Elus et habitants mobilisés pour sauver leur classe
Vendredi 31 mars, les maires de Longroy, Melleville, Millebosc et Guerville ont convié leurs administrés à une réunion publique, dans le but de les mobiliser pour sauver une classe menacée de fermeture.
« Pense- t- on encore à nous ? » C’est le message brandi par un groupe d’élèves du RPI, Regroupement pédagogique intercommunal, de la forêt d’Eu ce vendredi 31 mars. Une classe est menacée de fermeture à la rentrée prochaine et pour les élus comme les parents d’élèves, la situation est inacceptable. « Cela fait chaud au coeur de voir autant de monde ce soir » explique Agnès Join, directrice du Sivos, le Syndicat intercommunal à vocation scolaire, et maire de Melleville à la centaine de personnes réunies à la salle la verrière de Longroy.
« Nous sommes surpris de cette annonce de fermeture de classe, car les effectifs sont en augmentation : 105 élèves sont prévus pour la rentrée prochaine, contre 100 cette année. Nous avons donc sollicité une audience auprès de l’inspectrice d’académie pour nous opposer fermement à cette fermeture » .
L’école de Longroy menacée
Les classes du RPI sont réparties sur quatre communes : Guer- ville (CE2-CM1 et CM1-CM2), Melleville (CP et CE1), Millebosc (petite et moyenne section de maternelle) et Longroy (grande section). C’est cette dernière classe et donc l’école qui semble menacée si le rectorat confirme ses plans. « Quoi qu’il en soit, les services offerts par le Sivos, comme le ramassage scolaire ou la garderie, seront maintenus, même si la classe ferme » assure Agnès Join.
Pour éviter cette fermeture, les maires appellent les habitants à inscrire leurs enfants au plus vite dans le RPI et à inciter d’autres à le faire : le maintien ou la fermeture de la classe pourrait en effet se jouer à quelques élèves près. « L’éducation, c’est la vie dans nos villages, déjà touchés par la fermeture de différents services publics et des commerces. Et puis ici à Longroy, une belle bibliothèque a été créée, à quoi servira- t- elle si les enfants n’apprennent pas à lire » estime Didier Régnier, conseiller départemental du canton d’Eu.
Convaincre ses voisins
Ce dernier se veut rassurant : « la fermeture n’est pas irrévocable et le cas du Sivos de la forêt d’Eu n’est pas dramatique. Il y a six postes à sauver en Seine-Maritime, c’est possible qu’il soit dedans » .
Le maire de Longroy JeanPierre Troley explique que la décision peut être modifiée jusqu’en juin. « Avec 110 élèves inscrits, nous assurons le coup. Chacun doit prendre son bâton de pèlerin pour convaincre ses voisins [d’inscrire leurs enfants au RPI] » .
Marie Le Vern, députée de la 6e circonscription arrivée en fin de réunion pour apporter son soutien, rassure également : « Des fermetures de classes sont actées parce qu’il n’y a pas suffisamment d’élèves par professeur, mais ce n’est pas le cas ici. Je vais mettre toute mon énergie dans ce dossier et j’ai déjà des retours favorables » . En attendant, la mobilisation continue et des pétitions ont notamment été mises en place au Sivos et dans les mairies.