cette maman qui a perdu son enfant d’une méningite et qui raconte son histoire dans le livre Régis, c’était hier. On sent aussi un relâchement de la part des médecins, ils devraient prendre plus de temps pour en parler aux familles et les inciter à faire vacciner leurs enfants contre la méningite C » .
La présidente de Régis Méningite 76 continue son combat et elle se désole d’apprendre que seulement 40 % des parents vont vacciner leurs enfants. « Ça me désole car c’est le seul rempart » . De 2006 à 2013, une grande campagne de vacci- nation avait été mise en place sur la région dieppoise, avec succès.
Quatre injections
« On avait fait quatre études médicales, il fallait quatre injections pour protéger les enfants. Grâce à cette campagne de vaccination, on avait réussi à éradiquer la méningite B14 sur Dieppe, rappelle Micheline Hornung. Cette souche, on l’avait ensuite retrouvée sur des cas dans le Nord et dans les Pyrénées-Atlantiques. En 2016, il y a eu quatre cas avec la souche B dans notre département mais je ne sais pas s’il s’agit de la B14 » .
Depuis une huitaine de jours que les nouvelles circulent quant au décès récent d’un nourrisson à l’est de Dieppe, l’association Régis Méningite 76 reçoit de nombreux appels pour avoir des renseignements sur la campagne de vaccination qui, à Dieppe, est terminée. Néanmoins, un médecin généraliste peut prescrire et réaliser l’injection. « S’il y a des nouveaux cas de déclarés, j’espère que le ministère de la Santé fera une nouvelle campagne et que la communication sera de nouveau renforcée » .
Micheline Hornung n’a jamais baissé les bras et elle poursuit son combat : « Quand on connaît les conséquences de la méningite et la perte d’un enfant, l’éclatement d’une famille, on ne joue pas. On fait pour le mieux et le mieux, c’est la vaccination » .