Des jeunes à la dérive DIEPPE. commettent des vols
Trois hommes et une jeune femme étaient poursuivis pour des cambriolages et vols à Dieppe, en février et mars dernier. Les trois premiers sont partis en prison.
Ils sourient ! Jeudi 6 avril, Mathieu Cliche et Morgan Lebrun, deux jeunes de 20 ans, sont à la barre du tribunal de Dieppe. Et ils sourient encadrés par leur escorte pénitentiaire. Le dernier va même jusqu’à jouer la provocation devant les juges en lançant « je m’en fous, en fait » . Ces deux hommes étaient poursuivis avec Fréderic Ternus, un Neuvillais et une jeune Polletaise de 20 ans, impliqués à différents niveaux pour des cambriolages, vols et tentatives de vols, entre février et mars dernier.
Toute l’affaire débute le 2 mars lorsqu’à 5 h 25, la police est avisée de l’effraction commise sur le commerce Bréal, dans la Grande-Rue de Dieppe. A leur arrivée, ils aperçoivent deux hommes cachés derrière une voiture qui prennent la suite. Ils se rendent compte que des voitures ont été également abîmées.
Alcool et médicaments
Les policiers mettent alors la main sur Mathieu Cliche et Morgan Lebrun. Le premier est un jeune Dieppois à la dérive, le second, est originaire du Nord. Ils se sont rencontrés la veille, chez la jeune Polletaise, une jeune femme qui vit dans un squat. Sous l’emprise de l’alcool et la consommation de médicaments, le duo décide sur un coup de tête d’aller tenter de voler une voiture.
Les deux hommes reconnaissent en avoir fracturé cinq au total. Ils ont cassé les vitres et tenté sans succès de les démarrer. Finalement, ils ont jeté leur dévolu sur quatre magasins : Bréal, Casa, Karl Marc John, et Seven Street. Ils ont réussi à s’introduire dans une partie d’entre eux ou ont dégradé les vitrines avec une barre de fer. Du premier commerce, ils sont repartis avec des parfums et un peu d’argent. « Morgan voulait en faire d’autres, mais j’ai dit stop » , explique Mathieu Cliche. Les deux hommes pour se dédouaner expliquent qu’ils n’étaient pas « dans leur état normal » .
Lorsque les deux prévenus ont été interpellés, d’autres faits ont pu leur être attribués par les policiers. Ainsi les deux hommes étaient poursuivis avec la jeune Dieppoise pour un vol qui a eu lieu la veille de ces faits chez un de leurs amis. Le trio s’y rendait pour passer la soirée mais le jeune en question était absent. Alors Mathieu Cliche a « pété un plomb » , a défoncé la porte et a fait main basse sur des objets qui se trouvaient dans le domicile.
La jeune femme de son côté a expliqué être bien rentrée dans les lieux, mais seulement pour récupérer son chien qui venait de profiter de la porte ouverte pour s’y faufiler. De même, Morgan Lebrun a assuré ne pas être présent au moment des faits, avant de se raviser, de réfléchir puis d’assurer de nouveau qu’il n’était pas là !
Enfin dernier protagoniste de cette affaire jugée jeudi : Frédéric Ternus. Il lui était reproché d’avoir avec Mathieu Cliche volé une Ford Fiesta le 26 février dernier. Voiture qui a été retrouvée accidentée à Dieppe quelques heures plus tard après que ce dernier a refusé un contrôle de police, grillé des feux, en excès de vitesse.
Sans permis
Le tout… sans permis de conduire. Frédéric Ternus reconnaît le vol, avec Mathieu Cliche qu’il ne connaissait pas selon lui avant les faits. Ils se seraient rencontrés juste avant. Mais il ne peut rien dire de plus, ne se souvenant de rien car il reconnaît être ivre du matin au soir. Le jeune Dieppois explique avoir effectivement conduit la voiture et fini dans le mur. Pour le plus grand désarroi du propriétaire du véhicule, « surtout qu’il me servait à conduire tous les jours ma femme malade à l’hôpital » , raconte ce dernier.
Frédéric Ternus était également poursuivi pour un autre vol d’une Ford Fiesta datant du 13 février, retrouvé accidentée également à Saint-Aubin-surScie.
Ecorchés vifs
Depuis les faits, les trois hommes sont en prison. En attendant cette audience, la justice a mis à exécution des condamnations antérieures. Tous trois ont des casiers déjà bien remplis. Seule la jeune femme n’était pas connue des services de police. « Parcours de vie compliqués » , « écorchés vifs » , c’est ainsi que le procureur les décrira. Il a requis à l’encontre de la Dieppoise la peine de deux mois avec sursis, et contre les trois hommes des peines fermes avec mandat de dépôt.
L’avocate de Matthieu Clinche revient sur les vies chaotiques de ces mis en cause, qui se trouvent « dans une misère sociale monstrueuse » . Carences éducatives, jeunes à la dérive vivant dans des squats, sorties de prison dans le plus grand dénuement… « Mathieu n’est pas un ange » , lance-t-elle mais elle met en avant les difficultés qu’il éprouve pour s’en sortir. Elle demande la plus grande clémence du tribunal.
Finalement il a été condamné à 18 mois de prison et trois amendes à 30 € ; Morgan Lebrun a été relaxé pour le vol chez l’ami du trio mais condamné à huit mois ferme pour les autres faits ; Frédéric Ternus devra purger une peine de neuf mois de prison et payer 30 € d’amende. Pour le préjudice des victimes, l’affaire a été renvoyée à audience sur intérêts civils. Enfin la Dieppoise a été relaxée au bénéfice du doute.